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Dimanche du Christ, Roi de l’Univers (B)

Voici l’Homme ! -



Ecce Homo,

Antonio CISERI (Ronco, 1821 – Florence, 1891),

Huile sur toile, 292 x 380 centimètres,

Galleria dell'Arte Moderna, Palazzo Pitti, Florence (Italie)


Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 18, 33b-37)

Alors Pilate rentra dans le Prétoire ; il appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus lui demanda : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? » Pilate répondit : « Est-ce que je suis juif, moi ? Ta nation et les grands prêtres t’ont livré à moi : qu’as-tu donc fait ? » Jésus déclara : « Ma royauté n’est pas de ce monde ; si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. En fait, ma royauté n’est pas d’ici. » Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. »


L’œuvre

Au milieu du dix-neuvième siècle, devant la conscience du riche passé de l’Italie, beaucoup de peintres se sont mis à l'étude des vieux maîtres italiens et particulièrement ceux du quatorzième et début du du quinzième siècle. De 1848 à 1859, cet intérêt était net dans le mouvement du Purisme toscan, et parmi eux, Antonio Ciseri fut particulièrement remarquable.


Commandé en 1871 par le gouvernement italien, nous voyons ici la plus impressionnante des œuvres religieuses de ce peintre. Le tableau a d’abord été exposé dans le studio de l'artiste peu de temps après sa mort. Il fut immédiatement remarqué pour sa luminosité et l'effet particulier des blancs transparents. L'approche positiviste de Ciseri avait pour objectif de décrire le moment où Ponce Pilate, se penchant en avant du balcon d'un palais vers la foule en-dessous de lui, leur offre de choisir entre le Christ et Barabbas. La présence de centurions romains aussi bien que d'autres détails, comme des vêtements antiques et des appuis verticaux architecturaux, prêtent à cette scène un sentiment d'authenticité historique.


Ce que je vois

Devant un paysage citadin à la blancheur et à l’architecture rappelant à la fois Rome et Jérusalem, un homme de dos se penche de sa terrasse sur la foule que l’on voit rassemblée au pied. La scène est surprenante à plus d’un titre.


La présentation théâtrale

Nous pourrions nous imaginer côté décor de fond d’une scène de théâtre. Au pied de la scène, une foule immense écoute les acteurs. Mais le décor est ici à la fois sur scène et dans la salle ! Une salle en plein air, dont les balcons semblent être ceux du Temple de Jérusalem (aux colonnes très inspirées de l’art égyptien), et le grand lustre remplacé par cette colonne, identique à celles que l’on voit à Rome, comme celle de Trajan.


La scène, elle, est couverte d’un pavement de marbre en damier noir et blanc. Elle donne sur le public par une colonnade cannelée haute, assez typique de l’architecture romaine, et fermée par un chancel semblable à ceux des églises paléochrétiennes. Le seul mobilier en est un imposant siège doré, reposant sur une petite estrade parcourue d’une grecque, et couvert d’une peau de léopard. On distingue simplement à gauche une statue dans une niche du mur.


Un décor éclairé

La luminosité de cette œuvre est assez curieuse. Ce ciel bleu, juste traversé de quelques filets ouateux blancs, les murs blancs, tellement ensoleillés qu’il semble difficile de les regarder sans être ébloui, la lumière qui traverse la tunique de Pilate. Tout paraît baigné d’une soleil brûlant à l’extérieur. L’intérieur, lui, est dans une sorte de pénombre, presque de fraîcheur. Tout y est tamisé, chuchoté, mesuré, face à cette foule haute en couleur, haute en chaleur, haute en colère. Ici, l’ambiance est plus proche de celle des groupes de pouvoir, on reste discret, on ne crie pas, on est diplomate, voire secret. La discrétion est de mise… Les deux s’opposent…


Les acteurs

Le premier que l’on regarde est cet homme de dos, penché sur la foule, couvert d’une grande toge blanche. La lumière, en traversant la toile fine, laisse apparaître les formes de son corps. Il a les cheveux courts et est chaussé de sandales romaines. Sa main droite s’appuie sur le balustre, la main gauche désigne l’homme derrière lui. Pilate présente à la foule des Juifs celui qu’ils veulent condamner à mort. « Voici l’homme ! Ecce homo ! »


