top of page

IVe dimanche du Carême - Laetare (A)

Tu répands le parfum sur ma tête… -



L'onction de David par Samuel,

Félix-Joseph Barrias (Paris, 1822 - Paris, 1907),

Huile sur toile, 135, 5 x 168, 5 cm, 1843,

Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris, Paris (France)


Lecture du premier livre de Samuel (1 S 16, 1b.6-7.10-13a)

En ces jours-là, le Seigneur dit à Samuel : « Prends une corne que tu rempliras d’huile, et pars ! Je t’envoie auprès de Jessé de Bethléem, car j’ai vu parmi ses fils mon roi. » Lorsqu’ils arrivèrent et que Samuel aperçut Éliab, il se dit : « Sûrement, c’est lui le messie, lui qui recevra l’onction du Seigneur ! » Mais le Seigneur dit à Samuel : « Ne considère pas son apparence ni sa haute taille, car je l’ai écarté. Dieu ne regarde pas comme les hommes : les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur. » Jessé présenta ainsi à Samuel ses sept fils, et Samuel lui dit : « Le Seigneur n’a choisi aucun de ceux-là. » Alors Samuel dit à Jessé : « N’as-tu pas d’autres garçons ? » Jessé répondit : « Il reste encore le plus jeune, il est en train de garder le troupeau. » Alors Samuel dit à Jessé : « Envoie-le chercher : nous ne nous mettrons pas à table tant qu’il ne sera pas arrivé. » Jessé le fit donc venir : le garçon était roux, il avait de beaux yeux, il était beau. Le Seigneur dit alors : « Lève-toi, donne-lui l’onction : c’est lui ! » Samuel prit la corne pleine d’huile, et lui donna l’onction au milieu de ses frères. L’Esprit du Seigneur s’empara de David à partir de ce jour-là.


Psaume 22 (23), 1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6)


Le Seigneur est mon berger :

je ne manque de rien.

Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer.

Il me mène vers les eaux tranquilles

et me fait revivre ;

il me conduit par le juste chemin

pour l’honneur de son nom.

Si je traverse les ravins de la mort,

je ne crains aucun mal,

car tu es avec moi :

ton bâton me guide et me rassure.

Tu prépares la table pour moi

devant mes ennemis ;

tu répands le parfum sur ma tête,

ma coupe est débordante.

Grâce et bonheur m’accompagnent

tous les jours de ma vie ;

j’habiterai la maison du Seigneur

pour la durée de mes jours.


Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens (Ep 5, 8-14)

Frères, autrefois, vous étiez ténèbres ; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes lumière ; conduisez-vous comme des enfants de lumière – or la lumière a pour fruit tout ce qui est bonté, justice et vérité – et sachez reconnaître ce qui est capable de plaire au Seigneur. Ne prenez aucune part aux activités des ténèbres, elles ne produisent rien de bon ; démasquez-les plutôt. Ce que ces gens-là font en cachette, on a honte même d’en parler. Mais tout ce qui est démasqué est rendu manifeste par la lumière, et tout ce qui devient manifeste est lumière. C’est pourquoi l’on dit : Réveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera.


Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 9, 1-41

En ce temps-là, en sortant du Temple, Jésus vit sur son passage un homme aveugle de naissance. Ses disciples l’interrogèrent : « Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » Jésus répondit : « Ni lui, ni ses parents n’ont péché. Mais c’était pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui. Il nous faut travailler aux œuvres de Celui qui m’a envoyé, tant qu’il fait jour ; la nuit vient où personne ne pourra plus y travailler. Aussi longtemps que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. » Cela dit, il cracha à terre et, avec la salive, il fit de la boue ; puis il appliqua la boue sur les yeux de l’aveugle, et lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé » – ce nom se traduit : Envoyé. L’aveugle y alla donc, et il se lava ; quand il revint, il voyait. Ses voisins, et ceux qui l’avaient observé auparavant – car il était mendiant – dirent alors : « N’est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? » Les uns disaient : « C’est lui. » Les autres disaient : « Pas du tout, c’est quelqu’un qui lui ressemble. » Mais lui disait : « C’est bien moi. » Et on lui demandait : « Alors, comment tes yeux se sont-ils ouverts ? » Il répondit : « L’homme qu’on appelle Jésus a fait de la boue, il me l’a appliquée sur les yeux et il m’a dit : ‘Va à Siloé et lave-toi.’ J’y suis donc allé et je me suis lavé ; alors, j’ai vu. » Ils lui dirent : « Et lui, où est-il ? » Il répondit : « Je ne sais pas. » On l’amène aux pharisiens, lui, l’ancien aveugle. Or, c’était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux. À leur tour, les pharisiens lui demandaient comment il pouvait voir. Il leur répondit : « Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et je vois. » Parmi les pharisiens, certains disaient : « Cet homme-là n’est pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le repos du sabbat. » D’autres disaient : « Comment un homme pécheur peut-il accomplir des signes pareils ? » Ainsi donc ils étaient divisés. Alors ils s’adressent de nouveau à l’aveugle : « Et toi, que dis-tu de lui, puisqu’il t’a ouvert les yeux ? » Il dit : « C’est un prophète. » Or, les Juifs ne voulaient pas croire que cet homme avait été aveugle et que maintenant il pouvait voir. C’est pourquoi ils convoquèrent ses parents et leur demandèrent : « Cet homme est bien votre fils, et vous dites qu’il est né aveugle ? Comment se fait-il qu’à présent il voie ? » Les parents répondirent : « Nous savons bien que c’est notre fils, et qu’il est né aveugle. Mais comment peut-il voir maintenant, nous ne le savons pas ; et qui lui a ouvert les yeux, nous ne le savons pas non plus. Interrogez-le, il est assez grand pour s’expliquer. » Ses parents parlaient ainsi parce qu’ils avaient peur des Juifs. En effet, ceux-ci s’étaient déjà mis d’accord pour exclure de leurs assemblées tous ceux qui déclareraient publiquement que Jésus est le Christ. Voilà pourquoi les parents avaient dit : « Il est assez grand, interrogez-le ! » Pour la seconde fois, les pharisiens convoquèrent l’homme qui avait été aveugle, et ils lui dirent : « Rends gloire à Dieu ! Nous savons, nous, que cet homme est un pécheur. » Il répondit : « Est-ce un pécheur ? Je n’en sais rien. Mais il y a une chose que je sais : j’étais aveugle, et à présent je vois. » Ils lui dirent alors : « Comment a-t-il fait pour t’ouvrir les yeux ? » Il leur répondit : « Je vous l’ai déjà dit, et vous n’avez pas écouté. Pourquoi voulez-vous m’entendre encore une fois ? Serait-ce que vous voulez, vous aussi, devenir ses disciples ? » Ils se mirent à l’injurier : « C’est toi qui es son disciple ; nous, c’est de Moïse que nous sommes les disciples. Nous savons que Dieu a parlé à Moïse ; mais celui-là, nous ne savons pas d’où il est. » L’homme leur répondit : « Voilà bien ce qui est étonnant ! Vous ne savez pas d’où il est, et pourtant il m’a ouvert les yeux. Dieu, nous le savons, n’exauce pas les pécheurs, mais si quelqu’un l’honore et fait sa volonté, il l’exauce. Jamais encore on n’avait entendu dire que quelqu’un ait ouvert les yeux à un aveugle de naissance. Si lui n’était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. » Ils répliquèrent : « Tu es tout entier dans le péché depuis ta naissance, et tu nous fais la leçon ? » Et ils le jetèrent dehors. Jésus apprit qu’ils l’avaient jeté dehors. Il le retrouva et lui dit : « Crois-tu au Fils de l’homme ? » Il répondit : « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? » Jésus lui dit : « Tu le vois, et c’est lui qui te parle. » Il dit : « Je crois, Seigneur ! » Et il se prosterna devant lui. Jésus dit alors : « Je suis venu en ce monde pour rendre un jugement : que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles. » Parmi les pharisiens, ceux qui étaient avec lui entendirent ces paroles et lui dirent : « Serions-nous aveugles, nous aussi ? » Jésus leur répondit : « Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché ; mais du moment que vous dites : ‘Nous voyons !’, votre péché demeure. »


Le peintre

Né à Paris, Félix-Joseph Barrias fait partie d’une famille d’artistes avec un père peintre et un frère sculpteur. Félix-Joseph Barrias apprend auprès de son père et de Léon Cogniet. À seulement vingt-deux ans, il obtient le Prix de Rome avec le tableau « Cincinnatus recevant les députés du Sénat ». Il expose au Salon et à l’Exposition Universelle.


Les années suivantes, Félix-Joseph Barrias reçoit énormément de commandes pour les grands chantiers de la capitale de France. Il fait une fresque pour le Grand Hôtel du Louvre, pour l’église de la Sainte-Trinité. Il participe aussi à l’illustration d’un album de prières de William Thompson Walters, où d’autres peintres ont créé : Jean-Léon Gérôme, James Tissot… Pour le salon ouest du foyer de l’Opéra de Paris au Palais Garnier, chantier de l’Opéra de Paris, Félix-Joseph Barrias peint une murale.


Il est le maître de plusieurs élèves dans son atelier privé, comme Edgar Degas, mais aussi de Gustave Achille Guillaumet, Jehan Georges Vibert, Henri Pille…


Les thèmes qui reviennent souvent dans les peintures de Félix-Joseph Barrias sont la religion, l’histoire et la mythologie.


Ce que je vois

La toile mériterait certainement un allégement des vernis qui ont jauni la peinture. Nous sommes ici devant une oeuvre assez typique du classicisme académique de la seconde moitié du XIXe siècle, il suffit de voir l’attitude hiératique et presque ampoulée des personnages, ou des éléments architecturaux en fond de paysage.


