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Jeudi, 13e semaine du T.O. — année impaire

Lève-toi et marche !



La guérison du paralytique

Anonyme

Mosaïque, VIème siècle

Basilique saint-Vitale, Ravenne (Italie)


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 9, 1-8)

En ce temps-là, Jésus monta en barque, refit la traversée, et alla dans sa ville de Capharnaüm. Et voici qu’on lui présenta un paralysé, couché sur une civière. Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Confiance, mon enfant, tes péchés sont pardonnés. » Et voici que certains parmi les scribes se disaient : « Celui-là blasphème. » Mais Jésus, connaissant leurs pensées, demanda : « Pourquoi avez-vous des pensées mauvaises ? En effet, qu’est-ce qui est le plus facile ? Dire : “Tes péchés sont pardonnés”, ou bien dire : “Lève-toi et marche” ? Eh bien ! pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir, sur la terre, de pardonner les péchés… – Jésus s’adressa alors au paralysé – lève-toi, prends ta civière, et rentre dans ta maison. » Il se leva et rentra dans sa maison. Voyant cela, les foules furent saisies de crainte, et rendirent gloire à Dieu qui a donné un tel pouvoir aux hommes.


Méditation

Je repense souvent à un texte similaire dans l’évangile de Jean (Jn 5, 1-9) :

« Après cela, il y eut une fête juive, et Jésus monta à Jérusalem. Or, à Jérusalem, près de la porte des Brebis, il existe une piscine qu’on appelle en hébreu Bethzatha. Elle a cinq colonnades, sous lesquelles étaient couchés une foule de malades, aveugles, boiteux et impotents. [ 3b- 4] Il y avait là un homme qui était malade depuis trente-huit ans. Jésus, le voyant couché là, et apprenant qu’il était dans cet état depuis longtemps, lui dit : « Veux-tu être guéri ? » Le malade lui répondit : « Seigneur, je n’ai personne pour me plonger dans la piscine au moment où l’eau bouillonne ; et pendant que j’y vais, un autre descend avant moi. » Jésus lui dit : « Lève-toi, prends ton brancard, et marche. » Et aussitôt l’homme fut guéri. Il prit son brancard : il marchait ! Or, ce jour-là était un jour de sabbat. »

Chez Jean, Jésus entame un dialogue avec l’homme qu’il sait malade depuis trente-huit ans et lui pose cette question décisive : « Veux-tu guérir ? » Question qui est posée à chacun : voulons-nous vraiment guérir, et pas simplement de nos maladies physiques et psychiques, mais surtout de la maladie du péché… Chez Matthieu, aucun dialogue avec le paralytique. Il est simplement amené sur sa civière par des amis ou sa famille. Et Jésus le guérit d’abord du plus grand des maux : le péché. Ce péché qui ronge les âmes et les coeurs, ce péché qui peut pourrir notre vie, nos relations. Ce péché qui nous empêche de voir Dieu et de vivre d’amour, trop occupés à notre orgueil, notre vaine gloire, notre recherche de pouvoir ou de sensualité. Ce péché qui nous déshumanise. Éh bien, Jésus le guérit de ce mal, pour ne pas dire du Malin.


Mais vous avez beau faire le bien, ça ne plaît pas ! Il y en a toujours pour contester. Ne sont-ce pas eux les diables, ceux qui mettent la division ? La plupart du temps, Jésus applique ce principe résumé succinctement par saint François de Sales : « Le bruit ne fait pas de bien, et le bien ne fait pas de bruit. » Et les scribes, eux, s’arrêtent au bruit sans voir le bien. Jésus se voit donc obligé de passer à la marche suivante : guérir ce paralytique de son mal physique, pour contrer cette bêtise humaine, car deux choses sont éternelles : l’infini de Dieu et… la bêtise !


Mais remarquons bien la double leçon de cette guérison : à la fois Jésus « claque le bec » des scribes, mais il fait aussi signe à ce paralytique : "prends ton grabat", comme dans l’évangile de Jean. Surprenant, non ? Imaginez que vous êtes cloué au lit. Et un jour, miracle : vous vous levez ! La première chose que nous aurions envie de faire serait de jeter ce lit aux orties, rappel de tant de souffrances. Jésus, lui, invite l’homme à le garder, et même à le prendre sur son dos, comme sur cette mosaïque. Tirons-en deux leçons : la première est que la croix qui nous pesait sur les épaules peut devenir une béquille pour avancer. Et la seconde, c’est Jésus lui-même qui la donnera à l’homme guéri à la piscine (Jn 5, 14) : « Plus tard, Jésus le retrouve dans le Temple et lui dit : « Te voilà guéri. Ne pèche plus, il pourrait t’arriver quelque chose de pire. » Le grabat est un beau rappel pour éviter les mêmes erreurs !

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