Jésus, couronné d’épines, a les mains liées dans le dos. Nu, il est couvert d’une chlamyde, le manteau pourpre des soldats romains. Malgré ses cheveux ébouriffés, il semble serein et grave. Un peu derrière, un de ses bourreaux tient la corde qui lie les mains du Christ. À sa main gauche, les objets de la torture et de la moquerie : la tunique trop grande et la lance. Sa tête est ceinte d’une sorte de couronne de fer. Derrière lui, une cohorte de soldats romains, dans la tenue qu’on leur connaît (on distingue une jambière en bas à gauche), précédée de deux officier casqués. Les soldats tiennent les signes de l’Empire : l’aigle dominant le SPQR (Senatus PopulusQue Romanus : le Sénat et le Peuple Romain).


Derrière le siège de Pilate, se penchant sur la scène et les mains sur les hanches, un noble romain attend la réponse de la foule. On dirait un homme qui attend le résultat des élections. Ce doit être un conseiller proche du Gouverneur pour oser mettre un pied sur le podium du siège et une main sur le dossier !


Sur la droite, un groupe de trois hommes regarde la foule : un vieux chauve, un plus jeune qui tend le cou pour mieux voir, et un autre qui regarde par derrière la foule, avec un air supérieur. À sa main gauche, un rouleau : le jugement de condamnation ?

Puis deux femmes. L’une est richement habillée. Elle quitte la scène, l’air grave, le regard tourné vers le sol. Sûrement la femme de Pilate lui ayant fait connaître son rêve annonçant le danger de condamner Jésus. Pilate n’en tenant pas compte, elle s’éloigne triste, presque consciente du drame universel qui va se jouer. Sa servante s’apprête à la suivre mais jette un dernier regard d’incompréhension sur cette foule enragée. On les voit hurler, en furie, au travers du chancel.


N’avez-vous pas l’impression d’une photographie d’une pièce de théâtre ? Cela donne à ce tableau ce caractère si réaliste, assez proche de la peinture orientaliste que l’on connaîtra en France à la même époque. Mais c’est aussi une façon de nous faire comprendre, bien discrètement que se « joue » ici toute notre humanité.


Une pièce de théâtre

Car, oui, il y a bien ici quelque chose qui se joue. Pas simplement l’avenir d’un homme, ce Jésus de Nazareth. Pas simplement l’avenir d’un pauvre Procureur Romain, Ponce Pilate. Pas seulement celui d’un voleur qui sauvera sa peau, Barrabas. Pas seulement le calme d’une foule enragée qui réclame le respect de leur Loi, les Juifs. C’est toute l’humanité qui se joue ici. Comme le dira feu René Girard, philosophe, c’est la victime expiatoire qui s’offre pour le salut des hommes. La scène est figée, comme sur le fil. Chacun retient son souffle, on attend quelle sera la décision… Cette décision qui engagera toute l’humanité, tout notre avenir…


J’aurais presque envie d’imaginer, en ce temps suspendu, les pensées qui traversent les esprits des protagonistes. Et particulièrement ce que pense celui qui s’appuie sur le siège de Ponce Pilate…


Le « proche »

Proche car il l’est à plusieurs titres : proche de la scène, proche politiquement de Pilate, proche physiquement de Jésus, proche de par sa position des militaires, proche de cette foule en colère. Que pense-t-il donc ?


Ça doit être un vrai combat pour lui… Proche de Pilate, il sent bien que la décision peut déplaire à Rome et donc mettre en balance le poste préfectoral. Proche des soldats, il sait que la force ne pourra pas tout résoudre et que devant une telle foule, ce ne seront pas quelques escouades qui calmeront les esprits. Proche de Jésus (que personne ne regarde sur cette scène), il s’interroge sur ce que l’on reproche à cet homme, et sur sa sérénité… À mon avis, il doit se poser deux ou trois questions :

  • « Mais pourquoi l’appellent-ils Roi ? »

  • « Comment cet homme peut-il ne pas se révolter devant cette injustice ? »

  • « Pourquoi Pilate ne tranche-t-il pas et plie-t-il devant cette foule ? »

Bref, il s’interroge devant ce simulacre de justice !


