Ils ne seront pas convaincus -

Lazare à la porte de l’homme riche,
Fiodor Bronnikov (Chadrinsk, 1827 - Rome, 1902),
Huile sur toile, dimensions inconnues, 1886,
Lieu indéterminé
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 16, 19-31)
En ce temps-là, Jésus disait aux pharisiens : « Il y avait un homme riche, vêtu de pourpre et de lin fin, qui faisait chaque jour des festins somptueux. Devant son portail gisait un pauvre nommé Lazare, qui était couvert d’ulcères. Il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; mais les chiens, eux, venaient lécher ses ulcères. Or le pauvre mourut, et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham. Le riche mourut aussi, et on l’enterra. Au séjour des morts, il était en proie à la torture ; levant les yeux, il vit Abraham de loin et Lazare tout près de lui. Alors il cria : “Père Abraham, prends pitié de moi et envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l’eau pour me rafraîchir la langue, car je souffre terriblement dans cette fournaise. – Mon enfant, répondit Abraham, rappelle-toi : tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur pendant la sienne. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance. Et en plus de tout cela, un grand abîme a été établi entre vous et nous, pour que ceux qui voudraient passer vers vous ne le puissent pas, et que, de là-bas non plus, on ne traverse pas vers nous.” Le riche répliqua : “Eh bien ! père, je te prie d’envoyer Lazare dans la maison de mon père. En effet, j’ai cinq frères : qu’il leur porte son témoignage, de peur qu’eux aussi ne viennent dans ce lieu de torture !” Abraham lui dit : “Ils ont Moïse et les Prophètes : qu’ils les écoutent ! – Non, père Abraham, dit-il, mais si quelqu’un de chez les morts vient les trouver, ils se convertiront.” Abraham répondit : “S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus.” »
Méditation
J’ai déjà longuement commenté cette parabole (XXVIe dimanche année C). Mais, ce n’est certainement pas pour rien qu’elle nous est rendue en ce temps de Carême. Rappelons-nous les trois injonctions que Dieu nous fit le jour des Cendres : 1. Priez sans cesse. 2. Jeûnez du superflu. 3. Partagez avec les autres. Et cette parabole répond aux trois demandes !
Priez et écoutez dès aujourd’hui la Parole de Dieu avant qu’il ne soit trop tard : « Ils ont Moïse et les Prophètes : qu’ils les écoutent ! »
Jeûnez plutôt que de vous empiffrer sans savoir en profiter (car nous sommes plus gourmands que gourmets...) : « Il y avait un homme riche, vêtu de pourpre et de lin fin, qui faisait chaque jour des festins somptueux. »
Et partagez, « tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur pendant la sienne » car ce seront les pauvres et les petits, les anawim, qui nous accueilleront, ou pas, au Royaume...