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Ascension (A)

L’énergie, la force, la vigueur -




L’Ascension du Christ,

Artiste contemporain,

Fresque de l’abside,

Chapelle blanche Agios Nikolaos, Protaras (Chypre)


Lecture du livre des Actes des Apôtres (Ac 1, 1-11)

Cher Théophile, dans mon premier livre j’ai parlé de tout ce que Jésus a fait et enseigné depuis le moment où il commença, jusqu’au jour où il fut enlevé au ciel, après avoir, par l’Esprit Saint, donné ses instructions aux Apôtres qu’il avait choisis. C’est à eux qu’il s’est présenté vivant après sa Passion ; il leur en a donné bien des preuves, puisque, pendant quarante jours, il leur est apparu et leur a parlé du royaume de Dieu. Au cours d’un repas qu’il prenait avec eux, il leur donna l’ordre de ne pas quitter Jérusalem, mais d’y attendre que s’accomplisse la promesse du Père. Il déclara : « Cette promesse, vous l’avez entendue de ma bouche : alors que Jean a baptisé avec l’eau, vous, c’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés d’ici peu de jours. » Ainsi réunis, les Apôtres l’interrogeaient : « Seigneur, est-ce maintenant le temps où tu vas rétablir le royaume pour Israël ? » Jésus leur répondit : « Il ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. Mais vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » Après ces paroles, tandis que les Apôtres le regardaient, il s’éleva, et une nuée vint le soustraire à leurs yeux. Et comme ils fixaient encore le ciel où Jésus s’en allait, voici que, devant eux, se tenaient deux hommes en vêtements blancs, qui leur dirent : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. »


Psaume 46 (47), 2-3, 6-7, 8-9)

Tous les peuples, battez des mains, acclamez Dieu par vos cris de joie ! Car le Seigneur est le Très-Haut, le redoutable, le grand roi sur toute la terre.

Dieu s’élève parmi les ovations, le Seigneur, aux éclats du cor. Sonnez pour notre Dieu, sonnez, sonnez pour notre roi, sonnez !

Car Dieu est le roi de la terre : que vos musiques l’annoncent ! Il règne, Dieu, sur les païens, Dieu est assis sur son trône sacré.


Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens (Ep 1, 17-23)

Frères, que le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père dans sa gloire, vous donne un esprit de sagesse qui vous le révèle et vous le fasse vraiment connaître. Qu’il ouvre à sa lumière les yeux de votre cœur, pour que vous sachiez quelle espérance vous ouvre son appel, la gloire sans prix de l’héritage que vous partagez avec les fidèles, et quelle puissance incomparable il déploie pour nous, les croyants : c’est l’énergie, la force, la vigueur qu’il a mise en œuvre dans le Christ quand il l’a ressuscité d’entre les morts et qu’il l’a fait asseoir à sa droite dans les cieux. Il l’a établi au-dessus de tout être céleste : Principauté, Souveraineté, Puissance et Domination, au-dessus de tout nom que l’on puisse nommer, non seulement dans le monde présent mais aussi dans le monde à venir. Il a tout mis sous ses pieds et, le plaçant plus haut que tout, il a fait de lui la tête de l’Église qui est son corps, et l’Église, c’est l’accomplissement total du Christ, lui que Dieu comble totalement de sa plénitude.


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 28, 16-20)

En ce temps-là, les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes. Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »


Extrait du site de la commune


Agios Nikolaos a vécu à Myra en Asie Mineure du 270 au 6 décembre 343. Il est vénéré et commémoré parmi les chrétiens orthodoxes, anglicans, catholiques et luthériens et est également connu sous le nom de Nikolaos « qui accomplit de vrais miracles ». C'est à cause des nombreux miracles pour lesquels il est connu, tels que les mauvais traitements, la restauration des pauvres et la libération des trois commandants.


Dès son plus jeune âge, Nicholas est devenu orphelin et a fait fortune comme il était dans une famille riche. Avait été élevé par son oncle qui était l'évêque de Patara, il était dès son plus jeune âge dédié au divin. Il est d'abord devenu prêtre, puis abbé et enfin archevêque de Myra. De ce dernier, il a réussi à aider beaucoup de pauvres et de nécessiteux en fondant des hôpitaux et des organismes de bienfaisance et a eu une grande influence sur le peuple pendant les persécutions des Romains.