Un simulacre

Car c’en est un ! La vraie justice (et je ne peux que penser à saint Louis), c’est de juger impartialement après avoir écouté toutes les parties, sans avoir peur des conséquences pour soi. Pilate n’est pas juste… Il pense à sa carrière. Il espère que ces troubles ne remonteront pas aux oreilles de César. Il ne fait que réaliser la prédiction du Grand-Prêtre :

Alors, l'un d'entre eux, Caïphe, qui était grand prêtre cette année-là, leur dit : « Vous n'y comprenez rien ; vous ne voyez pas quel est votre intérêt : il vaut mieux qu'un seul homme meure pour le peuple, et que l'ensemble de la nation ne périsse pas. » Ce qu'il disait là ne venait pas de lui-même ; mais, comme il était grand prêtre cette année-là, il fut prophète en révélant que Jésus allait mourir pour la nation. Or, ce n'était pas seulement pour la nation, c'était afin de rassembler dans l'unité les enfants de Dieu dispersés. (Jn 11)

Pilate a réussi. La nation restera unie, un temps seulement. Ce qui va périr, c’est le cœur de l’homme. Ce qui va périr, c’est le sens du sacrifice. Périr tellement qu’il va renaître encore plus glorieux en cet homme nommé Jésus. Cet homme que l’on condamne sous couvert de s’être fait roi à la place du roi.


« Mais pourquoi l’appellent-ils Roi ? »

En effet, un roi n’est pas comme ça, même déchu ! Un roi, ça possède un royaume, des sujets, des palais, des armées, de l’or, de beaux vêtements, une prestance. Seule une couronne d’épine lui donne un quelconque air royal. Pourtant, même s’il ne le réclame pas, il est roi. Car tout cela il l’a.


Son royaume ? La terre tout entière. Il est le roi de l’univers et pas pour mille ans, mais pour l’éternité, de tout temps et pour tous les temps.


Les fidèles sont là. Hier, aujourd’hui et demain. Même ceux qui se révoltent contre lui. Ils sont ses sujets. Même ces Juifs qui ahanent contre lui. Car qui pourrait ne pas être sujet de l’Amour, qui pourrait refuser d’être sujet d’amour, qui refuserait d’être objet d’amour ?


Des palais ? Le palais est l’endroit où le roi règne. Mon cœur n’est-il pas le plus beau palais qu’il occupe ? Rappelez-vous ce qu’écrivait la grande Thérèse d’Avila : nous sommes son Château intérieur. Jamais un roi n’eut tant de palais. Peut-être serait-il bon que nous profitions de l’Avent, en cette année de la Miséricorde, pour y faire un peu de nettoyage…


Une armée ? Jésus en parle, il a la Légion des anges pour combattre. Mais l’armée la plus puissante ne s’appelle-t-elle pas aussi « grâce »? La grâce qui nous permet de combattre tant d’ennemis, physiques ou spirituels ? Notre défenseur ne s’appelle-t-il pas Paraclet, nom donné à l’Esprit par Jésus ?


De l’or et des richesses ? Cet or s’appelle la foi. La foi que Jésus eut en son Père. La foi qui lui fit garder confiance jusqu’au bout. Cette foi qui n’est pas celle de notre « proche », trop hésitant, ni de l’autre conseiller à droite, trop orgueilleux, ni celle du bourreau, trop arrogant. La foi du Christ, son trésor, il l’a distribué, dilapidé au milieu de nous. À nous de la récolter, de ne pas l’enfouir en terre, comme les talents, mais de la faire fructifier.