La scène se déroule à l’extérieur d’un bâtiment où est aménagée une terrasse avec ses bancs de pierre. À droite, un groupe d’hommes assez jeunes regarde, intrigué, ce qui se déroule sous leurs yeux. Ce sont sûrement les autres fils de Jessé qui ne furent pas choisis par le prophète. Ils sont cinq, mais un sixième, certainement accompagné de sa mère en contre-jour, tend le doigt vers son père. Il paraît courroucé de la situation. Le père, Jessé, est assis sur le banc. Il est âgé, la barbe fournie, et regarde, presque surpris, la consécration de son plus jeune fils. La surprise semble aussi partagée par la servante dans le fond à gauche. Le prophète Samuel, homme d’âge mur à la barbe blanche, lève les yeux au ciel pour invoquer le Seigneur. C’est bien cet enfant que Dieu a désigné. Et Samuel verse alors sur lui sa fiole d’huile afin de le consacrer au Seigneur. L’enfant, jeune adolescent, revient de la garde de ses moutons. Il a encore le bâton en main, alors qu’une peau de mouton repose sur le tabouret à côté de son père Jessé. Les pieds chaussés de cothurnes, un simple pagne noué autour des hanches, une peau de mouton sur les épaules en guise de manteau, les cheveux blonds et soyeux retenus par un fin bandeau, le bel adonis penche la tête, acceptant la mission que lui confie son Dieu. La main sur le coeur, il donne son assentiment à la volonté divine. Notons que la plastique de son corps est assez comparable à celle des statues grecques et romaines dont l’époque raffolait. C’est ici un jeune dieu de l’antiquité, éphèbe apollinien, qui se montre humble et soumis à son destin.


La scène est évidemment d’un classicisme récurrent à l’époque, mais elle n’en reste pas moins digne et montre discrètement le conflit horizontal entre les frères, et la destinée verticale de David que le regard de Samuel porte, par son onction, jusqu’aux cieux. Et si l’on y est attentif, on peut même distinguer un triangle masqué qui du sol, longeant le groupe de droite et les murs à gauche, monte jusqu’au ciel, là où se porte le regard du prophète. On s’attend même à voir se redresser l’adolescent vers le même objectif, une fois oint de l’huile du Seigneur.


Une question de regard

Notre petit David a droit à une description anatomique, ce qui n’est pas si courant dans la Bible, nous rappelant que Jésus n’y a pas eu droit ! « Le garçon était roux, il avait de beaux yeux, il était beau. » Nous pourrions nous attarder sur la couleur rousse de ses cheveux, mais cela risquerait de nous entraîner dans une symbolique parfois complexe. Retenons simplement, à la suite des écrits sur la couleur de Michel Pastoureau, que ce roux était souvent un signe d’infamie (il paraît que c’est encore le cas aujourd’hui puisque l’on a créé ce néologisme : la roussophobie !) — En peinture, Juda est quasiment toujours représenté roux… La réputation de cet enfant était donc mauvaise ? Ou cette précision scripturaire vient-elle appuyer la sentence divine : « les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur » ?


En entendant ce verset, nous repensons immédiatement à la célèbre phrase du renard dans Le petit prince d’Antoine de Saint-Exupéry : « On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux ». Mais en fait, quand on y regarde de plus près, les phrases n’ont pas le même sens. Dieu nous dit, qu’à la différence des hommes, il regarde le coeur avant l’apparence. Saint-Exupéry, lui, dit que c’est le coeur qui regarde sans s’attarder sur l’apparence. D’un côté, l’invisible (Dieu) regarde l’invisible (le coeur) ; de l’autre, l’invisible (le coeur) regarde l’invisible (le coeur). Notre auteur, athée, garde une perspective horizontale — comme les frères de David —, alors que Dieu, à l’instar de la peinture, porte un regard vertical : du haut en bas pour que l’homme ait un regard du bas en haut. Mais, qu’est-ce qui va nous inciter à élever les yeux vers le ciel ?


La fiole d’huile

Reprenons notre peinture. Effectivement, il y a chez les frères un regard purement horizontal. David, lui, a encore les yeux tournés vers la terre, Mais, par cette onction qu’il reçoit, il va, comme Samuel, lever ensuite le visage vers son Seigneur. L’huile descend sur lui, comme l’Esprit sous la forme d’une colombe a fondu sur le Christ, pour qu’il puisse ensuite lever les yeux. Le psaume ne nous dit pas autre chose : « tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante. Grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie ; j’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours. » Une fois que le parfum est répandu sur notre tête, nous habitons la maison du Seigneur : notre coeur est au ciel.


Mais quelle est donc cette huile qui peut nous élever, du moins notre vision ? Je reprends ici les mots de Dom Robert LE GALL dans son Dictionnaires de la liturgie :


Le mot latin oleum vient du grec élaion, qui désigne l’huile extraite des olives (élaia). L’huile a, de tout temps, fait luire les visages (Ps 103, 15) ; elle est symbole de joie (Ps 44, 8). Pénétrante, son onction signifie la consécration d’un être par Dieu, en vue de la royauté, du sacerdoce ou de la mission prophétique (Ex 29, 7 ; 1 S 10, 1 ; 16, 12-13) ; les objets eux-mêmes et les édifices sont consacrés par l’onction (Gn 28, 18).