Saint patron des marins

Agios Nikolaos est le saint patron des marins, car beaucoup de ses miracles sont liés à la mer. Alors qu'il se rendait en Terre Sainte de Jérusalem pour prier, une énorme tempête a éclaté et l'un des marins est tombé du mât et est mort. La légende raconte que le Saint a prié Dieu, que la mer s'est calmée et que le marin a ressuscité.


C'est donc la raison de la construction de la petite chapelle à côté du port de pêche de Protaras, car les habitants croient qu'il protège les bateaux et leur équipage.


Ce que je vois

Je n’ai malheureusement pas réussi à trouver le nom du fresquiste de cette petite église. Il s’agit sans aucun doute d’un artiste contemporain. La fresque n’a certes pas un grand intérêt artistiques, à la différence de celles que l’on peut voir dans de nombreux églises et monastères chypriotes (souvent entre le XIe et XVe siècle), mais je l’ai choisi pour une raison bien précise, sur laquelle je vais revenir. Comme on le voit sur la première photographie, elle domine le chœur liturgique de l’église, au-dessus de l’iconostase et de l’autel. En bas, des anges indiquent aux apôtres le Christ enlevé au ciel. Jésus est assis dur un trône de lumière, les pieds reposant sur un coussin doré. Portant un manteau bleu ciel sur une tunique rose, il étend les bras, bénissant les apôtres des deux mains du geste traditionnel. La mandorle, soutenu par deux anges en vol, repose sur les ailes d’un chérubin. De ce trône lumineux, ou du corps du Christ, partent des rayons dans toutes les directions. Ce sont eux qui m’ont fait choisir cette image, rappel de ce que dit Paul aux Éphésiens : « et quelle puissance incomparable il déploie pour nous, les croyants : c’est l’énergie, la force, la vigueur qu’il a mise en œuvre dans le Christ quand il l’a ressuscité d’entre les morts et qu’il l’a fait asseoir à sa droite dans les cieux ». Ne sont-ce pas les rayons de l’énergie qui fusent de Jésus vers nous ?


Énergie

Ce mot, dans la sphérule religieuse, a mauvaise réputation. Trop souvent, il nous rappelle des méthodes ésotériques ou indo-orientales, qui nous semblent éloignées de notre foi. Et pourtant… Pourtant, il est d’une importance capitale. Je ne peux que vous invitez à lire ce remarquable livre d’Éric Palazzo, « Le souffle de Dieu : l’énergie de la liturgie et l’art au Moyen-âge » (Éditions du Cerf, 2020). J’en reprends la quatrième de couverture :

Comment avons-nous rendu à Dieu l’incroyable énergie qu’il nous a donnée ? Qu’on l’appelle souffle de Dieu, Esprit saint, ou tout simplement Espérance, cet essai explore d’une manière originale le thème de « l’énergie » dans la liturgie et l’art du Moyen Âge. La définition médiévale de l’énergie est tirée de réflexions concernant la nature de Dieu et la manière dont Il a été amené à transmettre sa propre énergie aux hommes. À partir de ce constat, l’auteur montre que la liturgie et l’art constituent les deux principaux vecteurs de mise en action de cette formidable énergie divine, à travers les rituels et les « productions » artistiques du christianisme antique et médiéval.

En effet, Dieu diffuse son énergie jusqu’aux hommes. Et ces rayons en sont le signe. Mais avant toute chose, quel sens a ce mot ? Demandons à oncle Wiki et tante Pédia :

Le mot français « énergie » vient du latin vulgaire energia, lui-même issu du grec ancien ἐνέργεια / enérgeia. Ce terme grec originel signifie « force en action », par opposition à δύναμις / dýnamis signifiant « force en puissance » ; Aristote a utilisé ce terme « au sens strict d'opération parfaite », pour désigner la réalité effective en opposition à la réalité possible.

