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IIIème Dimanche de l’Avent (A)

Es-tu celui qui doit venir ? -



Jean le Baptiste en prison visité par deux disciples,

Giovanni DI PAOLO (Sienne, c. 1399 - Sienne, 1482),

Tempera sur bois, vers 1455-1460, 68, 3 x 40 cm,

Art Institute of Chigaco, Chicago (U.S.A.)


Évangile de Jésus-Christ selon Saint Matthieu 11, 2-11

En ce temps-là, Jean le Baptiste entendit parler, dans sa prison, des œuvres réalisées par le Christ. Il lui envoya ses disciples et, par eux, lui demanda : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » Jésus leur répondit : « Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez : Les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. Heureux celui pour qui je ne suis pas une occasion de chute ! » Tandis que les envoyés de Jean s’en allaient, Jésus se mit à dire aux foules à propos de Jean : « Qu’êtes-vous allés regarder au désert ? un roseau agité par le vent ? Alors, qu’êtes-vous donc allés voir ? un homme habillé de façon raffinée ? Mais ceux qui portent de tels vêtements vivent dans les palais des rois. Alors, qu’êtes-vous allés voir ? un prophète ? Oui, je vous le dis, et bien plus qu’un prophète. C’est de lui qu’il est écrit : ‘Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour préparer le chemin devant toi.’ Amen, je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui. »


Le peintre

Giovanni di Paolo di Grazia ou Giovanni dal Poggio (Sienne 1403 - Sienne, 1482) est un miniaturiste et un peintre italien de l'école siennoise. Après avoir été l'élève de Taddeo di Bartolo, Giovanni di Paolo travaille à Sienne et devient un peintre prolifique et un illustrateur de manuscrits, comme ceux de Dante. Son style a été influencé par des artistes de la peinture gothique comme Gentile da Fabriano. En 1447 il collabore avec Michele di Matteo à la décoration de l'abside du baptistère de Sienne. (Extrait d’Internet)


L’œuvre

Giovanni di Paolo a travaillé dans la tradition artistique conservatrice de Sienne, en créant des motifs riches et une intense dévotion dans ses peintures. Parmi ses plus belles œuvres narratives figurent six panneaux conservés à l’Art Institute of Chicago, faisant partie d'une série de douze illustrant la vie de saint Jean-Baptiste. Les autres panneaux de la série sont dispersés dans les collections européennes et américaines. Ils auraient, à l'origine, formé les portes d'un sanctuaire abritant une relique du saint. Dans le premier des panneaux de Chicago, le jeune Baptiste entre dans le désert pour vivre comme un ermite ; plus tard, il prédit le rôle du Christ en tant que rédempteur, est emprisonné, et est finalement martyrisé à la demande de Salomé, la belle-fille du roi Hérode.


Ce que je vois

Le premier élément qui frappe l’œil est cette imposante structure architecturale composée d’une tour basse servant de prison et un patio ouvert couvrant un passage voûté. Le style en est typiquement siennois avec ces fenêtres gothiques géminées et les créneaux que l’on retrouve sur la Torre del Mangia del Palazzo Publico.


Par le passage voûté, on distingue un paysage de champs cultivés en parcelles parcourues d’un chemin couleur sable. Un homme habillé de gris porte la branche qui lui permet de planter les jeunes pousses jonchant le sol. Tout au fond, trois montagnes nous évoquent le désert d’où vînt Jean le Baptiste. Une porte est ouverte dans le passage pour donner certainement accès à la prison. Un homme, le gardien peut-être, y apparaît en demi-figure, le regard apparemment effrayé de la bête au premier plan qui semble le fixer, la gueule menaçante, hérissée de crocs.


