Mon ange marchera devant toi

Dessin pour la face droite de l’autel à l’ange gardien de l’église Am Steinhof
Koloman Moser (Vienne, 1868 - Vienne, 1918)
Aquarelle sur papier, 35 x 78,5 cm, 1904
Collection privée
Lecture du livre de l’Exode (Ex 23, 20-23a)
Ainsi parle le Seigneur : « Je vais envoyer un ange devant toi pour te garder en chemin et te faire parvenir au lieu que je t’ai préparé. Respecte sa présence, écoute sa voix. Ne lui résiste pas : il ne te pardonnerait pas ta révolte, car mon nom est en lui. Mais si tu écoutes parfaitement sa voix, si tu fais tout ce que je dirai, je serai l’ennemi de tes ennemis, et l’adversaire de tes adversaires. Mon ange marchera devant toi. »
Méditation
Voilà une dévotion qui nous semble bien vieillotte, et nous pensons immédiatement à de mièvres images sulpiciennes d’un petit ange joufflu qui tient la main à un enfant tout aussi potelé ! Pourtant, si nous dépassons cette imagerie, cette dévotion peut prendre un ton rafraichissant pour notre vie spirituelle.
Seul Dan Brown semble encore parler des Anges et Démons, l’Église n’en faisant plus le centre de son discours, ni même la périphérie ! Comme pour le Jugement Dernier, voire — ce qui est plus grave — le salut… Comment se fait-il alors que Jésus y fasse tant référence (une trentaine de fois pour les anges et autant pour le Malin sous toutes ses formes) ? Car l’ange, pur esprit, est ce messager de Dieu qui nous accompagne. Dans le Nouveau Testament, trois fonctions lui sont attribuées :
a) Ils servent Jésus pendant toute son existence terrestre, de l’Annonciation à l’Ascension.
b) Ils assistent les apôtres dans les débuts de l’Eglise, les protègent, les conduisent et les délivrent de prison.
c) Jésus ayant fondé le culte de la nouvelle alliance, les chrétiens et les Anges fusionnent dans la même liturgie jusqu’à la fin des temps.
Ainsi, les anges nous gardent, nous conduisent et nous protègent. Et Dieu nous a fait la grâce d’accorder à chaque âme un de ses esprits à titre personnel. Je ne sais pas s’il est potelé, quel sexe il a !, si c’est un éphèbe ailé ou un simple vent spirituel. Peu importe !
Ce qui m’importe est de savoir qu’un esprit divin veille sur moi, même si je n’y suis pas attentif, qu’il m’accompagne et me guide tout en respectant ma liberté. Il est comme un vrai ami, cet ami vers qui l’on peut se tourner dans nos détresses, partager avec lui nos joies les plus profondes, ou simplement être là. Un ami qui nous évite de tourner notre regard sur nous-même, ni même sur lui, mais dont le doigt tendu nous désigne continuellement la saint Trinité. Et ce, je ne l’invente pas, Jésus me l’atteste (Mt 18, 10) : « Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux. »
Peut-être pourriez-vous l’expérience de sa présence et de sa sollicitude ? Je pense souvent à saint Joseph qui fut visité à quatre reprises par un ange dans son sommeil lors d’un songe. Ce ne sont pas des chimères ! Notre ange peut certainement nous visiter nous aussi. Demandez-lui avant de vous endormir. Osez même lui demander son nom. Peut-être, au réveil, vous en rappellerez-vous…