La distinction entre les mots énergie et dynamisme est révélatrice. Si Dieu nous donne son énergie, c’est sous forme d’une force en action, et non en puissance. Il agit vers, envers et pour nous, afin de nous mettre en mouvement, en dynamisme. Comment cette énergie se déploie-t-elle ? Reprenons le texte des deux préfaces liturgiques proposées pour la messe de l’Ascension :


PRÉFACE DE L'ASCENSION I

Vraiment, il est juste et bon, pour ta gloire et notre salut, de t’offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, Seigneur, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant. Car le Seigneur Jésus, le Roi de gloire, vainqueur du péché et de la mort, s'élève aujourd'hui au plus haut des cieux devant les anges émerveillés, lui, le Médiateur entre Dieu et les hommes, Juge du monde et Seigneur de l'univers. Sans quitter notre condition humaine, le premier, il entre au ciel, tête de l'Église et commencement de tout ce qui existe, et il donne aux membres de son Corps l'espérance de le rejoindre un jour. C'est pourquoi la joie pascale rayonne par tout l'univers, la terre entière exulte, les puissances d'en haut et les anges dans le ciel chantent sans fin l'hymne de ta gloire : Saint !...


PRÉFACE DE L'ASCENSION II

Vraiment, il est juste et bon, pour ta gloire et notre salut, de t’offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, Seigneur, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant, par le Christ, notre Seigneur. Car il s'est manifesté après sa résurrection, en apparaissant à tous ses disciples, et, devant leurs yeux, il s’éleva au ciel pour nous rendre participants de sa divinité. C'est pourquoi la joie pascale rayonne par tout l'univers, la terre entière exulte, les puissances d'en haut et les anges dans le ciel chantent sans fin l'hymne de ta gloire : Saint !...


Retenons deux points :

  • Jésus est le Médiateur entre Dieu et les hommes, Juge du monde et Seigneur de l'univers.

  • Et il s’éleva au ciel pour nous rendre participants de sa divinité.

Cette énergie, ce rayon, est aujourd’hui comme un pont établi entre le ciel et la terre, pour ne pas dire comme une échelle comparable à l’échelle de Jacob (Gn 28, 11-19) : « Il eut un songe : voici qu’une échelle était dressée sur la terre, son sommet touchait le ciel, et des anges de Dieu montaient et descendaient. » Pour reprendre la définition précédente : Dieu nous envoie sa force agissante du ciel vers la terre, pour que nous, les hommes puissions, par notre dynamisme le rejoindre un jour et participer à sa divinité. Ainsi, la fête de l’Ascension met en valeur de double échange : celui d’une force agissante de Dieu vers les hommes pour que ceux-ci trouvent la force en puissance de le rejoindre.


J’en reviens à ce qu’écrivait Éric Palazzo : « l’auteur montre que la liturgie et l’art constituent les deux principaux vecteurs de mise en action de cette formidable énergie divine, à travers les rituels et les « productions » artistiques du christianisme antique et médiéval ». Donc deux vecteurs pour mettre en action cette énergie qui fuse du Corps du Christ céleste.


Deux vecteurs

Il ne s’agirait pas d’opposer ces deux vecteurs, au contraire. Ils sont même plus que complémentaires : ils sont consubtantiels, c’est-à-dire « de même nature, de même substance », comme on le confesse dans le Credo nouvellement retraduit : « Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles : Il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu. Engendré non pas créé, consubstantiel au Père ; et par lui tout a été fait. » Ainsi, nullement question de séparer, de distinguer, l’art de la liturgie. Et il est vrai que la liturgie est un art, comme l’art peut être liturgique.


C’est donc dans la liturgie, que ce soient dans la célébration des sacrements ou dans la prière, nous recevons cette énergie, cette force en action de Dieu. Emplis de la force divine, de son Esprit, nous pouvons alors aller vers nos frères dans un mouvement dynamique (Mt 28, 18-20) :

« Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »

Et l’art est de même nature, car en contemplant cette fresque, nous comprenons que toute énergie ne vient que de Dieu : il est le seul à nous donner cette force, et les rayons qui fusent de son Corps glorieux nous le montrent. Peut-être même font-ils plus que nous le montrer, ils nous le représentent. Réparé »senteur dans le sens étymologique du terme : rendre de nouveau présent. Et c’est alors lui, Jésus ressuscité, qui nous redit par la bouche de Paul ces mots :


