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Jeudi, 29e semaine du T.O. — Année Paire

L'homme intérieur



Femme bretonne en prière

Christopher Wood (Liverpool, 1901 - Salisbury, 1930)

Huile sur carton, 53,6 x 64,5 cm, 1930

Southampton City Art Gallery, Southampton (Royaume Uni)


Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens (Ep 3, 14-21)

Frères, je tombe à genoux devant le Père, de qui toute paternité au ciel et sur la terre tient son nom. Lui qui est si riche en gloire, qu’il vous donne la puissance de son Esprit, pour que se fortifie en vous l’homme intérieur. Que le Christ habite en vos cœurs par la foi ; restez enracinés dans l’amour, établis dans l’amour. Ainsi vous serez capables de comprendre avec tous les fidèles quelle est la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur… Vous connaîtrez ce qui dépasse toute connaissance : l’amour du Christ. Alors vous serez comblés jusqu’à entrer dans toute la plénitude de Dieu. À Celui qui peut réaliser, par la puissance qu’il met à l’œuvre en nous, infiniment plus que nous ne pouvons demander ou même concevoir, gloire à lui dans l’Église et dans le Christ Jésus pour toutes les générations dans les siècles des siècles. Amen.


Méditation

Fortifier en nous l’homme intérieur… Qu’est-ce à dire ? Est-ce celui dont parle Marc-Aurèle dans ses Pensées, le désignant comme la citadelle intérieure prête à affronter stoïquement toutes les tempêtes de la vie ? Ou est-ce le Château intérieur dont parle Thérèse d’Avila ? Ou n’est-ce que le souhait de la Vie d’identification au Christ-Jésus du Père Paul de Jaeger ? Ou un peu des trois !


En fait, ce serait de devenir le Christ, de venir pour Lui « une humanité de surcroît » comme le dit Elisabeth de la Trinité. Fortifier en nous l’homme intérieur, c’est laisser le Christ grandir en nous, prendre toute sa place, largeur, longueur, hauteur et profondeur dans notre vie. C’est le laisser pénétrer nos coeurs par la prière silencieuse, par la contemplation de son visage, par la méditation de la Parole de Dieu. C’est répondre comme ce vieux paysan en contemplation devant le Crucifix à la question du Curé d’art sur sa présence quotidienne dans son église : « Je l’avise et il me ravise ». C’est entrer dans la plénitude de Dieu en acceptant qu’il soit la plénitude de notre vie. Car pas un pan de notre existence ne lui est caché. Pas une poussière de nos vies ne lui est étrangère. Pas un souffle de notre temps ne lui est indifférent.

Pour le dire autrement, fortifier en nous l’homme intérieur, c’est faire grandir en nos vies la présence du Christ, ne plus voir, ne plus sentir, ne plus goûter, ne plus entendre, ne plus toucher que lui ! C’est, pour reprendre mon image « maritime » d’hier, ne pas vouloir l’enserrer, le tenir (Noli me tangere - ne me retiens pas dit-il à Marie-Madeleine au tombeau ouvert), ne pas chercher à le faire rentrer dans une case de nos vies, mais plutôt plonger en lui, en son mystère, se laisser enserrer, noyer, submerger par la présence du Christ en nos vies. Cela peut paraître bien difficile, bien abstraite. Certes. Peut-être ne faut-il faire, comme Indiana Jones, que le premier pas : le saut de la foi ! Plonger, en grec, se dit « baptiser ». Plongeons en Jésus et laissons-nous baptiser par le mystère, le sacrement de sa présence.

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