Introduction -

Je n’avais malheureusement jamais eu l’occasion de visiter la crypte de cette église, seulement d’en voir la reproduction à l’échelle réelle au Musée du Patrimoine à Paris, place du Trocadéro. J’ai donc pris ma voiture, ma petite valise, et suis parti 48 heures à Tavant. Quelle surprise de voir cette crypte, totalement différente de ce que les livres et photographies me présentaient. Ainsi, je lisais dans un article d’un grand auteur au nom imprononçable, François B. ce passage :
Les images de jadis étaient des originaux localisés ou des répliques matérielles, dont la rencontre faisait signe. Seules les personnes qui se déplaçaient pouvaient en voir un grand nombre au cours d'une vie. Les voyages et la fréquentation des sanctuaires, des bibliothèques des abbayes et des cours princières étaient la seule manière de connaître un grand nombre d'oeuvres. Or les techniques de reproduction (gravure, litho- puis photographie) ont apporté un changement considérable à cet égard: les images dont nous parlons sont rarement des originaux, ce sont des copies délocalisées, plus ou moins dématérialisées et indéfiniment manipulables. Non plus des objets plus ou moins chargés de puissance ou de sens, de présence ou d'art: mais pour l'essentiel des documents d'accès de plus en plus facile, dans une iconothèque indéfiniment extensible. Au cours d'une vie, chacun peut découvrir et fréquenter un nombre croissant d'images. Lesquelles regarderons-nous, pour vivre et rêver? Lesquelles déciderons-nous de montrer?
Effectivement, passant trois heures seul dans cette crypte, j’ai ressenti des émotions, des rêves et des idées qu’aucun livre ne pouvait me donner. Cependant, comme beaucoup, elle m’a laissé circonspect. Hormis la beauté surprenante des fresques — qui pourraient presque ressembler au travail d’un artiste contemporain, avec ses traits nerveux et rapides donnant cette impression d’esquisse impressionniste — mon âme de prêtre amateur d’art était surtout attentive à en déchiffrer le message. Je me suis alors lancé dans une sorte d’enquête policière, me prenant pour Hercule Poirot devant une énigme, accompagné de son rat de bibliothèque (cf. La bibliographie !)
Qu’a voulu me dire l’artiste, voire le commanditaire ? Il s’agit donc de dépasser les innombrables articles et livres qui ont pu être écrits sur cette crypte. Ils sont tous d’une rare érudition sur l’historique de construction, sur la comparaison des styles, sur les propositions de datation, ou sur la dénomination des représentations, et tant d’autres aspects. Quelques-uns tentent de définir un programme iconographique ou d’en rechercher les substrats théologique et philosophique. Vous trouverez à la fin de ce texte une bibliographie que j’ai qualifié de « plus que sommaire ! » Mais peu, pour ne pas dire très peu, n’abordent de front la question spirituelle, ni même liturgique. C’est ce que, bien modestement, je vais tenter de faire. Je ne vais pas redire ce que je vous ai présenté la dernière fois, mais si vous avez encore en tête ma grille de lecture, elle va vous éclairer. Mais avant, le plan de mon intervention :


Le village de Tavant
Commençons par un petit tour dans ce village de Tavant. Situé à 53 kilomètres de Tours, cette petite commune d’Indre-et-Loire de 260 habitants a voté à hauteur de 79 % ! Mais là n’est pas l’essentiel… Ce sont les vignes qui firent sa richesse (cru de Chinon).

Le Prieuré Notre-Dame
Ce qui explique peut-être l’arrivée d’une communauté de moines dès 987. Ils viennent de la célèbre abbaye de Marmoutier, fondée par Saint-Martin vers 372, à proximité de Tours, suite à une donation d’un Seigneur : le chevalier Thibaud. Mais, apparemment, les rares textes médiévaux encore disponibles, laissent croire qu’une église paroissiale existait déjà, même si ce n’était apparemment pas celle que nous connaissons aujourd’hui, à moins que… Les moines vont construire leur premier prieuré qui possédait un clocher fortifié. L’ensemble devait déjà être conséquent.