Frères, que le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père dans sa gloire, vous donne un esprit de sagesse qui vous le révèle et vous le fasse vraiment connaître. Qu’il ouvre à sa lumière les yeux de votre cœur, pour que vous sachiez quelle espérance vous ouvre son appel, la gloire sans prix de l’héritage que vous partagez avec les fidèles, et quelle puissance incomparable il déploie pour nous, les croyants : c’est l’énergie, la force, la vigueur qu’il a mise en œuvre dans le Christ quand il l’a ressuscité d’entre les morts et qu’il l’a fait asseoir à sa droite dans les cieux. Il l’a établi au-dessus de tout être céleste : Principauté, Souveraineté, Puissance et Domination, au-dessus de tout nom que l’on puisse nommer, non seulement dans le monde présent mais aussi dans le monde à venir. Il a tout mis sous ses pieds et, le plaçant plus haut que tout, il a fait de lui la tête de l’Église qui est son corps, et l’Église, c’est l’accomplissement total du Christ, lui que Dieu comble totalement de sa plénitude.


À nous d’en tirer tout notre dynamisme !



Prière pour l’Ascension

Notre fête de ce jour monte vers Toi, Dieu notre Père. Tous nos silences, nos chants et nos paroles, sont tendus vers Toi et participent à la louange de toute la création. Tu as rappelé à Toi Ton Fils Jésus-Christ par qui nous fut donné Ton Salut. Il retourne aujourd’hui partager ta gloire. Dans ce mouvement Qui l’entraîne avec Lui, pour que soit donné Ton souffle à notre humanité. Ainsi nous pénétrons dans le mystère de ton Fils. Nos yeux ne peuvent plus voir, mais nous savons que son retour est déjà commencé ; Sa disparition crée en nous le vide de l’amour, Mais nous savons que par notre amour nous lui redonnons son visage. Par cet amour nous demeurons en Lui et par lui nous demeurons en toi. Il nous rassemble en ce jour Et c’est par son Esprit Que notre communion acclame Ta gloire.

Prière extraite du livre « Reste avec nous » de François Chagneau


Prière au matin de l’Ascension

Seigneur Jésus, quand Tu es monté au ciel, les anges disaient aux Onze : « Ne restez pas là à regarder vers le ciel ! ». Mais quinze jours auparavant, Près du tombeau, ces mêmes anges n’avaient-ils pas dit aux femmes : « Ne regardez pas vers le bas ! Il n’est pas ici. Il est ressuscité » ? Les anges seraient-ils capricieux qu’ils changent aussi vite d’idée ? Que faire Seigneur Jésus : regarder en bas vers la terre, ou en haut, vers le ciel ?

Vers les deux, nous dis-Tu : « Je suis au ciel, regardez donc en haut, vers moi, et priez. Mais je suis aussi sur terre dans tous les pauvres, les petits, les malades et les pécheurs. Il vous reste tant à faire en bas, pour eux et pour moi. Provisoirement du moins ».

Seigneur Jésus, fais nous regarder vers le ciel, sans oublier la terre, et inversement. Car tout ce que nous faisons sur terre à ceux qui sont tiens c’est à toi que nous le faisons.

Cardinal Godfried Danneels


Toi, le ressuscité

Seigneur Jésus, nous venons de te suivre dans ta Passion : Tu as été confronté au mal absolu, à la violence injuste. Tu as accepté de mourir, d’être enseveli et mis au tombeau. Mais Dieu ne t’a pas abandonné au pouvoir de la mort. Il t’a ressuscité. L’Amour du Père est plus fort que la mort : « Ressuscité d’entre les morts, le Christ ne meurt plus ; sur lui la mort n’a plus aucun pouvoir. […] Lui qui est vivant, c’est pour Dieu qu’il est vivant. » (Ro 6,9-10) Loué sois-Tu notre Dieu, alléluia ! Toi le Ressuscité, Toi qui es passé de la mort à la vie, Tu nous communiques ta vie nouvelle et nous invites à la confiance dans l’avenir, à la joie et à l’espérance : Jésus, comme à certains de tes disciples, il peut nous arriver d’avoir de la peine à comprendre Ta présence de Ressuscité. Mais, par l’Esprit Saint, Tu nous habites et Tu dis à chacun de nous : « Viens à ma suite, j’ai ouvert pour toi un chemin de vie ».

Frère Roger, de Taizé


Père Ludovic Lécuru, moine bénédictin

Seigneur, l’Ascension de ton Fils est notre propre élévation. Notre nature humaine participe réellement à ta Vie divine.

