Le lion de Juda -

L
La tribu de Juda,
Marc Chagall (Liozna, 1887 - Saint-Paul-de-Vence, 1985),
Lithographie en couleur de préparation d’un vitrail, 61 x 46 cm, 1964,
Collection privée
Lecture du livre de la Genèse (Gn 49, 1-2.8-10)
En ces jours-là, Jacob appela ses fils et dit : « Assemblez-vous ! Je veux vous dévoiler ce qui vous arrivera dans les temps à venir. Rassemblez-vous, écoutez, fils de Jacob, écoutez Israël, votre père. « Juda, à toi, tes frères rendront hommage, ta main fera plier la nuque de tes ennemis et les fils de ton père se prosterneront devant toi. Juda est un jeune lion. Tu remontes du carnage, mon fils. Il s’est accroupi, il s’est couché comme un lion ; ce fauve, qui le fera lever ? Le sceptre royal n’échappera pas à Juda, ni le bâton de commandement, à sa descendance, jusqu’à ce que vienne celui à qui le pouvoir appartient, à qui les peuples obéiront. »
Méditation
C'est en 1961 que Marc Chagall installera ses vitraux à la synagogue de l’hôpital Hadassah de Jérusalem, représentant les douze tribus d’Israël bénies par Jacob au chapitre 49 de la Genèse. À chacun de ses fils il donnera un nom symbolique et des attributs que le peintre ajoutera dans son oeuvre. Ainsi, Juda est appelé le Lion. Un lion qui jamais ne se laissera abattre, qui se relèvera de toutes ses défaites, et qui prendra le bâton de commandement, car telle est sa mission. Cette mission se passera de roi en roi, jusqu’à la venue du dernier des lions, le plus fort, celui à qui tout le pouvoir appartient, celui à qui tous obéiront : le Christ.
Cette prophétie de Jacob, juste avant de s’éteindre, fut toujours considérée par les Pères de l’Église comme l'annonce du Messie. Un Messie qu’il nous faut attendre, désirer, sans désespérer. À nous aussi Jacob annonce : Assemblez-vous ! Je veux vous dévoiler ce qui vous arrivera dans les temps à venir. Ce qui va ad-venir, notre temps d’Avent.
Peut-être ces jours seront celui de sa venue dans la gloire ? Je l’espère de tout mon coeur et de toute mon âme. Mais peut-être que cette venue se fera plus discrète, par étapes. Il est fort possible que ce Lion de Juda vienne en premier lieu en chacune de nos vies, vienne faire sa demeure dans nos âmes. Comme le prédit l’apocalypse (Ap 3, 20) : « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. » Avant de revenir dans la gloire, ne vient-il pas habiter en moi ? N’est-il pas ce Roi, ce Lion de Juda qui me demande, à l’appel de Jacob, de le faire lever, naître en moi ? N’est-il pas celui à qui sera donné le bâton de commandement de ma vie, celui qui a pouvoir sur moi, à qui j’appartiens et qui me demande de l’écouter et de lui obéir ? Lève-toi en mon âme, Lion de Juda. Je m’étais accroupi, fais-moi lever avec toi…