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27 décembre - Saint Jean, apôtre et évangéliste

Ce que nos mains ont touché du Verbe de Vie -



L'incrédulité de Saint Thomas,

Polidoro Di Caravaggio (Caravaggio, 1499 - Messine,1543),

Huile sur panneau de bois, vers 1531-1535,

Courtauld Institute of Art, Londres (Royaume-Uni)


Lecture de la première lettre de saint Jean (1 Jn 1, 1-4)

Bien-aimés, ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de vie, nous vous l’annonçons. Oui, la vie s’est manifestée, nous l’avons vue, et nous rendons témoignage : nous vous annonçons la vie éternelle qui était auprès du Père et qui s’est manifestée à nous. Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons à vous aussi, pour que, vous aussi, vous soyez en communion avec nous. Or nous sommes, nous aussi, en communion avec le Père et avec son Fils, Jésus Christ. Et nous écrivons cela, afin que notre joie soit parfaite.


Méditation

Ce préambule de la lettre de saint Jean m’a touché, ému. Bien souvent, nous nous disons qu’il devait être plus facile d’être apôtre, aux côtés de Jésus, pour avoir la foi. Comme le dit Jean, le voir, l’entendre, le toucher excluait tout doute. En sommes-nous si sûrs ? D’abord, combien, dans l’évangile, ont côtoyé Jésus et n’ont pas cru en lui !? Et même ceux qui lui étaient proches, comme Pierre, Judas, Thomas ou les disciples d’Emmaüs n’ont-ils pas, eux aussi, hésité, voire trahi ?


Alors, serait-ce plus facile pour nous aujourd’hui ? Dans un sens, je crois que oui ! Bien sûr, j’aurais aimé marcher aux côtés du Christ, écouter sa voix, le regarder prier, et surtout partager la dernière Cène. Mais serais-je resté au pied de la Croix ? Et même devant Jésus ressuscité, aurais-je eu la foi de Thomas ? Rien n’est moins sûr ! Alors qu’aujourd’hui, j’ai encore « droit » à tout cela…


En effet, ne puis-je pas écouter sa voix en lisant les évangiles ? Et, à la différence des apôtres, je peux relire ce qu’il me dit. Pour eux, du temps de Jésus, les paroles volent, et peu d’écrits restent (Verba volant, scripta manent). J’ai la chance de lire, relire, essayer de comprendre, « mastiquer » cette parole, la digérer et lui laisser le temps de produire son fruit en mes entrailles.


Ne puis-je pas regarder Jésus quand je contemple une icône ou devant l’ostension du Saint-Sacrement ? N’est-ce pas la splendeur de son visage qui se montre à moi ? Et plus qu’un simple visage d’homme, ne m’est-t-il pas ainsi donné l’occasion de dépasser la simple image corporelle pour découvrir son coeur ?


Quant à le toucher… ne le faisons-nous pas à chaque messe en le recevant dans la communion ? À chaque fois que je lève l’hostie et le calice après la consécration, je me dis, bien humblement, que je vois et touche Dieu. Connaissez-vous plus grand miracle que celui-là ? Dieu vient jusqu’à moi, Dieu se donne à moi, Dieu se laisse toucher par moi, comme avec Thomas, même si je doute un peu et que je dis sans immense ferveur : « Mon Sauveur et mon Dieu ». Il n’empêche, je le vois, je le touche, je le reçois. Comme le disait saint Augustin, parlant de la communion eucharistique, « deviens ce que tu reçois », je deviens donc moi-même le Corps du Christ.


Oui, le miracle est plus « évident » pour nous qu’il ne le fût pour les apôtres ! Le tout est d’en prendre conscience…

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