Le mystère inimitable

Introduction
Doctus cum libro. On invente rarement tout de soi-même. Le travail est plutôt d’arriver à tricoter quelque chose d’élégant et de clair avec tous les fils que l’on récupère de-ci, de-là ! Et c’est ici une approche spirituelle de ce mystère de la Transfiguration que je tiens à réaliser à l’aide d’oeuvres d’art, comme moyens pour notre vie intérieure. Car, il me semble, que l’art est à la croisée du visible et de l’invisible, une porte, une fissure qui donne accès à la Gloire de Dieu…
Ainsi, il ne s’agit pas ce soir d’aborder la scène de la transfiguration à travers l’évolution de sa représentation au cours des âges, ni d’un relevé exhaustif d’œuvres à travers le monde. Mais plutôt de voir comment quelques artistes ont illustré cet événement évangélique sous le mode spirituel.
Le Cardinal de Lubac, dans son célèbre ouvrage sur Origène (Histoire et Esprit : l’intelligence de l’Écriture d’après Origène, Cerf , 1950) reprend la méthode des Pères de l’Église que résumera plus tard Augustin de Dacie (+ 1282) dans ce quatrain :
« Littera gesta docet,
quid credas allegoria,
Moralis quid agas,
quo tendas anagogia. »
Ce qui signifie :
« La lettre instruit des faits qui se sont déroulés,
L’allégorie apprend ce que l’on a à croire,
Le sens moral apprend ce que l’on a à faire,
L’anagogie apprend ce vers quoi il faut tendre. »
On en déduit ces quatre sens de l’écriture en :
Lecture historique,
Lecture allégorique,
Lecture tropologique,
Et lecture anagogique.
C’est donc ce plan que j’utiliserai.