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Ier Dimanche de Carême (A)

Une bonne armure !



La troisième tentation,

William BLAKE (Londres, 1757 - Londres, 1827),

Aquarelle, 41,5 x 39,3 cm, vers 1803-1805,

Victoria & Albert Museum (Londres, Royaume-Uni)


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 4, 1-11

En ce temps-là, Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable. Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. Le tentateur s’approcha et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. » Mais Jésus répondit : « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » Alors le diable l’emmène à la Ville sainte, le place au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Jésus lui déclara : « Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. » Le diable l’emmène encore sur une très haute montagne et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire. Il lui dit : « Tout cela, je te le donnerai, si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi. » Alors, Jésus lui dit : « Arrière, Satan ! car il est écrit : C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte. » Alors le diable le quitte. Et voici que des anges s’approchèrent, et ils le servaient.


L’auteur

Artiste anglais, dessinateur, graveur, philosophe et poète, William Blake est l’une des figures les plus remarquables de la période romantique. Dès son enfance, il possédait des pouvoirs visionnaires, et la gravure de Joseph d’Arimathie, faite à l’âge de 16 ans, le montre déjà utilisant un symbolisme personnel pour exprimer sa philosophie mystique. Son apprentissage (1772-1779) auprès du graveur James Basire (1730-1802), pour lequel il fit des dessins des monuments de l’abbaye de Westminster et d’autres églises de Londres, le conduisit à une étude approfondie de l’art gothique et intensifia son amour du dessin linéaire et du motif formel. En 1779, il entra dans les écoles de l’Académie royale, mais ses relations avec Reynolds étaient douloureuses ; plus tard, il devait trouver des esprits plus sympathiques à Stothard, Flaxman, Fuseli, et Barry.


Au cours des années 1780, Blake travailla comme graveur commercial, mais, à partir de 1787 environ, il fut absorbé par une nouvelle méthode d’impression de ses propres poèmes illustrés en couleur, qu’il prétendit lui avoir été révélé dans une vision de son frère Robert, alors décédé récemment. Le premier de ces grands travaux de 'l’impression enluminée', dans lequel le texte écrit à la main et l’illustration ont été gravés ensemble pour former une unité décorative, a été Songs of Innocence (1789). En 1793, avec sa femme, Catherine Boutcher, il s’installe à Lambeth. où il grave sa principale prose, Le mariage du ciel et de l’enfer. Il a eu peu de succès matériel et en 1800, à la suggestion de William Hayley, poète et homme de lettres, il a quitté Londres pour s’installer pendant trois ans à Felpham sur la côte du Sussex. Il y continua une série d’aquarelles illustrant des sujets bibliques pour son premier et plus généreux patron, Thomas Butts, et commença aussi à graver Jérusalem, le dernier et le plus long de ses écrits mystiques.


À son retour à Londres, Blake fit une série de dessins pour le poème de Robert Blair, The Grave, et, en 1809, il organisa une petite exposition individuelle pour laquelle il publia A Descriptive Catalogue, qui résumait avec éloquence ses objectifs et ses convictions en matière d’art. En 1818, il rencontre John Linnell, dont le favoritisme sympathique lui assure une subsistance pour le reste de sa vie. Pour Linnell, il réalise ses gravures pour The Book of Job et ses magnifiques dessins pour The Divine Comedy, sur lesquels il travaille jusqu’à sa mort. Linnell lui présenta un groupe de jeunes artistes, dont Varley, Calvert et Samuel Palmer, qui furent inspirés et stimulés par le pouvoir imaginatif de Blake. Il passa ainsi ses dernières années entouré d’un groupe de disciples admirateurs, qui se transformèrent en une sorte de fraternité appelée les Anciens.


Dans l’art comme dans la vie, Blake était un individualiste qui en a fait un principe de non-conformité. Il avait un préjugé contre la peinture à l’huile sur toile et a expérimenté une variété de techniques dans l’impression couleur, l’illustration, et le tempera. Son travail d’artiste est presque impossible à dissocier de la philosophie complexe exprimée également à travers sa poésie. Il croyait que le monde visible des sens est une enveloppe irréelle derrière laquelle se cache la réalité spirituelle et se donne la tâche impossible de créer un symbolisme visuel pour l’expression de ses visions spirituelles. Il a refusé la voie facile de l’imprécision et la suggestion brumeuse, restant contenu avec rien de moins que le maximum de clarté et de précision.


Pour la plupart de ses contemporains Blake semblait simplement un excentrique, et son génie n’a pas été généralement reconnu jusqu’à la deuxième moitié du XIXème siècle. (Rossetti - un autre peintre-poète avec des penchants mystiques - en était le champion). Sa production était énorme ; il y a d’importantes collections au British Museum, à la Tate Gallery, au Fitzwilliam Museum, à Cambridge et dans plusieurs musées américains.