L’Oint par excellence est le Messie, le Christ, lui qui est le Roi, le Grand Prêtre et le Prophète. Symbole de joie et de beauté, signe de consécration, l’huile est encore l’onguent qui calme les douleurs et qui fortifie les lutteurs, les rendant plus souples et moins vulnérables. (…)


Le saint chrême est une huile parfumée, utilisée pour les onctions de consécration : après l’immersion ou l’aspersion baptismale, sur le sommet de la tête ; au moment essentiel du sacrement de la confirmation, sur le front ; après l’ordination épiscopale, sur le sommet de la tête du nouvel évêque ; après l’ordination sacer­dotale, dans les paumes des mains du nouveau prêtre ; lors de la dédicace des églises et des autels, il est répandu sur les tables d’autel et sur les croix de consécration.


L’onction du saint chrême symbolise, en chacun de ces cas, la descente de l’Esprit Saint qui pénètre les êtres, comme l’huile imprègne profondément ce qu’elle touche. Elle fait participer les personnes, de façons diverses, à l’onction royale, sacerdotale et prophétique du Christ.


Que veut donc signifier cette dernière phrase : « Elle fait participer les personnes, de façons diverses, à l’onction royale, sacerdotale et prophétique du Christ. » Pour cela, un peu d’étymologie est utile. Verser de l’huile pour consacrer quelqu’un se dit « oindre » en français. Et celui qui reçoit l’onction devient un oint. Ce mot, est-ce utile de le rappeler, se traduit « Christ - χριστός » en grec et « Messie » (de l'hébreu: מָשִׁיחַ - mashia'h, araméen meshi'ha משיחא) en hébreu. Ainsi, celui qui est oint devient Christ et Messie. Ce que dit la liturgie lors de l’onction baptismale :

Par le baptême, le Dieu tout-puissant, Père de notre Seigneur Jésus Christ, vous a libérés du péché et vous a fait renaître de l'eau et de l'Esprit. Vous qui faites maintenant partie de son peuple, il vous marque de l'huile sainte pour que vous demeuriez éternellement les membres de Jésus Christ, prêtre, prophète et roi.

Et lors de la liturgie de la chrismation (confirmation) :

« Sois marqué de l’Esprit Saint, le don de Dieu. »

Être marqué par l’Esprit, c’est être consacré. Mais le mot peut prendre plusieurs sens.


Consécration

Le dictionnaire de l’Académie française nous explique ce verbe : « Revêtir d'un caractère sacré en dédiant à quelque divinité par une action rituelle ». Mais la forme peut en être triple :

  • On peut consacrer quelqu’un ou quelque chose : c’est le geste de celui qui en a le pouvoir, tel le prêtre qui consacre l’hostie. Il n’est que le moyen. Celui qui agit, c’est l’Esprit.

  • On peut aussi se consacrer à Dieu : dans ce sens pronominal, c’est la personne elle-même qui décide de s’offrir à Dieu. Comme la religieuse qui se consacre au Seigneur et lui offre sa vie comme épouse du Christ. Parce que c’est un acte personnel, un choix, l’Église n’a jamais élevé cette décision au rang de sacrement, mais l’a maintenu dans le cadre des sacramentaux. La personne fait son choix, elle se consacre, et l’Église vient simplement valider et accompagner sa décision.

  • Et enfin, on peut être consacré par Dieu : la personne a ici un rôle passif. C’est Dieu qui agit, qui lui envoie son Esprit consécrateur. Le meilleur exemple se trouve dans le livre des Juges avec la figure de Samson. À plusieurs reprises, lui qui est un nazir (un consacré à Dieu) devient un être consacré par Dieu : (Jg 14, 06) « L’Esprit du Seigneur s’empara de lui ». Il en est de même pour David au moment où il reçu l’huile : « L’Esprit du Seigneur s’empara de David à partir de ce jour-là. » Bien sûr, la personne doit accepter ce choix de Dieu, cette consécration. Dans la Bible, plusieurs prophètes, comme Moïse, ont hésité devant ce que Dieu demandait (Ex 3, 11) : « Qui suis-je pour aller trouver Pharaon, et pour faire sortir d’Égypte les fils d’Israël ? » Mais une fois que nous avons accepté ce choix de Dieu, repensez à Jonas, tout pouvoir nous est donné pour être le messager du Seigneur et accomplir sa volonté. Ainsi, si c’est Dieu qui consacre, c’est donc par un sacrement, le sacrement de l’ordre, qu’il le fait, comme l’expliquait Dom Robert Le Gall. Un choix que Dieu nous demande d’assumer, dans le sens étymologique du mot (prendre, se charger de) en devenant ainsi ses amis (Jn 15, 14-16) :

« Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. »

L’Esprit du Seigneur s’empara…

Quelle que soit notre condition, laïc ou clerc, c’est peut-être ici que se trouve notre clé spirituelle « pour la conquête de notre âme »… Si je suis consacré par Dieu (ce qui est mon cas), il me faut accepter de devenir l’ami du Seigneur. Il m’a choisi non pour une vie servile, mais pour partager sa joie et sa vie. Comment faire ? Il me répond : fais ce que je te commande. C’est-à-dire, dans mon cas de prêtre, annoncer sa Parole (c’est ce qui occupe le plus mon temps), célébrer les sacrements et guider son peuple (je ne le fais qu’avec mes cours et mes conférences, mais c’est déjà pas mal !)