Mais en 1070, une guéguerre de succession entre seigneurs locaux entraîne l’incendie du prieuré. L’abbaye-Mère ne se laisse pas faire : elle demande réparation (ce qui lui sera accordée par une donation de terres avoisinantes) et envoie deux moines pour reconstruire le prieuré. En 1090, soit vingt ans après, l’ensemble est quasiment terminé et les moines peuvent reprendre leur vie monastique. J’y reviendrai en abordant le contexte historique local.
L’Église Saint-Nicolas

Quant à l’église, elle devait déjà exister à l’époque, et fut apparemment construite presqu’au même moment, puisqu’on la date entre 1090 et 1120. Son architecture le prouve. Je ne vais pas ici m’attarder sur cette question : il suffit de me croire ! Un document de 1223 mentionne que l’on concède au curé de la paroisse une maison avec cave. Ce qui est ici intéressant est de voir que même si la paroisse dépendait du prieuré (elle était sur ses terres), le curé est une personne distincte des moines. Donc, deux entités religieuses : le prieuré, propriétaire foncier du village et une paroisse autonome spirituellement. Dans la bibliographie, vous pourrez trouver votre bonheur si la question architecturale de l’église vous passionne. Je suis obligé de faire l’impasse, faute de temps.


Notons enfin qu’il ne reste quasiment rien du prieuré Notre-Dame, hormis un bas-côté de la priorale et les ruines de la tour-clocher. Abandonné à la révolution, il servit de ferme avant qu’un américain n’en démonte le portail central qui restait debout et l’emporte dans sa chère patrie. Où est-il ? That is the question !


L’église, elle, eut à connaître quelques remaniements. Comme vous le voyez, les contre-nefs ont été détruites : il n’en reste que quelques arcades bouchées et murs qui servent de contreforts au murs gouttereaux. Une des chapelles en absidiole fut elle aussi détruite. Quant au clocher, on ne sait s’il fut arasé ou jamais terminé. Une chose à noter est que c’est un des rares exemples d’église romane voûtée en pierre à cette époque dans la région. L’autre point est que l’on vient de transférer (en 1087) les reliques de saint Nicolas de Myre à Bari, en Italie. La dévotion à ce saint se développe alors comme une trainée de poudre en Europe. Et pourtant… aucune trace dans les fresques ! Entrons donc et comme dirait Stéphane Bern : « Suivez-moi ! »
Passons sur l’architecture (pourtant, il y aurait de quoi dire ne serait-ce que sur le porche d’entrée ou les chapiteaux - vous pourrez lire une description très précise dans « Touraine romane » des Éditions Zodiaque) pour nous arrêter sur deux points : les fresques du choeur et l’entrée de la crypte.



Ces fresques ne sont pas celles que je veux vous présenter mais on ne peut les négliger puisqu’elles sont une sorte de miroir de celles de la crypte. Remarquons donc :
le Christ en majesté dans sa mandorle,
Le cortège des anges (j’y reviendrai plus tard),
Les lignes ocres rouge et jaune de séparation,
Et surtout cette bande centrale ornée de sept petites têtes dans des ronds.


Dans la première travée, on observe des fresques représentant le cycle de l’incarnation du Christ. L’ensemble de l’église devait être couverte de fresques historiées ou décoratives puisqu’on trouve quelques lacunes ici ou là.

Et comme vous le voyez aussi, on voyait même jusqu’à la fin du XIXe siècle (photographie de 1894), la représentation des mois sous la corniche du mur gouttereau nord.


Maintenant, regardez le choeur. Il est surélevé au-dessus de la crypte. Au centre se place l’escalier qui permet d’y descendre. Mais avant de descendre, intéressons-nous à son architecture.
La crypte
La construction de la crypte et ses modifications


Comme on le voit sur ces plans, la crypte occupe la totalité de la surface du choeur, et fut semi-enterrée. On voit clairement cette ligne qui marque le niveau du sol de la nef.
Mais ce qui est encore plus passionnant est de découvrir que cette crypte ne fut pas construite simultanément au choeur de l’église, mais postérieurement. En fait, deux théories s’affrontent depuis les travaux de restauration de 2012.

Sur cette photo, vous apercevez la base de la colonne du choeur, qui conserve encore des traces de la peinture gris-bleu d’origine (peinture que l’on retrouve à la base des fûts dans le choeur) et qui a été noyée dans le mur de la crypte. Un effondrement du voutain dû à la construction d’une porte actuellement bouchée a mis en évidence cette curiosité.

