top of page

17 janvier — Saint Antoine

L’obéissance vaut mieux que le sacrifice -



Saul rejeté par Samuel,

John Singleton Copley (Boston, 1738 - Londres, 1815),

Huile sur toile, 172 x 217,4 cm, 1798,

Museum of Fine Arts, Boston (U.S.A.)


Lecture du premier livre de Samuel (1 S 15, 16-23)

En ces jours-là, Samuel dit à Saül : « Assez ! Je vais t’apprendre ce que le Seigneur m’a dit pendant la nuit. » Saül lui dit : « Parle. » Alors Samuel déclara : « Toi qui reconnaissais ta petitesse, n’es-tu pas devenu le chef des tribus d’Israël, puisque le Seigneur t’a donné l’onction comme roi sur Israël ? Il t’a envoyé en campagne et t’a donné cet ordre : “Va, et voue à l’anathème ces impies d’Amalécites, fais-leur la guerre jusqu’à l’extermination.” Pourquoi n’as-tu pas obéi à la voix du Seigneur ? Pourquoi t’es-tu jeté sur le butin ? Pourquoi as-tu fait ce qui est mal aux yeux du Seigneur ? » Saül répondit à Samuel : « Mais j’ai obéi à la voix du Seigneur ! Je suis allé là où il m’envoyait, j’ai ramené Agag, roi d’Amalec, et j’ai voué Amalec à l’anathème. Dans le butin, le peuple a choisi le meilleur de ce qui était voué à l’anathème, petit et gros bétail, pour l’offrir en sacrifice au Seigneur ton Dieu, à Guilgal. » Samuel répliqua : « Le Seigneur aime-t-il les holocaustes et les sacrifices autant que l’obéissance à sa parole ? Oui, l’obéissance vaut mieux que le sacrifice, la docilité vaut mieux que la graisse des béliers. La révolte est un péché comme la divination ; la rébellion est une faute comme la consultation des idoles. Parce que tu as rejeté la parole du Seigneur, lui aussi t’a rejeté : tu ne seras plus roi ! »


Le saint


Saint Antoine, ermite (IIIe-IVe s.- mort en 356)


C'était un jeune homme riche, propriétaire terrien en Haute-Égypte. Mais la question de son salut le tourmentait. Préoccupé par ce qu'il avait lu dans les Actes des Apôtres qui décrivent la première communauté chrétienne où tout était en commun, il entre dans une église. Et c'est là qu'il entend l'Évangile du jeune homme riche. Il est saisi par la coïncidence: ce texte s'adresse à lui, pense-t-il, et aujourd'hui même. Il distribue sa fortune aux plus pauvres et se retire quelque temps après dans le désert de Nitrie, habitant un fort militaire abandonné. Là, pendant plus de vingt ans, il subira les attaques du démon qui prend l'apparence de bêtes féroces ou sensuelles. Ce sont les célèbres tentations de saint Antoine. Des disciples viennent le rejoindre et, pour eux, il organise une vie monastique en même temps qu'érémitique. C'est pourquoi il est considéré comme "le père des moines". Attentif à la vie contemporaine de l'Église, il se rend à Alexandrie pour soutenir les controverses contre les païens et les hérétiques ariens. Le père des moines s'éteint à 105 ans.

Ne cédons pas à la tristesse comme si nous périssions. Confiance et joie, nous sommes sauvés !

Dans "Vie des Pères du Désert"


