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Jeudi, 22e semaine du T.O. — année impaire

Duc in altum



La vocation de Saint-Pierre

Charles-Joseph Natoire (Nîmes, 1700 - Castel-Gandolfo, 1777)

Esquisse, huile sur toile, 59,2 x 41,7 cm, date inconnue

Musée des Beaux-Arts, Pau (France)


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 5, 1-11)

En ce temps-là, la foule se pressait autour de Jésus pour écouter la parole de Dieu, tandis qu’il se tenait au bord du lac de Génésareth. Il vit deux barques qui se trouvaient au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. Jésus monta dans une des barques qui appartenait à Simon, et lui demanda de s’écarter un peu du rivage. Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait les foules. Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche. » Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. » Et l’ayant fait, ils capturèrent une telle quantité de poissons que leurs filets allaient se déchirer. Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu’elles enfonçaient. À cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus, en disant : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. » En effet, un grand effroi l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu’ils avaient pêchés ; et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. » Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent.


Méditation

Simon : Quelle triste nuit… Nous n’avons rien pris. Nous sommes tous les trois assez dépités de cette pêche sans succès. Mails il faut bien, malgré tout, laver les filets. J’espère que le résultat sera meilleur demain. Mais c’est ainsi. Tiens, mais que fait cet homme ? Le voilà qui monte dans une de nos barques…


Jésus : Mon ami, peux-tu m’emmener dans ta barque pour que je parle à cette foule sans être écrasé ?


Simon : Euh, bien… Si tu veux… Allons-y !


Ils s’éloignent un peu du rivage.


Simon : Jamais je n’ai entendu parler ainsi un homme ! Ses paroles sont merveilleuses. Moi qui étais tout penaud de cette nuit sans aucune prise, je sens monter en moi une joie profonde, comme une espérance qui dépasse mes simples inquiétudes quotidiennes. Et tous ces gens qui l’écoutent avidement au bord du lac. C’est vraiment impressionnant. Et, à regarder Jacques et Jean, ils ont l’air aussi subjugués par cet homme. Chacun de ses mots est comme un rayon de soleil qui réussit à passer au travers des nuages de nos vies. Mais qui est-il donc ?


Jésus : Duc in altum, avance au large pour la pêche !


Simon : Maître, je le ferais avec grand plaisir si c’était la nuit. Tu sais bien que sur ce lac nous pêchons au lamparo. Et en plus, nous n’avions rien pris de toute la nuit. Je crois que c’est inutile d’essayer de nouveau. Mais, je ne sais pas pourquoi… ton regard, tes paroles, ta présence rayonnante… je ne sais pas pourquoi, je vais t’obéir.


Les amis, avançons au large ! Et maintenant, jetez les filets !


Jean : Pierre, Jacques, venez m’aider ! Le filet est trop lourd, je n’arrive pas à le remonter !


Simon : On arrive, mais laisse-nous le temps de remonter aussi le nôtre. Nous aussi nous avons des filets pleins ! C’est incroyable ! Maître, je ne suis pas digne de te prendre avec moi dans la barque. Je ne suis qu’un pauvre pêcheur de poissons et un pauvre pécheur devant Dieu. Et toi, je le sens, tu es un prophète, et même plus qu’un prophète. Je suis trop indigne… La lumière, la force, l’énergie que tu dégages me fait peur… Comprends-moi : comment pourrais-je regarder en face le soleil, moi qui vis dans les ténèbres ?


Jésus : Simon, mon bon ami. N’aie pas peur ! Comprends-tu ce qui vient de se passer ? J’ai bien l’impression que non… Alors, laisse-moi t’expliquer. Comme tu le dis, tu as peur. Peur de ne pas réussir ; peur de tes propres ténèbres ; peur de tes péchés qui te rendent esclaves plus que tu ne les maîtrises ; et même, peur du soleil. N’aie pas peur ! La peur paralyse et t’empêche de grandir, de vivre et d’être libre. Tu ne dois avoir qu’une seule peur : celle d’offenser Dieu.


Fais preuve de témérité. Avance au large dans ta vie, va au fond des choses, pars au loin, comme Abraham. Ne reste pas sur le bord du lac, tu n’y prendras rien. Fais preuve de foi, car ton Dieu ne t’abandonnera jamais. Rappelle-toi ce que dit ce psaume que tu chantes si souvent (Ps 36, 23-31) :


Quand le Seigneur conduit les pas de l'homme, ils sont fermes et sa marche lui plaît.

S'il trébuche, il ne tombe pas car le Seigneur le soutient de sa main.

Jamais, de ma jeunesse à mes vieux jours, je n'ai vu le juste abandonné ni ses enfants mendier leur pain.

Chaque jour il a pitié, il prête ; ses descendants seront bénis.

Évite le mal, fais ce qui est bien, et tu auras une habitation pour toujours,

car le Seigneur aime le bon droit, il n'abandonne pas ses amis. Ceux-là seront préservés à jamais, les descendants de l'impie seront déracinés.

Les justes posséderont la terre et toujours l'habiteront.

Les lèvres du juste redisent la sagesse et sa bouche énonce le droit.

La loi de son Dieu est dans son coeur ; il va, sans craindre les faux pas.


Pourquoi voudrais-tu que je t’abandonne ? Oui le péché est en toi. Mais pas que le péché. La grâce aussi ! Arrête de te fixer sur ton péché, te désespérant de toi-même. C’est comme rester au bord du lac. Non, avance au large, prends-toi en main, car je suis et serai avec toi tous les jours. N’aie pas peur, avance au large. Fais preuve d’enthousiasme. Tu sais ce que veut dire ce mot ? Être enthousiaste, c’est avoir Dieu en soi. Et je viens aussi faire ma demeure dans ton coeur, je viens t’enthousiasmer.


Et quand tu auras vaincu ta peur, quand tu auras foi en ma parole, quand tu oseras, alors tu trouveras la sainteté ; alors tu ressentiras ma présence en moi ; alors tu pourras jeter tes filets et ramener à terre tous les hommes qui se noient dans leurs péchés, comme Pharaon et ses cavaliers furent noyés dans les eaux de la mer. Alors, dans la profondeur des eaux, comme Jonas dans le ventre de Léviathan, dans la profondeur de ton coeur, aux tréfonds de toi-même, tu trouveras la lumière et tu en sortiras vivant pour l’éternité.


Voilà, Simon, et vous mes amis, ce que j’avais à vous dire. Voilà le parcours que je vous invite à vivre, à mes côtés.


Simon et ses compagnons : Nous te suivons, Seigneur !



Chant scout : « Peur ? »


Ohé les scouts, l'orage gronde : d'aller camper, n'avez-vous peur ?

Nous n'avons qu'une peur au monde c'est d'offenser Notre Seigneur.

Mais c'est en vous que monte et gronde la sourde voix du tentateur !

Nous n'écoutons de voix au monde que la voix de Notre Seigneur.

De quolibets on vous inonde, on veut s'en prendre à votre honneur.

Nous n'avons qu'un honneur au monde, c'est l'honneur de Notre-Seigneur.

Si c'est sur vous qu'elle se fonde, votre espérance me fait peur.

Nous n'avons qu'une force au monde, la force de Notre-Seigneur.

Mais pour sauver encor le monde, si Dieu réclame votre coeur ?

Nous n'avons qu'un amour au monde, c'est l'amour de Notre-Seigneur.

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