Il est difficile de définir exactement la race de cet animal. En tous les cas, il doit être suffisamment dangereux pour qu’on l’ait attaché avec un épais collier de cuir relié au mur par une solide chaine ! On peut malgré tout imaginer que c’est un léopard. Sa présence à l’entrée de la prison ressemble à celle du Cerbère aux portes de l’enfer. Le christianisme a toujours eu tendance à identifier cet animal comme la figure du Diable, s’appuyant sur un verset de Jérémie (13, 23). Ainsi, le léopard (ou panthère) est souvent associé à l’idée de tromperie parce que la bête attire sa proie par la beauté de son pelage pour la dévorer. Ou alors, faut-il y voir un attribut du saint ? En effet, l’abbé Filippo Picinelli, dans son Mundus symbolicus (1653), remarquant que plusieurs représentations du saint lui font porter, à la place du manteau en poils de chameau, une peau de léopard, y voit un emblème du Baptiste car, comme la panthère, il court vite et tout droit, s’engageant sans hésitation ni retard dans la voie droite de la foi. Qu’elle que soit l’interprétation que nous donnons à la présence de cet animal, elle correspond à la situation vécue par le Baptiste : le Diable, panthère du désert, comme un Cerbère tient le prophète en ses griffes ; Il fut trompé et vendu par Salomé ; mais il est aussi celui qui court vite pour annoncer la Parole :

« Qu'ils sont beaux sur les montagnes, les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui publie la paix ! De celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui publie le salut ! De celui qui dit à Sion : ton Dieu règne ! » (Isaïe 52, 7)

Enfin, il y a la tour où est emprisonné le Baptiste. Une seule ouverture permet au saint de voir le jour. Cette fenêtre est fermée vers l’intérieur par une grille de bois, telle la herse d’un château. On distingue le mécanisme d’ouverture avec cette chaînette passant sur une roue. Elle est aussi obturée vers l’extérieur par une forte grille de fer qui pourrait s’ouvrir grâce à une serrure que l’on aperçoit en hauteur, permettant de libérer les divers barreaux.


À l’intérieur, Jean le Baptiste. Vêtu de sa traditionnelle peau de chameau serrée par une ceinture, il porte aussi un manteau rougeâtre évoquant son futur martyre. Son visage barbu est émacié, à l’instar d’un corps qui nous apparaît quelque peu maigre, pour ne pas dire décharné. La tête couronnée d’une auréole d’or, il indique de la main droite le ciel, sens des questions qu’il pose aux deux disciples devant lui, ou de la compréhension à la réponse du Christ, ou du chemin qu’il va bientôt prendre…


Ces deux jeunes hommes à la chevelure blonde sont drapés dans les manteaux jaune ou rose. Ils sont pieds nus : eux aussi sont des messagers du Verbe. Leurs visages et leurs attitudes montrent une véritable inquiétude. Auraient-ils déjà compris l’inéluctable destinée de Jean ? Ou sont-ce les questions du Baptiste qui les troublent à ce point ? Ou les réponses de Jésus qu’ils apportent au saint ?


Les questions du Baptiste

Elles peuvent être assez proches de nos propres demandes… « Es-tu vraiment le Christ ? Puis-je vraiment croire en toi ? » Comme si elles correspondaient à nos hésitations à répondre à la question de Jésus : « Mais pour vous, qui suis-je ? » (Matthieu 16, 13). Mais face à nos interrogations, comme à celle du Baptiste (« Es-tu celui qui doit venir ? »), Jésus fait la même réponse :

« Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez : Les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. Heureux celui pour qui je ne suis pas une occasion de chute ! »

Oh, bien sûr, à Lourdes, pour des causes de saints, on repère certains miracles. On reste prudent malgré tout : la Consulta médicale de sept spécialistes ne fait qu’établir le « caractère inexplicable scientifique » de la guérison. On pourrait toujours en douter… Mais là n’est peut-être pas ni l’enjeu du débat, ni le sens premier de l’affirmation du Christ.