Ce n’est pas un pouvoir qui pourrait me donner force, puissance de décision sur les autres. C’est un service amical que je rends au nom du Seigneur Jésus. Un service que chacun est appelé à partager (vous trouverez en annexe un texte ancien que j’avais écrit sur le prêtre comme chef d’orchestre. Je ne l’ai pas modifié !) Et donc, un service pour les autres, et un service partagé. En effet, relisons l’oraison de l’onction baptismale : « il vous marque de l'huile sainte pour que vous demeuriez éternellement les membres de Jésus Christ, prêtre, prophète et roi. »


Chaque laïc participe donc à cette mission. Car, comme le précise le concile Vatican II, in Lumen Gentium § 10 :


Le Christ Seigneur, grand prêtre d’entre les hommes (cf. He 5, 1-5) 1-5) a fait du peuple nouveau « un Royaume, des prêtres pour son Dieu et Père » (Ap 1, 6 ; 5, 9-10). Les baptisés, en effet, par la régénération et l’onction du Saint-Esprit, sont consacrés pour être une demeure spirituelle et un sacerdoce saint, de façon à offrir, par toutes les activités du chrétien, autant d’hosties spirituelles, en proclamant les merveilles de celui qui, des ténèbres, les a appelés à son admirable lumière (cf. 1 P 2, 4-10). C’est pourquoi tous les disciples du Christ, persévérant dans la prière et la louange de Dieu (cf. Ac 2, 42-47), doivent s’offrir en victimes vivantes, saintes, agréables à Dieu (cf. Rm 12, 1), porter témoignage du Christ sur toute la surface de la terre, et rendre raison, sur toute requête, de l’espérance qui est en eux d’une vie éternelle (cf. 1 P 3, 15).


Le sacerdoce commun des fidèles et le sacerdoce ministériel ou hiérarchique, qui ont entre eux une différence essentielle et non seulement de degré, sont cependant ordonnés l’un à l’autre : l’un et l’autre, en effet, chacun selon son mode propre, participent de l’unique sacerdoce du Christ. Celui qui a reçu le sacerdoce ministériel jouit d’un pouvoir sacré pour former et conduire le peuple sacerdotal, pour faire, dans le rôle du Christ, le sacrifice eucharistique et l’offrir à Dieu au nom du peuple tout entier ; les fidèles eux, de par le sacerdoce royal qui est le leur, concourent à l’offrande de l’Eucharistie et exercent leur sacerdoce par la réception des sacrements, la prière et l’action de grâces, le témoignage d’une vie sainte, leur renoncement et leur charité effective.


Une différence, non de degré (l’un serait supérieur à l’autre), mais de nature (chacun n’a pas la même mission). Chaque baptisé, même s’il n’a pas été consacré, participe à cette triple mission :

  • Comme roi : par sa participation à la vie de sa communauté, si petite soit-elle !

  • Comme prêtre : car chaque baptisé a déjà la possibilité de donner des sacrements (baptême et mariage), mais surtout parce qu’il est essentiel à la célébration des autres sacrements. Ils ne peuvent se célébrer en vérité sans sa présence et son assentiment (c’est le sens de l’Amen pronocé par les fidèles au terme de la doxologie qui clôture la prière eucharistique).

  • Comme prophète : et Dieu sait que j’insiste sur ce point : chaque baptisé est capax Dei, capable de Dieu, et capable d’écouter sa Parole, voire de la commenter. Lisez quotidiennement la Bible !

Pour conclure, ou plutôt ouvrir…

« Samuel prit la corne pleine d’huile, et lui donna l’onction au milieu de ses frères. L’Esprit du Seigneur s’empara de David à partir de ce jour-là. » N’avons-nous pas reçu cette huile, cette onction ? Alors, laissons l’Esprit s’emparer de nous (une prière en annexe vous y aidera).


« Tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante. Grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie ; j’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours. » Ma coupe, en ce carême, est-elle débordante ? Comment essayer dans les jours qui viennent jusqu’à Pâques de reprendre plus fermement le chemin pour habiter la Maison du Seigneur ? C’est là qu’Il nous attend…



Réflexions sur le prêtre

Lorsque l'on va assister à un concert, on est souvent surpris par la qualité et la maîtrise de l'orchestre pour interpréter une œuvre qui ne vient pas d'eux. De fait, ils ne font qu'essayer de rendre au mieux une pièce dont ils ne sont pas les créateurs, de retrouver ce que l'auteur a voulu dire, a voulu y mettre. J'imagine que c'est d'autant plus laborieux que les annotations de l'auteur pour aider à l'interprétation sont souvent rares et qu'elles peuvent rarement rendre le climat de l'âme.