Cela veut donc dire qu’on a creusé le sol de la nef sur un bon mètre de profondeur, que l’architecte a disposé huit colonnes porteuses appuyées sur le tufeau du sol, enveloppé la crypte d’un mur avec deux pilastres et neuf colonnes semi-engagées, sur lesquelles il a construit une voûte en berceau, sans arêtes vives (comme dans les poissons de supermarché). Puis il a créé une ouverture sur le flanc occidental avec un escalier menant vers la nef, et couvert le sol du chœur d’une chape qui repose sur les colonnes de la crypte. Le tour est joué.
Une deuxième théorie récente imagine que la surface de la crypte correspond à la toute première église et que l’on aurait bâti le chœur de la nouvelle église sur ces anciens murs comme fondation. Des restes de peintures murales découverts en 2012 pourraient accréditer cette thèse, mais aucune analyse au carbone 14 n’a été faite. Cependant, une telle théorie expliquerait la présence d’une crypte dans cette église paroissiale qui n’avait ni reliques, ni corps saint ou d’un donateur, ni statue miraculeuse, ni signe d’un quelconque pèlerinage local.

Alors, première question : pourquoi avoir construit une telle crypte dans l’église paroissiale, même si elle appartenait au prieuré ? Et si rapidement après la construction de l’église ? N’aurait-il pas été plus judicieux de construire d’abord la crypte et de s’y appuyer directement pour édifier le chœur ? J’y reviendrai car c’est la question essentielle pour comprendre, ou imaginer, un programme aux fresques de la crypte.

Le temps, et la barbarie des curés, va faire son œuvre… D’abord, peu de temps après avoir terminé la crypte, Monsieur le curé fait ouvrir une porte qui lui donne accès à la crypte directement à partir du jardin de son presbytère. C’est cette porte que l’on voit ici, rebouchée à une date inconnue. Toujours est-il que les dommages furent conséquents sur les fresques, tout ça pour en faire une cave de dépôt de vin et d’outils de jardin. Ce sera le cas jusqu’à la redécouverte des fresques en 1862.


À une autre date inconnue, une ouverture fut pratiquée dans le sol du choeur et débouchait au niveau de la fresque du péché originel. On en voit ici les traces sur une photographie de 1939. Volonté de voir l’intérieur de la crypte, alors qu’il n’y avait aucune relique ? Bouche d’aération ? Impossible à savoir, mais là encore, gros dommages sur les fresques.
Vers les restaurations
Puis la crypte semble tomber dans l’oubli. Fut-elle fermée, voire abandonnée ? Une nouvelle fois, nous n’avons aucune information. Mais en 1862, Louis de Bodin comte de Galembert, peintre et archéologue, y fait allusion dans ses écrits sans pour autant en donner une quelconque description. C’est lui qui peinturlure l’église de Rivière à la fin du XIXe pour donner l’apparence d’une église médiévale peinte. Notez la similitude visuelle de la disposition intérieure des deux églises. Il est fort possible d’imaginer une influence, l’église de Rivière étant antérieure. Et l’on sait le besoin d’imiter un style : refaire une crypte comme à Rivière (cette crypte datant du IIIe siècle et conservant une statue miraculeuse : Notre-Dame de Rivière).

Il faudra attendre 1925 pour lire la première étude, et surtout 1938 pour que le célèbre Henri Focillon s’y intéresse. À partir de là, devant des fresques aussi intrigantes, les chercheurs se déchaînent ! Même André Malraux les a intégrées à son Musée imaginaire. Les théories les plus fouillées sont proposées, voire parfois les plus folles puisqu’un américain en 1989 y voyait le travail de… Prosper Mérimée. Comment ne pas ajouter « Prosper, Youp La Boum » ?! Ce n’est plus le roi du macadam mais de la supercherie.

En 1940, une jeune femme, Marthe Flandrin est sa belle-soeur, font les premiers relevés en aquarelle des fresques. Ce seront elles qui permettront la réalisation de la copie de la crypte à la Cité de l’Architecture en 1941.
Puis, à la demande des Monuments Historiques, diverses restaurations sont effectuées, mais jamais de grande ampleur : ce ne sont que des retouches faites avec plus ou moins de bonheur. La France n’a pas encore tiré toutes les leçons de la Charte de Venise, ni même acquis les techniques développées avec succès en Italie. Il devient alors difficile de repérer, par exemple, les coups de brosse d’origine et ceux ajoutés au XXe siècle sur les fonds blancs. Sans parler de la volonté de rendre plus lisibles certaines fresques qui, en fait, vont les dénaturer (nous le verrons avec les « saisons »). Il fallut attendre 2012 pour qu’un programme complet de restauration de la crypte soit entrepris. Mais combien de pertes entre 1940 et 2012 ? Par exemple, cet oiseau photographié en 1940 dont il ne reste quasiment plus rien aujourd’hui.