Comprendre autrement

Que fait vraiment le passage du Christ au milieu des foules ? Quel est l’effet réel du passage de Jésus dans nos vies ? Quel miracle fait-il pour que nous puissions croire en Lui, que nous soyons sûrs qu’il est celui qui vient ? Est-ce manquer de foi ? Je ne crois pas. Jésus sait ce qu’est l’homme, cela nous est précisé à de nombreuses reprises dans l’Évangile. Il connaît ce qu’il y a dans le cœur de l’homme :

« Pendant qu’il était à Jérusalem pour la fête de la Pâque, beaucoup crurent en son nom, à la vue des signes qu’il accomplissait. Jésus, lui, ne se fiait pas à eux, parce qu’il les connaissait tous et n’avait besoin d’aucun témoignage sur l’homme ; lui-même, en effet, connaissait ce qu’il y a dans l’homme. » (Jean 2, 23-25)

Et que peut-on trouver dans le cœur de l’homme ? un subtil mélange ! Un mélange d’émerveillement et de foi. De foi intelligente, de foi du charbonnier, de foi enfantine. Mais, comme le disait Thérèse de Lisieux : « Tout est grâce ! » Mais encore un mélange de doutes, de questionnements, de peurs et de besoin d’être rassuré. « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point » dit le célèbre adage philosophique de Blaise Pascal. Mais il me semble aussi que la raison a des raisons qui lui empêche d’écouter le cœur ! Notre cœur, notre foi, est parfois étouffée par notre raison… Une raison qui a besoin de choses exceptionnelles et qui, du même coup, ne comprend pas que ce sont les petites choses qui révèlent Dieu… Que ce soit dans nos actes, comme le disait Guy de Larigaudie :

« Il est aussi beau de peler des pommes de terre pour l'amour du Bon Dieu que de construire des cathédrales. »

Que ce soit dans notre regard sur la vie. Permettez-moi de paraphraser l’Évangile de Luc (Luc 16, 10-12) :

« Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose est digne de confiance aussi dans une grande. Celui qui est malhonnête dans la moindre chose est malhonnête aussi dans une grande. Si donc vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête, qui vous confiera le bien véritable ? Et si, pour ce qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance, ce qui vous revient, qui vous le donnera ? »

Dans le contexte du passage de ce Dimanche, j’aurais envie de le réécrire ainsi :

« Celui qui a foi dans la moindre chose a foi aussi dans une grande. Celui qui ne sait pas me voir dans la moindre chose ne pourra me reconnaître aussi dans une grande. »

Ainsi, il ne s’agit pas de chercher uniquement les miracles exceptionnels, mais de voir les miracles de chaque jour, ceux qui se réalisent dans le quotidien de ma vie…


Petits miracles pour une grande foi

« Les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. Heureux celui pour qui je ne suis pas une occasion de chute ! »

Ne suis-je pas moi-même :

  • Aveugle : je ne sais pas suffisamment regarder les grâces de ma vie. Toujours insatisfait, à attendre ce que je n’aurai pas sans profiter de ce que j’aie… Aveugle sur les événements de ma vie, de ma famille… et du monde ! Aveugle sur la trace d’un Dieu qui passe et qui pourtant marque de son empreinte discrète tant d’aspects de ma vie.

    • La venue du Christ dans ma vie, sa venue dans les sacrements, sa venue dans ma prière, sa venue dans la crèche de mon cœur m’ouvrira les yeux et me permettra de voir ses merveilles de chaque jour…

  • Boiteux : Oh oui que je boîte… Je boite parce que mon péché m’enlace, m’empêche d’avancer droit. Je boite parce que je bute sur tant de choses qui me blessent. Je boite car je suis si loin d’être celui que Dieu voudrait que je sois, puisque je cherche d’abord à être celui que j’imagine devoir être… Rappelez-vous Jacob et l’Ange… Cela aussi le fit boîter… (Genèse 32, 23-32).

    • La venue du Christ dans ma vie me redresse. Elle rend, par son Esprit, droit ce qui était faussé. Sa venue dans la Réconciliation renoue mon liens cassés, resserre mes relations distendues. Sa venue en mon cœur me permet de nouveau de marcher droit et de faire de mes faiblesses une force, comme l’a dit saint Paul (2 Corinthiens 12, 8-10).