C'est là où la place du chef d'orchestre s'avère essentielle. Son travail est à la fois multiple et à divers niveaux. En effet, il se doit d'interpréter le pathos de l'œuvre, permettre à chaque instrument d'exécuter sa partition, tout en gardant sa place propre, sans empiéter sur celle des autres, ni être noyé dans l'ensemble. C'est la recherche par excellence de l'harmonie ; et une harmonie dont il est l'humble serviteur mais en même temps la pierre angulaire. Une harmonie qui tient à la fois au respect de chacun et à la volonté de les faire travailler tous ensemble. C'est d'autant plus laborieux pour lui qu'il doit insuffler un esprit propre à l'interprétation de l'œuvre : à la fois respecter la volonté de l'artiste, mais aussi adapter au contexte de la représentation - on ne joue pas de la même façon Wagner à Milan et à Bayreuth !


Ainsi, pour que l'œuvre soit opérante, produise son effet, trois protagonistes sont en jeu :

  • l'artiste créateur dont on doit toujours respecter le sens de l'œuvre tout en ayant la liberté de l'interpréter dans un contexte propre ;

  • L'interprète que l'on doit aider à jouer sa partition en lui donnant la place qui est la sienne en accord avec les autres musiciens, et en lui laissant la possibilité de proposer des interprétations et des initiatives ;

  • Le chef d'orchestre, cheville ouvrière qui doit harmoniser le tout, en faire une œuvre symphonique, unie dans la diversité et adaptée à son public pour une juste réception.

Beaucoup de chefs d'entreprise ont certainement déjà entendu cette comparaison quant au mode de gestion de leur société et de leur personnel. Qu'en est-il de l'Église, non seulement au niveau supranational mais aussi en tant que simple paroisse ?


Une expérience récente de contact avec une paroisse m'a interpellé... J'y ai profondément senti, ne serait-ce que pour moi, que le prêtre était vraiment ce chef d'orchestre, cette cheville ouvrière, et que sans lui, ou sans sa gestion fidèle à l'évangile, la communauté risquait l'éclatement. Car note difficile mission est d'essayer de vivre la même chose que le chef d'orchestre, avec une nuance de taille : nous ne faisons pas qu'interpréter une vieille œuvre dont l'auteur serait mort, mais une œuvre, l'évangile, dont l'auteur est encore vivant et présent au sein de l'orchestre ! Et la confrontation à cette autre communauté vivant une expérience douloureuse, m'a amené à réfléchir aux risques auxquels nous étions confrontes, et ce parfois de façon subreptice et insidieuse. Je suis même convaincu que pour qu'une communauté puisse un jour jouer sa partition évangélique sans la présence du prêtre, chef d'orchestre, elle aura eu un grand besoin d'être formée. Notre responsabilité est énorme, parfois bien plus que nous, prêtres, nous ne pourrions l'imaginer.


Ainsi, si je reprends les trois points énoncés ci-dessus, les risques sont à la hauteur des grâces :


Méconnaître la partition du créateur peut entraîner à de mauvaises interprétations, de même que vouloir se l'approprier à son propre compte !

L'évangile est une partition compliquée... Le risque est toujours de la vider de sa substance, de vouloir y mettre ce que nous voulons, d'être sourds à certaines injonctions, de déconceptualiser, voire démythologiser, ou encore déconstruire. La tentation de la de construction est très à la mode en ce moment en philosophie ou dans le milieu ecclésial. On croit qu'il faut tout détruire de cette église taxée de XIXe, en retirer les dentelles, les rites dépassées, pour en revenir à une sorte de pureté des origines. Regardez le nombre de statues que l'on a retiré car trop sulpiciennes, ou repeintes en blanc. Regardez l'appauvrissement des rites célèbres, ou des gestes transformés pour qu'ils soient plus compréhensibles, mais que l'on vidé de leur substance. Regardez, en catéchèse, l'abandon de toute référence à des paroles qui gênent (souvent dans l'Ancien testament), ou à des scènes trop pénibles à expliquer (le jugement dernier par exemple). Bernanos avait prévenu dans son Luther : On ne change pas l'Eglise par des réformes mais par la sainteté ! Je me suis souvent demandé d'où venait cette volonté d'aspirer la substantifique moelle de l'évangile ? Une faiblesse de recherche intellectuelle ? Un ego, ou un orgueil, surdimensionné ? Un affect mal géré ? Les réponses sont aussi nombreuses que les personnes. Et l'histoire, souvent compliquée, parfois douloureuse, de chacun peut permettre de comprendre les réactions. Toujours est-il que si, nous les prêtres, nous retirons la présence vivante et vivifiante du Christ dans l'évangile, nous le tronquons, pour ne pas dire le trompons. Et je ne cache pas être inquiet de ce message de de construction que j'entends de plus en plus dans l'église. L'humanisme athée peut souvent ce cacher derrière de telles conceptions... Sous couvert d'absence physique du Christ dans nos vies, on risque de croire en son absence spirituelle. Pourtant, il nous habite au plus profond de nos cœurs. Le tout est d'accepter de plonger dans le tréfonds de nous-même, dans la prière, l'humilité et l'amour. Et jamais je ne m'étais rendu autant compte du poids de notre parole comme prêtre : nous pouvons aider chacun à grandir dans la foi et la sainteté comme semer un trouble destructeur par nos paroles. La question sous-jacente est de savoir si je cherche à annoncer le Christ ou moi-même ? Ou à faire de ma tribune le lieu de la propre psychothérapie ?!


