Désigne celui que tu as choisi -

Saint Matthias est choisi comme apôtre,
Claes Brouwer (connu vers 1420-1430 dans l’atelier de Bruges et Utrecht des Maîtres d'Otto van Moerdrecht),
Manuscrit, vers 1430, Bible historiale,
Bibliothèque nationale, La Haye (Pays-Bas)
Lecture du livre des Actes des Apôtres (Ac 1, 15-17.20-26)
En ces jours-là, Pierre se leva au milieu des frères qui étaient réunis au nombre d’environ cent vingt personnes, et il déclara : « Frères, il fallait que l’Écriture s’accomplisse. En effet, par la bouche de David, l’Esprit Saint avait d’avance parlé de Judas, qui en est venu à servir de guide aux gens qui ont arrêté Jésus : ce Judas était l’un de nous et avait reçu sa part de notre ministère. Il est écrit au livre des Psaumes : Que son domaine devienne un désert, et que personne n’y habite, et encore : Qu’un autre prenne sa charge. Or, il y a des hommes qui nous ont accompagnés durant tout le temps où le Seigneur Jésus a vécu parmi nous, depuis le commencement, lors du baptême donné par Jean, jusqu’au jour où il fut enlevé d’auprès de nous. Il faut donc que l’un d’entre eux devienne, avec nous, témoin de sa résurrection. » On en présenta deux : Joseph appelé Barsabbas, puis surnommé Justus, et Matthias. Ensuite, on fit cette prière : « Toi, Seigneur, qui connais tous les cœurs, désigne lequel des deux tu as choisi pour qu’il prenne, dans le ministère apostolique, la place que Judas a désertée en allant à la place qui est désormais la sienne. » On tira au sort entre eux, et le sort tomba sur Matthias, qui fut donc associé par suffrage aux onze Apôtres.
Méditation
Les apôtres sont réunis dans la chambre haute, (à l'étage de la maison), ils prient d'un seul cœur.
Pierre prend la parole, pour un premier discours, se posant ainsi comme porte parole du groupe, de la communauté fraternelle des cent vingt. Ce nombre est un multiple de 12. Luc veut sans doute montrer que déjà le groupe constitue le nouveau peuple de Dieu que symbolisait le choix des douze apôtres par Jésus. On comprend la préoccupation de Pierre de reconstituer ce noyau central des Douze. Il a pris conscience de la portée symbolique du choix de Jésus.
Il commence par évoquer la trahison de Judas comme un événement annoncé dans l'Ecriture. (cf. Ps 41,10 : Même l'ami sur qui je comptais, et qui partageait mon pain, a levé le talon sur moi. )
Luc souligne ainsi que la vie, l’œuvre, la mort et la résurrection de Jésus sont l'accomplissement des promesses faites à Israël pour le salut.
Luc évoque le psaume 69, psaume du juste persécuté, et le psaume 109 : « De son procès, qu'il sorte coupable, que sa prière devienne un péché, que ses jours soient réduits, qu'un autre prenne sa charge », où Pierre trouve la justification de ce qu'il va proposer.
Pierre insiste pour que le remplaçant de Judas satisfasse à une condition précise : avoir été un compagnon de l’aventure de Jésus depuis le commencement, c'est à dire le baptême de Jean-Baptiste, jusqu'à son achèvement au moment de l'ascension (qu’il ait donc été témoin de la résurrection, ce que n'a pas été Paul).
Parmi le groupe des 120, Pierre désigne deux candidats, mais le choix appartient au Seigneur. La prière de l'Eglise s'adresse à Jésus glorifié qui continue à diriger les siens. Le tirage au sort est attesté comme une pratique courante dans la communauté de Qumran, notamment pour l'admission de nouveaux membres.