Méditation

On peut être surpris de cette page du premier livre de Samuel : Saul n’a-t-il pas fait ce que Dieu lui avait commandé ? Alors, pourquoi est-il rejeté par le prophète Samuel et perd-il son royaume ? Simplement parce qu’il a vu la foi en Dieu comme une série d’actes à réaliser, une liste à cocher, qui lui obtiendrait le salut, sans tenir compte de l’esprit de la demande de Dieu. La lettre plutôt que l’Esprit… Et Samuel de lui expliquer d’où il vient : homme d’humble extraction qui, par la volonté de Dieu, fut oint, reçut le commandement des tribus d’Israël, fut fait roi. Et Dieu lui demande de conquérir la terre qu’il veut offrir au peuple élu. Saul le fera, c’est vrai. Mais la cupidité et l’avidité prennent le dessus. Il s’empare du butin des troupes ennemis. Bien sûr, Dieu ne lui a pas interdit de le faire. Mais son avidité prouve bien qu’il est plus intéressé par sa propre gloire, les possessions obtenues en détroussant ses ennemis, que par la réalisation de la volonté de Dieu. Comme si Saul estimait, qu’ayant bien fait son travail, il avait droit à cette récompense. Comment ne pas se rappeler de la prière scoute (attribuée à Ignace de Loyola et réécrite par le Père Sevin) : « … à nous dépenser sans attendre d’autre récompense que celle de savoir que nous faisons votre sainte Volonté ». Voilà ce qu’a oublié le roi Saul : d’abord chercher à faire la volonté de Dieu.


Alors, Saul se justifie : « Mais j’ai obéi à la voix du Seigneur ! Je suis allé là où il m’envoyait, j’ai ramené Agag, roi d’Amalec, et j’ai voué Amalec à l’anathème. Dans le butin, le peuple a choisi le meilleur de ce qui était voué à l’anathème, petit et gros bétail, pour l’offrir en sacrifice au Seigneur ton Dieu, à Guilgal. » En bref, ce qui était voué à l’anathème n’est pas tombé dans mon escarcelle puisque je l’ai offert en holocauste au Seigneur. Sa justification cache un sentiment de culpabilité : tel un enfant, il a été pris sur le fait ! Dommage qu’il n’eut à connaître la devise de la reine Victoria d’Angleterre : « Never explain, never complain » (ne jamais expliquer, ne jamais se plaindre » ! J’imagine bien ce qui passe par la tête de Saul (pardonnez-moi la trivialité des propos) : « Et puis merde, j’y ai droit ! Je me suis battu, j’ai fait ce que l’on m’a commandé. Alors, oui, je m’empare du butin. Où est le problème puisque j’ai donné en holocauste sa part à Dieu ? » C’est amusant de lire que la Bible, le livre par excellence, connaît aussi bien le coeur de l’homme. Car cette attitude a toujours un grand succès aujourd'hui ! Combien de fois n’entend-on pas mettre en avant nos droits ? Et curieusement, avant nos devoirs…


Saul aurait dû y penser… Il se fixe sur ses droits en oubliant ses devoirs envers Dieu. La clé nous est donnée en un verset précédent (verset 9) : « Mais Saül et le peuple épargnèrent Agag, ainsi que le meilleur du petit et du gros bétail, les bêtes grasses, les agneaux et tout ce qu’il y avait de bon : ils ne voulurent pas les vouer à l’anathème. Par contre, tout ce qui était sans valeur et de mauvaise qualité, c’est cela qu’ils vouèrent à l’anathème. » Il a « grugé » Dieu en lui offrant ce qui était de mauvaise qualité et sans valeur. Il a trompé Dieu en épargnant Agag (espérant en tirer un bénéfice politique pour son règne) contrairement à ce qui lui était demandé. Ainsi, avant de faire son devoir envers l’Éternel, il a d’abord pensé à ses droits.


Sans être moralisateur, ne devrions-nous pas nous-mêmes jeter un regard sur nos actes… ? Qui passent en premier : nos droits ou nos devoirs ? Redire (et nos pas simplement relire) la prière scoute peut nous aider à remettre les choses à leur juste place, en n’oubliant jamais que Dieu fait toujours miséricorde à celui qui veut se convertir !


Seigneur Jésus, Apprenez-nous à être généreux, A Vous servir comme Vous le méritez A donner sans compter, A combattre sans souci des blessures, A travailler sans chercher le repos, A nous dépenser, sans attendre d'autre récompense, que celle de savoir que nous faisons Votre Sainte Volonté.


6 vues

Posts récents

Voir tout
bottom of page