  • Lépreux : ne suis-je pas moi-même rongé par le péché, le remord. Et en plus, je n’ose pas faire la démarche de demander pardon, ni à l’autre, ni à moi-même, encore moins à Dieu… Et ça ronge, la lèpre, ça abîme mon visage ! Comme le prie Didier Rimaud : « Éclaire aussi l'envers du cœur où le péché revêt d'un masque de laideur ta ressemblance. »

    • La venue du Christ, Prince de la Paix, Roi de miséricorde, me délivre de cette lèpre et me rend ma peau des origines, comme pour Naaman le Syrien (Deuxième livre des Rois, 5, 1-17).

  • Sourd : oui, sourd aux appels de Dieu, sourd aux cris de mes frères, sourd à la souffrance des autres… Sourd à la prière de mon âme qui me dit de croire en ma conversion…

    • La venue du Christ me guérit de ma surdité et me permet d’entendre le chant des anges : « Gloire à Dieu au plus haut des Cieux… » Et surtout : « Paix à ceux qu’Il aime » ou... qui l’aiment !

  • Les morts ressuscitent : ne suis-je pas mort parfois, ou simplement éteint… Éteint dans ma foi en Dieu, aux autres, en moi-même ? Mort de fatigue, mort de désespoir, mort de faim, mort de soif !

    • La venue du Christ me rend la vie, il vient me redresser ! S’il vient sur terre, c’est pour une raison bien simple : nous sauver de la mort éternelle, des ténèbres. S’il vient sur terre, c’est qu’il a un projet pour nous… « Car le Fils de Dieu s’est fait homme pour nous faire Dieu » (S. Athanase, inc. 54, 3 : PG 25, 192B). « Le Fils unique de Dieu, voulant que nous participions à sa divinité, assuma notre nature, afin que Lui, fait homme, fit les hommes Dieu » (S. Thomas d’Aquin, opusc. 57 in festo Corp. Ch. 1).

  • Les pauvres : car nous sommes pauvres. Pas toujours matériellement, pas toujours physiquement… mais sûrement spirituellement ! Pauvres de Dieu, les Anawim de la Bible, les bien-aimés de Dieu, les pauvres de Dieu, c'est-à-dire les « courbés », les petits, les faibles, les humbles, les affligés, les doux. N’en sommes-nous pas ?

    • La venue du Christ au milieu des pauvres, des bergers, lui-même pauvre parmi les pauvres est notre unique richesse ! Nous sommes pauvres de tout… sauf de Jésus-Christ !

Un doigt…

Il reste une partie de l’Évangile que je n’ai pas le temps de commenter. Mais remarquez bien… Celui qui désigne Jésus est celui est désigné par Jésus. Jean a montré du doigt le Christ. Le Christ nous montre Jean comme étant véridique dans son témoignage, comme étant le plus grand des prophètes. Le prophète est celui qui ouvre la voie du Seigneur dans le désert de nos vies. il est, étymologiquement, l’interprète de la Parole, de la geste divine. Nullement un devin. Simplement celui qui nous montre ce que nous aurions tendance à ne pas voir, ou à refuser de voir…


Je suis convaincu que Dieu nous a choisi à tous un ange gardien, mais aussi un (voire plusieurs) prophètes. Une personne qui, discrètement, tend le doigt vers la présence de Dieu dans nos vies. L’Avent est peut-être un temps idéal pour se lancer dans l’aventure de Dieu, guidé par le prophète que Jésus a mis sur nos chemins. Saurons-nous les reconnaître, le Christ pauvre et le doigt du prophète ?


Bonne marche avec ce chant pour rythmer votre pas !