Avant d’en venir aux fresques, remarquons les deux chapiteaux sculptés. Tous les autres sont simplement épannelés et furent couverts, comme les colonnes, d’un badigeon imitant le marbre et autres pierres nobles. Notons que dans l’église, à la croisée du transept, on trouve sur un chapiteau une scène représentée dans la crypte : la tentation d’Adam et Ève.

Nos deux chapiteaux, situés à l’entrée, les deux premières colonnes de la première travée, représentent :
Nord : Rinceaux et palmettes.
Sud : émergeant des végétaux, un personnage chevauchant un an mal fabuleux poursuivant une femme tombée à terre (quelques traces de polychromie). Allusion à l’Apocalypse, la femme poursuivie par le dragon ? Ou signe du parcours spirituel à réaliser ? Ou allusion historique ?

On trouve encore sur les autres chapiteaux, simplement épannelés, des traces de polychromie imitant le marbre.
Questions en suspens
J’ai laissé deux questions en suspens :
Quel rapport entre les fresques de la crypte et celles du choeur de l’église ? Ce sera pour la conclusion !
Pourquoi avoir construit une crypte dans cette église paroissiale (d’autant plus qu’on n’y connaît aucun culte à de quelconques reliques, ni même la trace d’un autel), et pour quel usage ? Peut-on découvrir un programme iconographique pour les fresques ?
Avant d’y apporter un embryon de réponse (comment prétendre plus ?), regardons en détail les fresques. Stéphane Bern, à toi : « Venez, suivez-moi ! » (il manque la musique !)
Les fresques

Je vous conseille de prendre en main la feuille que vous avez dû télécharger avec l’invitation Webex.
Commençons par regarder une petite vidéo qui fut réalisée après la dernière restauration. Elle est intéressante car elle nous montre une visite à la lueur des bougies
Non diffusable sur ce site
Voici donc le dessin qui montre la projection au sol des diverses fresques.

Mais, auparavant, un petit mot sur le style et la composition générale, avant d’imaginer un éventuel programme iconographique.
Quelques précisions
Je vais essayer d’être synthétique, et ce pour deux raisons, la première est que je ne prétendrai pas être historien de l’art, et la seconde est que je n’ai pas suffisamment de connaissances techniques et comparatives pour m’extraire de ce que j’ai lu au sujet de ces fresques.

D’abord, la datation. Hormis de penser qu’elles sont l’oeuvre de Prosper Mérimée, la plupart des spécialistes se retrouvent dans une fourchette entre 1100 et 1150. Mais, tous sont d’accord pour dire que même si elles tiennent à deux équipes différentes de peintres, elles ont été réalisées simultanément.
La technique picturale est assez courante à cette époque et dans cette région. C’est une peinture dite « à la détrempe ». On applique la couleur à la colle, sans eau, sur un mortier sec qui est juste remouillé puis le dessin est tracé sur l’enduit avant de peindre le fond. Cela demande une grande rapidité d’exécution mais permet les corrections. Elles sont alors faites à sec, tout comme certains détails, ce qui explique leur disparition, comme par exemple celle des prunelles qui souvent sont tombées et laissent un regard vide.
Une autre caractéristique est celle des tons plats, sans dégradé, sans recherche de modulation des couleurs pour rendre un volume. Le monde n’a que deux dimensions.
La particularité de ces fresques de Tavant tiennent entre autres à deux points : une palette de couleur limitée (ocre jaune, ocre rouge, vert et blanc) et un travail à grands traits brossés. À noter que la couleur bleue est quasiment inexistante dans les fresques romanes de cette région.