Ce que je vois

C’est ici la troisième tentation du Christ qu’a représenté William Blake (versets 8 à 11) :

Le diable l’emmène encore sur une très haute montagne et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire. Il lui dit : « Tout cela, je te le donnerai, si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi. » Alors, Jésus lui dit : « Arrière, Satan ! car il est écrit : C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte. » Alors le diable le quitte. Et voici que des anges s’approchèrent, et ils le servaient.

Le fond bleu domine et semble mettre en valeur les éléments narratifs. Sur un pic rocheux décharné, à l’équilibre instable, Jésus se tient debout, droit et hiératique. Il porte une longue tunique blanche qui marque ses formes. Telle une robe de ce début du XIXème siècle, elle est serrée par un cordon à la poitrine. Au-dessus de ses cheveux blonds apparaît une lumière jaune formant une auréole vaporeuse. Soir regard se porte sur le Diable en pleine chute. Ce dernier est ici représenté tel un homme adulte nu, recroquevillé sur lui-même en position fœtale.Sa chute entraîne un tourbillon nuageux grisâtre. À la droite du Christ, des anges, dont nous voyons distinctement les deux premiers, approchent sur un fond de lumière solaire. L’artiste a ici respecté assez fidèlement le texte évangélique. Il nous montre ce Christ vainqueur, mais serein, au centre de nos vies, même si il faut gravir cette montagne escarpée, pour voir d’un côté le Mal tomber et, de l’autre, la grâce nous entraîner vers le Soleil levant. Image de sérénités, de grâce et de confiance.


Oscar Wilde...

Ce grand auteur anglais (1854-1900) avait cette jolie sentence :

« Je résiste à tout... sauf à la tentation ! »

C’est peut-être le propre de l’homme, avant le rire, de ne pas savoir résister, de manquer de force, d’être dominé par ses faiblesses et des déviances. Il est même curieux de voir que ceux qui résistent trop, à la force du poignet, en perdent leur humanité. Ils deviennent des bourreaux sans cœur, des orgueilleux de la réussite. Bien sûr, nous sommes appelés par le Christ à résister. Et même à éviter de sombrer, dans un autre excès à l’erreur défendue par Raspoutine qui défendait la théologie des khlysts, avec cette célèbre formule :

« Pour se rapprocher de Dieu, il faut beaucoup pécher ».

Jésus sait qui nous sommes. Il nous connaît, il connaît nos faiblesses. Peut-être ne nous reproche-t-il même pas de céder à la tentation ? Plus prosaïquement, ne nous reproche-t-il pas plutôt de ne pas avoir essayer de l’éviter, d’y échapper, de ne pas la fréquenter ? Et plus vigoureusement, de ne pas savoir demander son aide.


Après nos chutes

Son aide et celle de sa Mère. J’aime cette prière que l’on dit devant l’icône de Notre-Dame du Perpétuel Secours à Rome :

O sainte Vierge Marie,
qui, pour nous inspirer une confiance sans bornes,
avez voulu prendre le nom si doux de Mère du Perpétuel-Secours,
je vous supplie de me secourir en tout temps et en tout lieu :
dans mes tentations, après mes chutes, dans mes difficultés,
dans toutes les misères de la vie et surtout au moment de ma mort.

« Après mes chutes ». Pas seulement avant mes tentations, pas seulement pendant, mais aussi, et peut-être même surtout, après. Pour retrouver le courage de me relever, de croire encore en moi malgré mes faiblesses. Pour continuer de croire que Dieu m’aime, malgré mes péchés. J’aime rappeler cette phrase de ma mère qui me disait qu’au début de son mariage on aime son mari malgré ses défauts, après 20 ans, avec ses défauts, et après quarante ans... par ses défauts ! Dieu ne ferait-il pas la même chose avec nous ? Ne nous aime-t-il pas aussi par nos faiblesses ? Non pour s’en réjouir, mais dans l’espoir que cet amour de nos faiblesses nous rendra espoir. L’espoir de nous en enorgueillir même ! Comme saint Paul l’avait pressenti (2 Cor 12, 7-10) :

Et ces révélations dont il s’agit sont tellement extraordinaires que, pour m’empêcher de me surestimer, j’ai reçu dans ma chair une écharde, un envoyé de Satan qui est là pour me gifler, pour empêcher que je me surestime. Par trois fois, j’ai prié le Seigneur de l’écarter de moi. Mais il m’a déclaré : « Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » C’est donc très volontiers que je mettrai plutôt ma fierté dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ fasse en moi sa demeure. C’est pourquoi j’accepte de grand cœur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions et les situations angoissantes. Car, lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort.

Ma puissance...

« Ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse » déclare Jésus. C’est là la clé du succès contre le Tentateur : croire en nos faiblesses pour que Dieu y fasse sa demeure. Croire sa présence change nos faiblesses en forces. Scandale pour le juifs, folie pour les païens... Car n’est-ce pas ce que le Christ a démontré par la Croix ? N’est-ce pas de la faiblesse d’une mort infamante qu’il a fait surgir la force de la résurrection ? La vérité de nos faiblesses nous rend libre du faux-semblant contemporain.


Tentations pour aujourd’hui

Bien sûr, ces trois tentations auxquelles fut confronté Jésus nous concernent aussi. Tentation devant la faim (ou devrais-je dire LES faims ?) ; tentation de démonstration de notre pouvoir (l’arrogance de l’orgueilleux...) ; tentation de la richesse (ou de la démesure gloutonne...) Nous les éprouvons nous aussi, quotidiennement. Mais nous ne sommes pas Jésus !


Alors bien sûr, il nous invite à résister. Mais surtout, ne nous donne-t-il pas les réponses à donner ? Elles sont au nombre de trois :

  1. L’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu (v. 4).

  2. Il est écrit aussi : Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu (v. 7).

  3. Retire-toi, Satan ! Car il est écrit : Tu te prosterneras devant le Seigneur ton Dieu, et tu l’adoreras lui seul.

Les trois axes

Plutôt que de s’affronter directement au Tentateur, ne serait-il pas bon de s’armer de ses trois versets ? Car c’est bien une question de combat. Et nous sommes faibles et peu entraînés. Saint Paul, déjà, nous avait invité à revêtir la bonne tenue de combat (Eph 6, 10-17) :

Enfin, puisez votre énergie dans le Seigneur et dans la vigueur de sa force. Revêtez l’équipement de combat donné par Dieu, afin de pouvoir tenir contre les manœuvres du diable. Car nous ne luttons pas contre des êtres de sang et de chair, mais contre les Dominateurs de ce monde de ténèbres, les Principautés, les Souverainetés, les esprits du mal qui sont dans les régions célestes. Pour cela, prenez l’équipement de combat donné par Dieu ; ainsi, vous pourrez résister quand viendra le jour du malheur, et tout mettre en œuvre pour tenir bon. Oui, tenez bon, ayant autour des reins le ceinturon de la vérité, portant la cuirasse de la justice, les pieds chaussés de l’ardeur à annoncer l’Évangile de la paix, et ne quittant jamais le bouclier de la foi, qui vous permettra d’éteindre toutes les flèches enflammées du Mauvais. Prenez le casque du salut et le glaive de l’Esprit, c’est-à-dire la parole de Dieu.
  1. Premier équipement : le glaive de l’Esprit, c’est-à-dire la Parole de Dieu. Peut-être serait-il bon de lire, au moins durant ce Carême, la Parole de Dieu quotidiennement. Cherchez sur internet : « Lire la Bible en un an ». Et à raison de quatre chapitres par jour, vous aurez tout lu en 365 jours !

  2. Deuxième équipement : le bouclier de la foi. C’est celui qui nous empêche de tenter Dieu... Ou du moins de négocier : si je fais ci, tu me donnes ça ? Foi.. Croire que Dieu nous aime et nous mène au bien. Car « Nous le savons, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu'ils sont appelés selon le dessein de son amour » (Rm 8, 28). Même si, comme en fera l’expérience Pierre : « Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller » (Jn 21, 18)

  3. Troisième équipement : la source ! Saint Paul l’a dit plus haut : puisez votre énergie dans le Seigneur. N’adorez que Dieu. Ce n’est pas simplement une règle d’expression pour ne pas confondre les cultes d’adoration, d’adulation et d’affection. C’est surtout une obligation divine : Plonger à la source, aimer Dieu, le prier et l’adorer. Le temps du Carême n’est-il pas le moment de donner quelques minutes supplémentaires à Dieu ?

Alors

Alors, le Diable nous laissera et des anges s’approcheront !


Homélie de saint Grégoire de Nazianze (+ 389), Discours 40, 10, PG 36, 370-371

Si le persécuteur et le tentateur de la lumière vient t'assaillir après le baptême, - et certes il le fera, car il a bien assailli le Verbe, mon Dieu, dissimulé sous le voile de la chair, cette lumière cachée par son humanité visible, - tu as de quoi le vaincre! Ne redoute pas le combat. Oppose-lui l'eau du baptême, oppose-lui cet esprit en qui s'éteignent les traits enflammés du Mauvais.


Si celui-ci te montre la pauvreté, - car il n'a pas hésité à la montrer au Christ lui-même - et si, te montrant la faim qui te menace, il te demande que les pierres deviennent du pain, dépiste ses intentions. Enseigne-lui ce qu'il ignore, oppose-lui cette Parole de vie qui est le Pain envoyé du ciel pour donner la vie au monde.