Homélie de saint Ambroise (+ 397), Commentaire sur l'évangile de Luc, 5, 93-95 99-102 109, SC 45, 216

Jean Baptiste appela deux de ses disciples et les envoya demander au Seigneur: Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre? Il n'est pas simple de comprendre ces simples paroles, ou bien elles contredisent ce qui précède. Comment, en effet, Jean ignore-t-il maintenant celui que plus haut il a reconnu par révélation de Dieu le Père? Comment a-t-il reconnu alors celui qu'il ignorait jusque-là, et ignore-t-il maintenant celui qu'il connaissait naguère? Je ne le connaissais pas, dit-il, mais celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau m'a dit: C'est celui sur lequel tu verras l'Esprit Saint descendre du ciel (Jn 1,33). Et Jean Baptiste crut à cette parole, il reconnut celui qui lui fut montré, il l'a adoré après l'avoir baptisé, et il a prophétisé son avènement. Enfin, dit-il, j'ai vu et je rends ce témoignage: C'est lui le Fils de Dieu (Jn 1,34). <>


Puisque l'intelligence immédiate de ces paroles présente un sens contradictoire, cherchons leur signification spirituelle. Jean, nous l'avons dit précédemment, représente la Loi qui annonçait le Christ. Or il est exact que la Loi, retenue matériellement captive dans les coeurs rebelles comme dans des prisons obscures, enfermée dans des cachots pourvoyeurs de supplices, derrière des barreaux d'inconscience, ne pourrait pousser jusqu'au bout le témoignage en faveur de l'économie divine de notre salut sans la garantie de l'Évangile. <>


Jean envoie donc ses disciples au Christ, pour qu'ils obtiennent un supplément d'information, parce que le Christ est la plénitude de la Loi. <>


Enfin le Seigneur, sachant que sans l'Évangile personne ne peut avoir une foi plénière - car si la foi commence par l'Ancien Testament, c'est dans le Nouveau qu'elle s'accomplit - n'éclaire pas les questions qu'on lui pose sur lui-même par des paroles, mais par des faits. Allez, dit-il, rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu: les aveugles voient, les sourds entendent, les lépreux sont purifiés, les morts ressuscitent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres (Lc 7,22).


Pourtant ce ne sont encore là que des exemples mineurs du témoignage apporté par le Christ. Ce qui fonde la plénitude de la foi, c'est la croix du Seigneur, sa mort, son ensevelissement. Et c'est pourquoi, après la réponse que nous avons citée, il dit encore: Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi (Lc 7,23)! En effet, la croix pourrait provoquer la chute des élus eux-mêmes, mais il n'y a pas de témoignage plus grand d'une personne divine, il n'y a rien qui paraisse davantage dépasser les forces humaines que cette offrande d'un seul pour tous: par cela seul, le Seigneur se révèle pleinement. Et enfin c'est ainsi que Jean l'a désigné: Voici l'Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde (Jn 1,29). Ces paroles ne s'adressent pas seulement à ces deux hommes, les disciples de Jean, mais à nous tous, afin que nous croyions au Christ, si les événements confirment cette annonce.



Ouvre mes yeux

(Chant de Michel Scouarnec)


Ouvre mes yeux, Seigneur,

aux merveilles de ton amour.

Je suis l'aveugle sur le chemin,

guéris-moi, je veux te voir.


Ouvre mes mains, Seigneur,

qui se ferment pour tout garder.

Le pauvre a faim devant ma maison ;

Apprends-moi à partager.


Fais que je marche, Seigneur,

aussi dur que soit le chemin.

Je veux te suivre jusqu'à la croix ;

Viens me prendre par la main.


Fais que j'entende, Seigneur,

tous mes frères qui crient vers toi.

A leur souffrance et à leurs appels,

que mon coeur ne soit pas sourd !


Garde ma foi, Seigneur :

Tant de voix proclament ta mort !

Quand vient le soir, et le poids du jour,

ô Seigneur, reste avec moi.


Prière

Tu le vois, Seigneur, ton peuple se prépare à célébrer la naissance de ton Fils ; dirige notre joie vers la joie d'un si grand mystère, pour que nous fêtions notre salut avec un coeur vraiment nouveau. Par Jésus Christ.

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