Le style pictural nous montre aussi que le fresquiste ne s’appuie absolument pas sur la minutie des enlumineurs. Ici, on est plus proche de l’esquisse, voire d’une sorte de flou impressionniste, comme si le fresquiste avait d’abord tracé au charbon les formes essentielles et simplement couvert de quelques couleurs les traits grossiers. Nous en voyant un exemple sur ce dessin préparatoire qui est venu corriger une fresque réalisée et modifiée (on voit les jambes d’un vice abattu au sol).
C’est la vue globale qui nous touche et non le détail. C’est d’autant plus fort que ces peintures se trouvent à deux mètres de haut, donc à hauteur des yeux, que le recul n’existe quasiment pas, et qu’on les regardait à la lueur des cierges. Elles devaient d’autant plus s’animer aux yeux du pèlerin. Et encore plus avec ce fond blanc qui devait renvoyer la lumière et accentuer les ombres. Notons enfin la juxtaposition des couleurs, et un travail réalisé rapidement par des coups de pinceau et de brosse.
Postérité : Au milieu du XIIe siècle, on constate deux courants dans la peinture romane : un travail sur le trait accompagné d’une dissolution des couleurs ; le second, un fort maniement de la couleur. Notre crypte correspond mieux au premier courant. Par exemple, vous pouvez aller voir la déposition de Croix de la Varenne-Bourreau (milieu XIIe : puissance de la couleur) ou les saintes Femmes de Genneteuil (vers 1170 : ponctuation anguleuse des joues) ou encore le cycle de la Vierge à Pouzages (XIIIe : tension des corps).Influences : Beaucoup ont vu dans cette technique picturale une forte identité régionale poitevine. J’y ajouterai la possibilité d’une influence anglaise, voire du sud de la France. Ces fresques restent très marquées par l’époque romane, ne serait-ce que par le dynamisme des corps accentué par la présence de spirales, comme on les voit à Vézelay. Enfin, il est assez surprenant de comparer cette oeuvre avec ce manuscrit d’Amiens (École anglaise du Xe et XIe siècle - Ms 0024 Amiens) pour lesquels les styles font preuve d’une grande similarité.

Notons quelques autres caractéristiques : des yeux vides (j’ai expliqué pourquoi), des gorges dessinées avec deux demi-cercles, des sourcils en aile d’oiseau, une arête du nez droite, des visages oblongues, des corps en mouvement, etc.

De même, seul une triple ligne tricolore sépare les différents voutains mais sans imposer une vraie limite. La seule vraie limite qui marque notre vision est cette ligne faîtière qui aboutit au Christ en Gloire. À noter que sur un des berceaux, la ligne se modifie. D’un trait jaune entouré de rouge, on passe à un trait rouge entouré de jaune. Remarquez aussi que ces lignes ont été tracées aussi dans les bas-côtés, ce qui laisserait penser que les voutes auraient aussi dû être peintes.
Notons enfin que plusieurs experts estiment que seules la moitié des fresques d’origine sont encore visibles, ce qui en rend la lecture globale plus difficile, et complique l’appréhension d’un éventuel programme, et surtout un parcours. Mais ne nous y trompons pas. Il ne s’agit pas de croire que ce que nous voyons est ce qui reste des fresques réalisées et que la moitié a disparu. Il serait plus juste de dire que seule la moitié du programme fut réalisé. Et, à mon humble avis, cette autre moitié aurait été peinte, alors, dans les bas-côtés, mais je n’en suis même pas sûr. Ce que nous voyons dans la nef et dans l’abside est un travail terminé. Sinon, pourquoi le peintre aurait centré toutes les scènes et y aurait mis tant de détail ? Les deux seules fresques visible en dehors de la nef sont : le pèlerin sur le mur occidental et un dessin d’un visage de jeune moine dans le bas-côté nord, près de l’abside.
Enfin, en visitant, j’ai remarqué que de nombreuses scènes dépassent le cadre, empiétant d’un pied, d’une lance, ou autre élément le cadre marqué par les lignes de faîtage. On ne peut les tenir en place !
Lecture suivie de l’ouest (escalier d’entrée) vers l’est (Christ en Gloire)

En premier lieu, reprenant le plan de la crypte :
Longueur de la crypte jusqu’au pilier axial de l’abside : 7, 45 mètres
Largeur de la crypte : 4, 18 mètres
Hauteur de la crypte : 2, 35 mètres
Structure : une demi travée en entrée, quatre travées séparées par deux colonnes, et une abside terminée par trois colonnes engagées dont une axiale.