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Jeudi, 1ère semaine du T.O. — année paire

Orgueil, quand tu nous tiens ! -



L'Arche de l'Eternel est emportée par les Philistins,

Edouard Elzingre (Neuchâtel, 1880 - Genève, 1966),

Plume et encre de Chine, repentirs de gouache blanche sur esquisse au crayon de graphite sur Bristol, image : 127 x 221 mm feuille : 236 x 315 mm, avant 1922,

Musée d'art et d'histoire, Genève (Suisse)


Lecture du premier livre de Samuel (1 S 4, 1b-11)

En ces jours-là, Israël sortit pour aller combattre les Philistins. Israël campa près d’Ébène-Ézèr, tandis que les Philistins étaient campés à Apheq. Les Philistins se déployèrent contre Israël, et le combat s’engagea. Dans cette bataille rangée en rase campagne, Israël fut battu par les Philistins, qui tuèrent environ quatre mille hommes, et le peuple revint au camp. Les anciens d’Israël dirent alors : « Pourquoi le Seigneur nous a-t-il fait battre aujourd’hui par les Philistins ? Allons prendre à Silo l’arche de l’Alliance du Seigneur ; qu’elle vienne au milieu de nous, et qu’elle nous sauve de la main de nos ennemis. » Le peuple envoya des gens à Silo ; ils en rapportèrent l’arche de l’Alliance du Seigneur des armées qui siège sur les Kéroubim. Les deux fils du prêtre Éli, Hofni et Pinhas, étaient là auprès de l’arche de Dieu. Quand l’Arche arriva au camp, tout Israël poussa une grande ovation qui fit résonner la terre. Les Philistins entendirent le bruit et dirent : « Que signifie cette grande ovation dans le camp des Hébreux ? » Ils comprirent alors que l’arche du Seigneur était arrivée dans le camp. Alors ils eurent peur, car ils se disaient : « Dieu est arrivé au camp des Hébreux. » Puis ils dirent : « Malheur à nous ! Les choses ont bien changé depuis hier. Malheur à nous ! Qui nous délivrera de la main de ces dieux puissants ? Ce sont eux qui ont frappé les Égyptiens de toutes sortes de calamités dans le désert. Soyez forts, Philistins, soyez des hommes courageux, pour ne pas être asservis aux Hébreux comme ils vous ont été asservis : soyez courageux et combattez ! » Les Philistins livrèrent bataille, Israël fut battu et chacun s’enfuit à ses tentes. Ce fut un très grand désastre : en Israël trente mille soldats tombèrent. L’arche de Dieu fut prise, et les deux fils d’Éli, Hofni et Pinhas, moururent.


Méditation

Pourquoi Dieu a-t-il donc abandonné les Hébreux ? Pourquoi même la présence du Seigneur en son Arche n’a-t-elle pas permis la victoire ? Peut-être tout simplement parce que les prêtres qui menaient la bataille étaient les fils d’Éli, Pinhas et Hofni. Et comme nous le disions les jours précédents, ceux-ci ne suivirent pas le chemin de leur père : ils préféraient la gloire et les avantages de leur sacerdoce à la mission divine qui leur avait été confiée. Ils eurent beau, alors, faire venir l’arche comme un talisman, une sorte de grigri protecteur, rien ne pouvait allait droit, car eux-mêmes n’étaient pas droits. Cet orgueil de leur fonction avait rejailli sur le peuple qui, ainsi, pensait aussi que la seul présence de l’arche allait avoir un pouvoir magique et leur obtenir la victoire.


Excusez-moi pour ce rapprochement anachronique… Je pense à tous ceux qui, sous couvert d'un verset biblique et d’une foi mal digérée pensent que leur christianisme, leur baptême ou leur confiance en Dieu pourrait suffire à combattre n’importe quelle pandémie et leur éviter toute vaccination ! Comme les Témoins de Jéhovah qui refusent toute transfusion sanguine, croyant ainsi respecter les ordres de Dieu. Le seul ordre que Dieu nous donne est de vivre ! Et s’il a donné l’Esprit à des chercheurs et des médecins pour trouver un vaccin contre le Malin, c’est bien pour que nous en usions. Croire que notre foi aurait un pouvoir suffisant pour contrer toute attaque de l’ennemi c’est faire preuve d’orgueil, de croire que notre foi nous rend meilleurs que les autres, plus intelligents et magiquement protégés… comme les Hébreux lors de cette bataille.