Une prestance ? L’image nous donne la réponse. Le seul à avoir vraiment de l’allure, de la prestance, de la rectitude, c’est le Christ. Seule la femme de Pilate garde un peu de dignité. La dignité de la douleur. La douleur d’une femme, sûrement la douleur d’une mère.


Alors, s’il est roi, pourquoi se laisse-t-il offrir en pâture et ne se révolte-t-il pas devant l’injustice ?


« Comment cet homme peut-il ne pas se révolter devant cette injustice ? »

Cette question prend certainement en ces jours un sens encore plus aigu… Ne nous trompons pas sur le sens de la justice. La justice est un équilibre (la balance des tribunaux le montre bien). La justice est ici de s’offrir en victime pour rétablir l’équilibre.


René Girard, décédé le 04 novembre 2015, nous l’explique parfaitement (Guy Sorman, Les vrais penseurs de notre temps, Fayard, 1989) :

Alors que depuis trois siècles, la science s'acharnait à réduire la religion à des intérêts, des peurs, des ignorances, il nous dit que les Évangiles rendent compte « scientifiquement » de toute l'histoire humaine. Et c'est aussi à partir des Évangiles que, selon lui, l'Histoire bascule. Car Jésus n'est pas un bouc émissaire comme les autres. Victime et bouc émissaire volontaire, il s'est désigné lui-même. Sa mort signifie et annonce que, désormais le mécanisme même du sacrifice, de l'unité sociale fondée sur la violence, ne fonctionne plus. La Crucifixion est l'ultime sacrifice qui rend tout sacrifice absurde.

Il n’est pas ici l’objet d’une injustice : il est le sujet d’une nouvelle justice !

Avant le Christ, Socrate déjà, rappelle notre philosophe, avait choisi la mort face à ses juges. Il mettait ainsi radicalement en cause les fondements de la société grecque. Mais l'événement restait daté et limité. La Révélation chrétienne est de portée universelle, elle est radicalement autre : avec Jésus, la victime cesse d'être coupable, le rite sacrificiel n'a plus de sens, la logique du bouc émissaire s'écroule, les bases même de la civilisation antique s'effondrent. Le Christ nous oblige à regarder en face la violence destructrice que nous ne voulons pas voir. Sa révélation est à la fois rationnelle et transcendantale ; nous aurions pu comprendre cela tout seuls, mais nous ne l'avons pas compris sans Lui.

La Justice et l’Amour triomphent en Jésus ! Comment Pilate ne l’a-t-il pas compris ?


« Pourquoi Pilate ne tranche-t-il pas et plie-t-il devant cette foule ? »

Dernière question que je ne ferai qu’effleurer pour y revenir un autre dimanche. Pilate se trouve devant un rite : celui du pouvoir qui doit trancher pour donner une impression de justice. Le problème est que Pilate refuse de prendre position ; il se refuse au rite, fut-il sacrificiel. La vraie question qui nous est alors posée est celle du rite. En notre société qui connût trop de rites, les rites figés de la fin du XIXe siècle par exemple, l’eau du bain fut jetée avec le bébé ! Aujourd’hui, plus de rites ! Mais l’homme peut-il grandir sans rite ? Est-ce que l’enfant peut grandir sans père ? Chaque jour, les événements répondent à cette question…



Prière

Prière dictée par Notre Seigneur, à Sœur Marie Olive du Christ-Roi, le 7 Juillet 1927, au monastère des bénédictines du Saint Sacrement à Paris


Ô JESUS, l'Unique Roi de l'univers, Nous nous prosternons à vos pieds, Pour vous adorer, Et pour vous prendre

Pour notre Roi et notre Guide.


Oui SEIGNEUR, A vous toutes les nations sont soumises, Vous êtes Seul le Vrai Roi, Vous êtes Seul la vraie Paix, Vous êtes Seul la vraie lumière, Nous n'adorons que Vous Seul.


Vous êtes notre Seul soutien, Vous êtes notre Maître, Ô Grand DIEU du Ciel et de la Terre.

Nous croyons très fermement

Que vous êtes réellement présent, Dans la Sainte Eucharistie.

