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21 septembre — Saint Matthieu

Suis-moi -



L’appel de saint Matthieu,

Giovanni Paolo Panini (Piacenza, 1691 - Rome, 1765),

Huile sur toile, 17,1 x 26 cm, 1752,

Museo Poldi Pezzoll, Milan (Italie)


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 9, 9-13)

En ce temps-là, Jésus sortit de Capharnaüm et vit, en passant, un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de collecteur d’impôts. Il lui dit : « Suis-moi. » L’homme se leva et le suivit. Comme Jésus était à table à la maison, voici que beaucoup de publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) et beaucoup de pécheurs vinrent prendre place avec lui et ses disciples. Voyant cela, les pharisiens disaient à ses disciples : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? » Jésus, qui avait entendu, déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Allez apprendre ce que signifie : Je veux la miséricorde, non le sacrifice. En effet, je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. »


Méditation

J’ai déjà, à de nombreuses reprises, commenté cet appel de Matthieu, particulièrement à partir de l’oeuvre du Caravage. Arrêtons-nous simplement aujourd’hui sur cette soudaineté de l’événement. Jésus passe, il interpelle cet homme sans autre discours que cette injonction « suis-moi » et immédiatement l’homme se lève et part avec lui. On peut être touché, pour ne pas dire émerveillé, par la réaction subite de Matthieu : il ne se pose pas de question, il n’en pose pas non plus au Christ, ni même à ses compagnons. Non, il se lève et suit le Sauveur. Sûrement un regard magnétique, ou un doigt impératif et créateur ont décidé le publicain. Car Jésus peut nous magnétiser si notre regard et notre coeur sont assez ouverts à sa présence.


Et c’est bien le second aspect surprenant de ce texte : Jésus passe. Il ne fait que passer, il ne s’arrête pas, il ne s’encombre ni de bruit, ni de paroles superflues, ni de gestes outranciers. Il ne fait que passer. Un jésuite le définira comme « l’image d’un Dieu qui passe ». Comme une fulgurance, un éclair, un flash. Mais n’en est-il pas de même dans nos vies ? Jésus ne fait que passer, il ne s’impose pas, il garde sauve notre liberté. Ce qu’il espère simplement, c’est que notre regard se porte sur celui qui passe et que notre coeur soit assez ouvert pour saisir sa présence et le reconnaître.


Et la suite de l’évangile de ce jour porte encore un nouvel éclairage, une clé de lecture. Si nous nous estimons bien-portants, armés de notre suffisance (le mot dit bien ce qu’il veut dire : nous nous suffisons à nous-même), alors nous ne le voyons pas passer, ou, si nous le voyons, nous ne distinguons pas son reflet divin, mais seulement un empêcheur de tourner en rond. Par contre, si nous sommes malades, la douleur a creusé en nous l’humilité. Notre regard se tournent vers les autres, quérant leur aide.


Alors, nous le voyons notre médecin des âmes, notre thaumaturge, car notre coeur est blessé, brisé et qu’alors, par cette faille, le Christ peut passer. Léonard Cohen écrivait dans une de ses chansons : « There is a crack in everything. That's how light gets in. Dans toute chose, il y a une faille. C’est ainsi qu’entre la lumière… »


Laissons entrer le Christ dans les failles de nos vies, corps, âme et esprit.

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