S'il t'attaque par les pièges de la vaine gloire - comme il l'a fait pour lui, en l'élevant sur le pinacle du Temple et en lui disant : Jette-toi en bas (Mt 4,6) pour donner une preuve de sa divinité -, ne te laisse pas abaisser par l'élévation de l'esprit. Car si cette épreuve le met en échec, il ne s'arrêtera pas pour autant. Il est insatiable, il attaque sur tous les fronts. Il flatte, avec une apparence de bénignité, mais il finit par le mal. C'est là sa stratégie. En outre, cet usurpateur est versé dans les Écritures. D'où ce refrain : Il est écrit, dit-il, au sujet du pain ; il est écrit au sujet des anges. Car il est écrit, dit-il, qu'il a donné pour toi des ordres à ses anges, ils te porteront sur leurs mains (Mt 4,6). O sophiste du mal ! Comment as-tu supprimé ce qui suit ? Car cela, je le comprends parfaitement, même si tu l'as caché: que je marcherai sur l'aspic et le basilic, qui te représentent ; que je foulerai aux pieds serpents et scorpions, car je serai entouré et protégé par la Trinité.


S'il t'attaque par la cupidité en te montrant en un moment, d'un seul coup d'oeil, tous les royaumes comme s'ils lui appartenaient, en exigeant que tu l'adores, méprise-le comme le pauvre qu'il est. Dis-lui, encouragé par le sceau du baptême : "Moi aussi, je suis une image de Dieu, mais je n'ai pas, comme toi, été précipité de ma gloire céleste à cause de mon orgueil. J'ai revêtu le Christ. Par le baptême, le Christ m'appartient. C'est à toi de m'adorer."


À ces paroles, crois-moi, il s'en ira, vaincu et humilié par ceux que le Christ a illuminés, comme il l'a été par le Christ, lumière primordiale.


Tels sont les bienfaits qu'apporté le bain du baptême à ceux qui reconnaissent sa force; voilà le festin qu'il propose à ceux qui souffrent d'une faim méritoire.


Prière

Accorde-nous, Dieu tout-puissant, tout au long de ce carême, de progresser dans la connaissance de Jésus Christ et de nous ouvrir à sa lumière par une vie de plus en plus fidèle. Lui qui règne.


Prière au milieu des tentations (Ronald Barakat)

Sauve-moi, ô mon Sauveur,

Toi qui as sauvé mon âme,

Sauve ma chair de la flamme

Qui me gâche ta Saveur !


Sauve-moi des tentations ;

Chasse de moi les pensées

Perverses et insensées,

D’un souffle de ta Passion !


Lave-moi de ton saint Sang

Qui féconde le calvaire,

Et viens revêtir ma terre

De tes Lambeaux si décents !


Que ta Chair au goût du Pain

Engloutisse mon écharde

Qui me saigne et qui s’attarde ;

Que de ton seul Pain j’aie faim !

Que j’aie soif de ton seul Vin !

Que je boive à ton calice

L’élixir du sacrifice

Qui m’associe au Divin !


Détourne l’esprit malsain

Et les tendances malignes,

Et fais-moi suivre les lignes

Tracées par ton Esprit saint.


Bénis, Seigneur, mon action,

Rassure-moi dans ma tâche,

Qu’aucune épreuve n’entache

Mon office ou ma mission.


Aide donc ton serviteur

Qui s’est mis à ton service,

À s’armer contre les vices,

À refléter son Auteur !


Ȏ Toi dont le lourd tribut

A changé ma destinée,

Rends mon âme raffinée,

Jette ses maux au rebut !


Préserve-moi des abus !

Sauf l’abus de ta Parole,

De ton art, tes paraboles ;

Que de Toi je sois imbu !


Ȏ Jésus, protège-moi

Des appâts, des convoitises,

Et des fiévreuses hantises

Qui paralysent ma foi.


Au bruit des mondanités

Substitue un monde austère

Où s’exerce un ministère

Fait de dons, de charité !


Mets-moi au goût de ton Jour,

Au parfum de l’Évangile

Où ma nature fragile

S’affermit par ton Amour !


Garde-moi du tentateur,

De son insidieuse science

Qui assoupit ma conscience

Et le sens de mes valeurs !


Sois mon guide, ô mon Berger !

Emmène-moi loin des chutes,

Joins ton bâton à mes luttes ;

Tends les bras pour m’héberger !


Sauve-moi, ô mon Sauveur !

Et préserve mon Église

Des secousses et des crises

Provenant de mes erreurs !

Et voici qu’ils se sont tus

Mes démons, par mes prières,

Par ta grâce, ô Notre Père,

Et je vis dans Ta Vertu !

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