Vous êtes là, vivant, aimant.


Vous voulez nous nourrir du Pain de Vie. Oui, venez et nourrissez vos enfants.

Vos regards sont fixés sur les âmes, Vous veillez sur toutes les Nations. Votre Cœur est pour nous un asile de repos,

Nous nous consacrons donc

À votre Cœur de Roi et de Prince.

A Vous Seul, SEIGNEUR, Toute Gloire, Honneur, Amour, soient rendus, Jusqu'à la consommation des siècles

Et dans toute l'Éternité. Amen. †



Homélie de saint Augustin (+ 430), Commentaire sur l'évangile de Jean, 115, 2; CCL 36, 644-645.

Écoutez donc, Juifs et Gentils ; écoutez, circoncis et incirconcis ; écoutez, tous les royaumes de la terre. Je ne m'oppose pas à votre exercice du pouvoir en ce monde, mon royaume n'est pas de ce monde (Jn 18,36).


Ne vous laissez pas égarer par la peur, comme Hérode le Grand, qui fut frappé d'épouvanté quand on lui annonça la naissance du Christ. La peur, plus encore que la colère, déchaîna sa cruauté et, pour faire mourir Jésus, il ordonna le massacre de nombreux enfants (cf. Mt 2,3.16). Mon royaume, dit le Christ, n'est pas de ce monde. Que voulez-vous savoir de plus ? Venez dans le royaume qui n'est pas de ce monde ; venez-y par la foi, et que la peur ne vous rende pas cruels !


Le Christ, il est vrai, dit dans un psaume prophétique, en parlant de son Père : Il m'a sacré roi sur Sion, sa sainte montagne (cf. Ps 2,6). Mais cette ville et cette montagne ne sont pas de ce monde. Qu'est-ce, en effet, que le royaume du Christ ? Simplement ceux qui croient en lui, ceux à qui il dit: Vous n'êtes pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde (Jn 17,16). Il veut pourtant qu'ils soient dans le monde. Aussi prie-t-il le Père pour eux : Je ne demande pas que tu les retires du monde, mais que tu les gardes du Mauvais (Jn 17,15). Voilà pourquoi il ne dit pas : "Mon royaume n'est pas dans ce monde", mais : Mon royaume n'est pas de ce monde. Il le confirme ensuite en ajoutant : Si mon royaume était de ce monde, j'aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs (Jn 18,36).


Il ne dit donc pas : "Mon royaume n'est pas ici", mais : Mon royaume n'est pas d'ici (Jn 18,36). Car son royaume est établi ici-bas et il durera jusqu'à la fin des temps; il contiendra un mélange d'ivraie jusqu'à la moisson, qui est la fin du monde. Alors viendront les moissonneurs, qui sont les anges, et ils enlèveront tous ceux qui font tomber les autres. Ce qui serait impossible si son royaume n'existait pas ici-bas (cf. Mt 13,38-41).


Pourtant, comme il est exilé dans le monde, il n'est pas d'ici. Le Christ dit en effet à ceux qui font partie de son royaume : Vous n'appartenez pas au monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde (Jn 15,19). Ils étaient donc du monde, quand ils n'étaient pas encore sujets du royaume, mais du prince de ce monde. Aussi, tous les hommes, bien que créés par le Dieu véritable, sont du monde en tant qu'issus de la race d'Adam, race corrompue et condamnée. Mais ceux d'entre eux qui sont régénérés dans le Christ forment le royaume qui n'est plus de ce monde.


Voilà comment Dieu nous a arrachés au pouvoir des ténèbres et nous a fait entrer dans le royaume de son Fils bien-aimé (Col 1,13), ce royaume dont le Christ dit: Mon royaume n'est pas de ce monde, ou bien: Mon royaume n'est pas d'ici (Jn 18,36).


Prière

Dieu éternel, tu as voulu fonder toutes choses en ton Fils bien-aimé, le Roi de l'univers ; fais que toute la création, libérée de la servitude, reconnaisse ta puissance et te glorifie sans fin. Par Jésus Christ.

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