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28 octobre — Saints Simon et Jude

Construction céleste -



La Jérusalem céleste,

William Blake (Londres, 1757 - Londres, 1827),

Plume, encre, aquarelle et or sur papier, 14,6 x 22 cm, 1804-1820,

Yale Center for British Art, New-Haven (Connecticut, U.S.A.)

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens (Ep 2, 19-22)

Frères, vous n’êtes plus des étrangers ni des gens de passage, vous êtes concitoyens des saints, vous êtes membres de la famille de Dieu, car vous avez été intégrés dans la construction qui a pour fondations les Apôtres et les prophètes ; et la pierre angulaire, c’est le Christ Jésus lui-même. En lui, toute la construction s’élève harmonieusement pour devenir un temple saint dans le Seigneur. En lui, vous êtes, vous aussi, les éléments d’une même construction pour devenir une demeure de Dieu par l’Esprit Saint.


Méditation

Dans la préface des apôtres, on peut lire : « Car tu as fondé sur les Apôtres l’Église de ton Fils, pour qu'elle soit dans le monde le signe vivant de ta sainteté, et qu'elle annonce à tous les hommes l'Évangile du royaume des cieux. » En fêtant aujourd’hui Simon et Jude, nous nous rappelons qu’ils furent les fondations de la construction de la Cité de Dieu.


Mais une construction qui ne s’édifie pas sur des pierres identiques, taillées de la même façon, égales et polies. Non, Jésus a bien choisi parmi le collège des Douze, des figures bien différentes. Que de commun entre un Pierre, pêcheur quelque peu hâbleur, Jean, adolescent émotif, Simon membre d’un parti nationaliste, Matthieu, collecteur d’impôts ou Jude (que l’on appelle aussi Thaddée) qui interroge le Christ lors de la dernière Cène et qui ne semble rien saisir de l’enjeu. Car, pour reprendre deux vieilles sagesses populaires, et Dieu « fait feu de tout bois », et « Dieu écrit droit avec des lignes courbes ».


Oui, il fait feu de tout bois, même les plus durs et noueux comme l’olivier ! Un feu qui en nous brûlant a une double action : il consume nos péchés sans consumer notre nature propre. Un feu qui détruit le mal pour faire brûler chaque homme de sa charité et faire de nous des envoyés, des apôtres (Apostolos - Απόστολος - en grec signifie envoyé, messager).


Il écrit droit sa construction malgré les pierres courbes et vivantes que nous sommes (1 P 2,5), mal équarries, pleines de défauts, aux couleurs souvent ternes, au grain trop épais, et toutes fissurées. Car il aime les pierres fissurées… C’est par ces fissures qu’il veut faire passer sa Gloire !


Et c’est avec ça qu’il va construire sa cité sainte ! C’est avec nous, avec nos faiblesses, notre péché, qu’il va réussir à édifier une construction harmonieuse, son Temple saint. Mais nous, pierres de construction, apôtres en puissance, que devons-nous faire ? Deux choses… Et la première est certainement la plus difficile : accepter de nous faire tailler, sculpter, émonder, poncer… Car ce qui est beau n’est pas la matière dont nous sommes faits, mais la trace du sculpteur. Une fois sculptés, comme pour Simon et Jude, ils nous enverra. N’est-ce pas ce que l’image de Blake nous montre en filigrane ?


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