Notre vie terrestre a son prolongement au ciel où nous sommes attendus par les saints et les anges. C’est là où nous vivons en espérance.

Seigneur, Tu disparais à nos regards sans que nous cessions d’acclamer ton Nom élevé au-dessus de tout nom. Comme les disciples, nous sommes remplis d’une grande joie car Tu ne nous laisses jamais seuls : Tu nous promets l’Esprit Saint, force d’en haut qui nous enseignera tout. Jésus, affermis la foi de notre famille comme Tu as affermis celle des apôtres pendant quarante jours.

Avant de passer de ce monde à ton Père, Tu leur as annoncé la venue de l’Esprit promis, afin qu’ils annoncent l’Évangile : fortifie notre témoignage de foi, d’espérance et de charité.

Jésus ressuscité, Tu nous envoies témoigner de ta Présence dans le monde.

Nous voici pour mettre nos pas dans tous ceux qui nous ont précédés dans la foi.

Notre vie, nous la vivons en marchant avec confiance.

Dissipe nos doutes, éteins notre ignorance.

En nous rendant attentifs aux plus petits, en nous laissant guider par l’Esprit Saint, accorde à notre famille d’être un signe de Ta présence dans le monde.

Ainsi soit-il.


Le mystère de l'Ascension - Homélie de saint Léon le Grand (+ 461), Sermon 74, 1-2; CCL 138 A, 455-457.

Le mystère de notre salut, ce salut que le Créateur de l'univers a estimé au prix de son sang, depuis le jour de sa naissance corporelle jusqu'à l'issue de sa Passion, ce mystère s'est accompli selon une dispensation marquée par l'humilité. Et bien que, même à travers la condition de serviteur, les signes de la divinité du Christ aient rayonné, toute l'action de cette période a consisté essentiellement à démontrer la vérité de l'incarnation.


Mais après la Passion, une fois rompus les liens de la mort qui, en s'attaquant à celui qui n'avait pas connu le péché, avait perdu toute sa virulence, la faiblesse se changea en force, la mortalité en éternité, et l'opprobre en cette gloire que le Seigneur Jésus fit voir à beaucoup, par des preuves nombreuses et manifestes, jusqu'à ce qu'il conduisît aux cieux ce triomphe de la victoire qu'il avait rapportée du séjour des morts.


Dans la solennité pascale, la résurrection du Seigneur était la cause de notre joie; de même sa montée au ciel nous donne lieu de nous réjouir, puisque nous commémorons et vénérons ce grand jour où notre pauvre nature, en la personne du Christ, a été élevée plus haut que toute l'armée des cieux, plus haut que tous les choeurs des anges, plus haut que toutes les puissances du ciel, jusqu'à s'asseoir auprès de Dieu le Père. C'est sur cette disposition des oeuvres divines que nous sommes fondés et construits. La grâce de Dieu devient en effet plus admirable lorsque, les hommes ayant vu disparaître ce qui leur inspirait de l'adoration, leur foi n'a pas connu le doute, leur espérance n'a pas été ébranlée, leur charité ne s'est pas refroidie.


Voilà en quoi consiste la force des grands esprits, telle est la lumière des âmes pleines de foi : croire sans hésitation ce que les yeux du corps ne voient pas, fixer son désir là où le regard ne parvient pas. Mais comment une telle piété pourrait-elle naître en nos coeurs, comment pourrait-on être justifié par la foi, si notre salut ne consistait qu'en des réalités offertes à nos yeux ? C'est ce qui explique la parole de Dieu à cet homme que l'on voyait douter de sa résurrection s'il n'explorait pas, par la vue et le toucher, les marques laissées dans sa chair par la Passion : Parce que tu m'as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu (Jn 20,29).


Pour que nous puissions, mes bien-aimés, être capables de cette béatitude, notre Seigneur Jésus Christ, après avoir accompli tout ce qui correspond à la prédication évangélique et aux mystères du Nouveau Testament, le quarantième jour après sa résurrection, en présence de ses disciples, s'est élevé au ciel et a mis un terme à sa présence corporelle pour demeurer à la droite du Père. Il y demeurera jusqu'à ce que soient accomplis les temps prévus pour que se multiplient les fils de l'Église, et pour que lui-même vienne juger les vivants et les morts, dans cette même chair avec laquelle il est monté au ciel.