La vraie foi est de s’en remettre librement entre les mains de Dieu et de faire confiance dans les signes et soutiens qu’Il nous envoie. La vraie foi est de reconnaître humblement que nous sommes faibles et que sans Lui nous ne pouvons rien. La vraie foi est de lui dire constamment : « Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi », et surtout, lorsqu’il nous apporte son aide, de ne pas y déroger.


Car, si nous nous reposons uniquement sur une croyance qui tient plus de la magie que de l’accueil du chemin que Dieu dessine, alors, nous serons asservis, comme les Hébreux qui ne s’appuyaient que sur l’Arche, pensant que Dieu allait tout régler à leur place. La Fontaine avait raison dans la fable du laboureur : « Aide-toi et le ciel t’aidera » ! En effet, le ciel a aidé le peuple Hébreux, ne serait-ce que par sa présence en l’Arche. Mais les Hébreux ont refusé de faire quoi que ce soit de plus. Faire confiance en Dieu : très bien ! C’est essentiel. Mais faire confiance en Dieu sans prendre sa part du combat, c’est croire en la magie. Jésus n’a jamais guéri qui que ce soit sans lui demander sa part, que ce soit en exprimant son désir, ou en portant après son brancard !


Si nous nous avons confiance en Dieu, la seule façon de combattre l’orgueil magique qui nous guette est de savoir que Lui, Dieu a aussi confiance en nous et attend que nous prenions notre part. Je l’ai souvent dit : nous avons une obligation de moyens, Dieu, Lui, est responsable du résultat (2 Chr 20, 15) :

Yahaziel s’écria : « Soyez attentifs, vous tous de Juda et habitants de Jérusalem, et toi, roi Josaphat ! Ainsi vous parle le Seigneur : Ne craignez pas, ne vous effrayez pas devant cette foule immense ; car ce combat n’est pas le vôtre, mais celui de Dieu.

Alors, ne soyons pas sots et prenons notre part du « marché ». Dieu fera le reste ! Ce fut bien la force des Philistins. Effrayés devant la venue de l’Arche, ils ne se sont pas découragés, ils ont combattus jusqu’au bout : « soyez courageux et combattez ! » Nous aussi, si nous ne voulons pas être asservis par notre orgueil et par le péché, détruits par le Mal sous toutes ses formes pandémiques, soyons courageux et combattons ! Car Dieu est à nos côtés, il combat avec nous, mais pas à notre place.

Guerrier valeureux, porte l'épée de noblesse et d'honneur ! Ton honneur, c'est de courir au combat pour la justice, la clémence et la vérité. (Ps 44, 4-5)

Et le psaume 143 :


Béni soit le Seigneur, mon rocher ! Il exerce mes mains pour le combat, il m'entraîne à la bataille.

Il est mon allié, ma forteresse, ma citadelle, celui qui me libère ; il est le bouclier qui m'abrite, il me donne pouvoir sur mon peuple.

Qu'est-ce que l'homme, pour que tu le connaisses, Seigneur, le fils d'un homme, pour que tu comptes avec lui ?

L'homme est semblable à un souffle, ses jours sont une ombre qui passe.

Seigneur, incline les cieux et descends ; touche les montagnes : qu'elles brûlent !

Décoche des éclairs de tous côtés, tire des flèches et répands la terreur.

Des hauteurs, tends-moi la main, délivre-moi, sauve-moi du gouffre des eaux, de l'emprise d'un peuple étranger :

il dit des paroles mensongères, sa main est une main parjure.

Pour toi, je chanterai un chant nouveau, pour toi, je jouerai sur la harpe à dix cordes,

pour toi qui donnes aux rois la victoire et sauves de l'épée meurtrière David, ton serviteur.

Délivre-moi, sauve-moi de l'emprise d'un peuple étranger : il dit des paroles mensongères, sa main est une main parjure.

Que nos fils soient pareils à des plants bien venus dès leur jeune âge ; nos filles, pareilles à des colonnes sculptées pour un palais !

Nos greniers, remplis, débordants, regorgeront de biens ; les troupeaux, par milliers, par myriades, empliront nos campagnes !

Nos vassaux nous resteront soumis, plus de défaites ; plus de brèches dans nos murs, plus d'alertes sur nos places !

Heureux le peuple ainsi comblé ! Heureux le peuple qui a pour Dieu « Le Seigneur » !

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