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Jeudi, 7ème semaine du temps pascal

J’ai fait de toi mon refuge



La Jérusalem céleste

atelier de Nicolas Bataille (paris, 1330 - Paris, 1399)

sur des cartons de Hennequin de Bruges (Bruges, dates inconnues)

Sixième pièce de la Tapisserie de l'Apocalypse, tissée entre 1373-1377 et 1382

Musée du Château d'Angers (France)

Psaume 15 (Ps 15 (16), 1-2a.5, 7-8, 9-10, 11)

Garde- moi, mon Dieu : j’ai fait de toi mon refuge.

J’ai dit au Seigneur : « Tu es mon Dieu !

Seigneur, mon partage et ma coupe :

de toi dépend mon sort. »

Je bénis le Seigneur qui me conseille :

même la nuit mon cœur m’avertit.

Je garde le Seigneur devant moi sans relâche ;

il est à ma droite : je suis inébranlable.

Mon cœur exulte, mon âme est en fête,

ma chair elle-même repose en confiance :

tu ne peux m’abandonner à la mort

ni laisser ton ami voir la corruption.

Tu m’apprends le chemin de la vie :

devant ta face, débordement de joie !

À ta droite, éternité de délices !


Méditation

Nous sommes assez peu attentifs aux Psaumes, alors qu’ils recèlent de vraies perles spirituelles. Et, à mes yeux, une des plus belles est que l’homme se reconnaissant pécheur, ou abandonné, au bord du désespoir, voit toujours poindre une lumière d’espérance. Ainsi, aujourd’hui, le psalmiste paraît s’effrayer de la mort à venir : « tu ne peux m’abandonner à la mort », ou de la méchanceté de ceux qui l’entourent : « ni laisser ton ami voir la corruption ». Mais il sait que, grâce à Dieu, il en sera le grand vainqueur. Il retrouve confiance en lui, par la force de Dieu, et la paix : « ma chair elle-même repose en confiance ». Mais il sait aussi que pour retrouver cette sérénité, il se doit à son Dieu. Il se doit dans la prière et la confiance : « Garde- moi, mon Dieu : j’ai fait de toi mon refuge. » Il se réfugie en Dieu, c’est en lui qu’il retrouve ses forces. Car Dieu a soif de notre amour, Dieu a soif que nous le choisissons, lui qui nous a choisi depuis toute éternité.


Ce Choix de Dieu, comme le disait le Cardinal Lustiger, ne se fait pas une fois, puis basta ! Non, comme pour le mariage, c’est un choix renouvelé à chaque instant. Chaque nuit, comme le psalmiste, il nous faut garder devant les yeux la face du Seigneur. Car, c’est ans le silence de la nuit qu’il nous conseille, qu’il nous abrite en son refuge, et parce qu’il est à nos côtés, il nous rend stable, inébranlable. Il devient notre « essentiel ». Thérèse d’Avila priait ainsi : « Que confiance et vive foi maintiennent l'âme, celui qui croit et espère obtient tout. Même s'il se voit assailli par l'enfer, il déjouera ses faveurs, celui qui possède Dieu. »


Alors naît au fond de nos cœurs cette joie profonde, cette exultation en Dieu, à l’image de Marie : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! » (Lc 1, 46b-47). Notre âme, notre tréfonds ressent les délices de Dieu. Et cette présence divine, celle de l’Esprit que nous espérons ce dimanche, nous guide et « nous apprend le chemin de la vie ». Plus de peur de trébucher, plus d’effroi devant l’abandon, plus de crainte des ennemis, car Dieu est avec nous, comme il nous l’a promis : « Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20).


Alors, faisons de Dieu notre refuge, notre forteresse imprenable, notre jardin des délices. Car il a soif de notre amour.

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