C'est pourquoi ce qui était visible chez notre Rédempteur est passé dans les mystères sacramentels. Et pour rendre la foi plus pure et plus ferme, la vue a été remplacée par l'enseignement: c'est à l'autorité de celui-ci que devaient obéir les coeurs des croyants, éclairés par les rayons du ciel.



Désormais notre chair se trouve au ciel, Homélie attribuée à saint Jean Chrysostome (+ 407), Sur l'Ascension, 16-17, PG 52, 789-792.

Dieu et les hommes sont devenus une seule race. Voilà pourquoi saint Paul a dit: Nous sommes de la race de Dieu (Ac 17,29). Il dit encore ailleurs : Nous sommes le corps du Christ et, chacun pour sa part, les membres de sa chair (1Co 12,27). C'est-à-dire : Nous sommes devenus sa parenté, par la chair qu'il a assumée. Nous avons donc, grâce à lui, une garantie au ciel: la chair qu'il a prise de nous, et ici-bas : l'Esprit Saint qui demeure en nous. <>


Comment vous étonnez-vous que l'Esprit Saint est à la fois avec nous et au ciel, quand le corps du Christ est en même temps au ciel et avec nous ? Le ciel a possédé ce corps sacré, et la terre a reçu l'Esprit Saint. Le Christ vint et apporta le Saint-Esprit, puis il monta au ciel et y emmena notre corps. <>


Quel plan divin redoutable et étonnant ! O grand roi, magnifique en toute chose ! Comme disait le prophète : O Seigneur, notre Dieu, qu'il est grand ton nom par toute la terre (Ps 8,2) ! <>


La divinité fut élevée. Exactement il est dit : Ils le virent s'élever (Ac 1,9), lui qui est grand en tout, le grand Dieu, le grand Seigneur, qui est aussi le grand roi sur toute la terre (Ac 1,9) ! Grand prophète, grand prêtre, grande lumière, il est grand en toute chose. Et non seulement il est grand par sa divinité, mais aussi selon la chair, car il est grand prêtre et grand prophète. Comment cela ? Écoutez saint Paul : En lui nous avons le grand prêtre par excellence, celui qui a pénétré au-delà des cieux. Demeurons fermes dans la foi (He 4,14). Car, s'il est grand prêtre et grand prophète, il est bien vrai que Dieu a visité son peuple, et qu'il a suscité un grand prophète en Israël. S'il est un grand prêtre, un grand prophète, un grand roi, il est aussi une grande lumière : La Galilée des nations, le peuple qui marchait dans les ténèbres, a vu une grande lumière (Is 9,1-2).


Nous avons donc le gage de notre vie dans le ciel, où nous sommes montés avec le Christ. Nous serons donc emportés sur les nuées, si nous sommes dignes d'aller à sa rencontre. Car le coupable ne va pas au-devant de son juge : il comparaît seulement devant lui. <>


Prions, mes bien-aimés, et demandons de nous trouver dans le petit nombre de ceux qui se porteront au-devant du Christ. Tous n'ont pas vécu de la même manière. Chacun recevra son salaire selon la peine qu'il se sera donnée (1Co 3,8). Que jamais la parole de Dieu ne soit donc arrêtée, mais qu'en vérité nous soyons tous pleins d'assurance dans l'amour du Christ, pour nourrir son peuple et prendre soin des âmes. <> On peut tromper les hommes par des paroles mensongères, mais aux yeux de Dieu nous paraîtrons tels que nous sommes. <> Celui qui sait tout, est témoin que nous désirons la paix, que nous la hâtons, la convoitons. <> Aucun de ceux qui attendent de Dieu leur récompense ne fait injure au tribunal en défendant sa cause. Mais Dieu a le pouvoir de donner la paix, d'assurer la paix, de répartir la paix entre ceux qui proclament la foi et leurs auditeurs, entre les enseignants et les enseignés, afin qu'après avoir commencé par la paix et continué par la paix, nous persévérions tous dans la paix, et que nous rendions tous gloire au Dieu de paix, au Père, au Fils et au Saint-Esprit, maintenant et toujours, et pour les siècles des siècles. Amen.

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