Pas de chef d'orchestre sans orchestre, pas de prêtre sans communauté !

Le "métier" est difficile : nous oscillons continuellement entre la directivité et le laxisme, entre "je suis le chef (voire le gourou)" et "chacun est libre et fait ce qu'il veut". Bien sûr, nous nous targuons de l'importance du dialogue (le mot est à la mode depuis 1968), à condition souvent que le dialogue soit l'écoute de ce que je dis avant tout et qu'aucune idée que j'émets ne soit contestée. De quoi ont bien besoin nos musiciens ? A mon avis de plusieurs choses (je ne dis pas que j'y arrive !) :

  1. Qu'on les guide sans pour autant les diriger. Ils attendent du prêtre quelqu'un qui est devant et qui montre la route, mais qui ne marche pas tout seul devant pendant que les autres essaient de courir derrière. Un guide qui se retourne régulièrement pour demander si la petite troupe suit sans trop se fatiguer, mais aussi en donnant l'enthousiasme d'avancer afin d'éviter les trop faciles faiblesses.

  2. Ils attendent de ce guide qu'il connaisse un peu le chemin à parcourir, ne serait-ce que parce qu'il a un peu d'avance et qu'il a lui-même parcouru (et le fais encore) ce chemin spirituel. Qu'il fasse preuve d'enthousiasme à leur égard, sans être trop illuminé, ni trop insipide. Qu'il soit fort, même s'ils lui reconnaisse le droit à la fatigue, une fois qu'il a l'humilité de le dire. Le prêtre comme les autres à droit à ses faiblesses, une fois qu'il n'utilise pas la communauté pour les résoudre. Cela ne l'empêche pas, dans la mesure où celle-ci est assez forte pour l'entendre, à les partager humblement.

  3. Qu'il soit un enseignant, mais non pas simplement docte, mais plutôt celui qui élève les autres au niveau supérieur, sans les prendre de haut, ni les assommer de notions qu'ils ne peuvent comprendre. A nous prêtres, il est bon que les laïcs nous rappellent tous les dogmes issus du petit peuple, de sons nés de la foi, bien plus fort que nos connaissances intellectuelles. Nos connaissances sont essentielles à notre peuple si elles sont traversées de notre foi et de notre prière. Sinon, elles ne sont qu'une manière de leur faire comprendre qu'ils sont vraiment trop bêtes ! Et nous, si merveilleux ! Notre mission est de donner le goût de Dieu, et de donner du goût à sa parole, non d'assommer. Nous devons être des catéchètes, en parole et en actes, c'est à dire, faire écho (c'est le sens grec du mot catéchèse) de la présence de Dieu dans nos vies, corps, âme et esprit.

  4. Qu'il sache écouter ce que les musiciens disent. Du milieu de l'orchestre, ils sentent parfois mieux les choses, ils entendent certaines sonorités que l'on entend pas de la tribune. Cela nous demande de les écoute, d'entendre leur avis, leurs remarques. Elles sont parfois fausses, souvent justes et méritent notre attention. Il me semble qu'ils n'en demandent pas plus ! Ils nous font confiance (à chacun sa mission), mais veulent simplement donner leur point de vue, être entendus, sans être rabroués : c'est peut-être simplement cela le dialogue... Ne cherchons pas de fausses démocraties.

Et il reste le chef d'orchestre lui-même : le prêtre.

Je ne veux ici nullement donner des leçons à mes confrères ! L'expérience vécue m'a plus interpellé sur mes propos attitudes et déviances ou risques, que sur un quelconque jugement. Trois attentions devraient nous obséder :

  1. Comprendre que nous ne sommes pas propriétaires de l'évangile, mais de simples vases d'argile qui le porte pour le donner aux autres. Cela implique que nous soyons nourris de la Parole de Dieu, dans la méditation, l'étude et la prière.

  2. Se rappeler que nous devons toujours décroître pour que Lui croisse. Cela veut dire, comprendre que nous sommes derrière notre mission, quelle nous précède et nous dépasse. Que nous sommes à son service et non l'inverse. Cela n'empêche nullement des interrogations, des résistances ou des contestations (ne serait-ce que par rapport à l'Eglise) mais notre communauté n'est pas à notre service, encore moins pour régler nos propres problèmes !

  3. Nous avons une obligation de moyens, et non de résultats. Cela veut dire que nous devons tout mettre en œuvre, à temps et à contretemps, pour annoncer l'évangile. Cela veut dire aussi que nous osions. Osions trouver de nouvelles idées, de nouveaux moyens, mais aussi osions trouver des moyens adaptés à tous, sans exclure une partie de notre communauté, des plus pauvres aux plus riches, des plus intellectuels aux plus modestes, des plus saints aux plus simples. Ce n'est plus nous que les gens doivent voir vivre, mais le Christ qui vit en nous.

  4. Même si l'Eglise respecte ce que nous sommes, nous n'en restons pas moins soumis à elle. Si je devais prendre une analogie civile, nous ne sommes pas les députés d'un groupe ou d'une idée, mais plutôt des préfets qui représentons l'Eglise. Cela n'empêche pas d'avoir un avis personnel, une position différente, mais elle se doit d'être soumise à l'Eglise, être présentée après la position institutionnelle. Sinon, il nous faut être logique et la quitter !

  5. Nous devons apprendre à nos fidèles à distinguer l'église comme institution et l'église comme corps du Christ. Même si la première est souffrante, la seconde (qui est première !) est emplie de sainteté.

Tout cela pourrait paraître bien polémique. Cependant, ce que j'ai écrit n'est là que pour m'éclairer et éclairer ceux que l'église m’a confiés, dans l'unique but de les mener au Christ. Puissent ces paroles m'aider à apprendre mieux chaque jour mon métier de chef d'orchestre, à jouer au plus près la partition de l'évangile avec mes fidèles, à écouter leurs propositions et à faire de cette harmonie une symphonie qui nous rapproche de l'amour dont nous avons tellement soif : le Christ-Jésus.


Saint Augustin

Ce que Dieu conférait par l'onction à ceux qui étaient consacrés prêtres et rois, l'Esprit saint l'a communiqué au Christ fait homme, en y ajoutant un caractère de sanctification : car l'Esprit saint a purifié ce qui dans la Vierge Marie servit à former le corps du Sauveur, et c'est en vertu de cette onction de son corps qu'il a reçu le nom de Christ.


Saint Jean Chrysostome

La fausse sagesse des Juifs impies niait que Jésus fût de la race de David, l'Évangéliste prend donc soin d'ajouter : " Fils de David, Fils d'Abraham. " Mais pourquoi ne suffisait-il pas de dire qu'il était le fils de l'un des deux ou d'Abraham, ou de David ? C'est que tous les deux avaient reçu la promesse que le Christ naîtrait de leur postérité : " Toutes les nations de la terre seront bénies en ta race, " avait dit Dieu à Abraham ; et à David : " Je ferai asseoir sur ton trône un fils qui naîtra de toi. Aussi l'Évangéliste appelle Jésus-Christ fils de David et d'Abraham pour montrer l'accomplissement des promesses qui leur ont été faites. Une autre raison, c'est que le Christ devait réunir en sa personne la triple dignité de roi, de prophète et de prêtre. Or, Abraham a été prêtre et prophète : prêtre, puisque Dieu lui dit dans la Genèse : " Prends pour me l'immoler une génisse de trois ans " (Gn 15) ; prophète, comme Dieu le déclare au roi Abimélech : " Il est prophète et il priera pour toi. " Quant à David, il fut roi et prophète, mais sans être prêtre. Jésus-Christ est donc appelé fils de l'un et de l'autre, pour nous apprendre que cette triple dignité de ses deux aïeux lui était dévolue par le droit de sa naissance.


Acte de consécration au Saint-Esprit

« O Saint-Esprit, divin Esprit de lumière et d’amour, je te consacre mon intelligence, mon cœur et ma volonté, tout mon être, pour le temps et l’éternité. Que mon intelligence soit toujours docile à tes célestes inspirations et à l’enseignement de la sainte Eglise catholique, dont tu es le guide infaillible ; Que mon cœur soit toujours enflammé de l’amour de Dieu et du prochain ; Que ma volonté soit toujours conforme à la volonté divine. Fais-moi la grâce, ô Esprit-Saint, Esprit du Père et du Fils, de te dire toujours et partout ‘‘Parle Seigneur, ton serviteur (ta servante) écoute ! » Esprit de sagesse, préside à toutes mes pensées, paroles et actions, depuis l’heure présente jusqu’à celle de ma mort.

Esprit d’intelligence, éclaire-moi, enseigne-moi. Esprit de conseil, dirige mon inexpérience. Esprit de force, fortifie ma faiblesse. Esprit de science, dissipe mon ignorance. Esprit de piété, fais-moi persévérer dans la bonne voie. Esprit de crainte, délivre-moi de tout mal. Esprit de paix, donne-moi ta paix.

Que toute ma vie soit une imitation fidèle de la vie et des vertus de Notre-Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, à qui, avec le Père et toi, soient honneur et gloire à jamais.

Ainsi soit-il.»


8 vues

Posts récents

Voir tout
bottom of page