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Lundi, 11ème semaine du T. O. — Année paire

La loi du Talion



Stèle du code d’Hammarubi

Anonyme

Basalte, 225 x 79 x 47 cm, vers 1750 avant Jésus-Christ

Musée du Louvre, Paris (France)


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 5, 38-42)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil, et dent pour dent. Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. À qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos ! »


Méditation

Sur cette stèle du code d’Hammarubi, on peut lire les premières règles qui donneront la loi du Talion : œil pour œil, dent pour dent. Bref, la peine doit être équivalente à la valeur du crime, par réciprocité. Les militants maoïstes en 1968 la retraduiront ainsi : « Pour un oeil, les deux yeux… Pour une dent, toute la gueule ! »


Mais Jésus veut sortir de ce principe de réciprocité pour rendre du sens aux actes. La première chose est de ne pas sombrer dans l’engrenage de la violence, quelle qu’elle soit, physique, morale ou verbale. Et c’est d’abord à l’offensé à mettre un terme à cet enchaînement, à accepter de rendre l’amour pour le mal. Ne sont-ce pas les mêmes paroles que nous disons dans le Notre Père : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés » ? « Il est un bon moyen de se créer une âme amicale : le sourire. Pas le sourire ironique et moqueur, le sourire en coin de lèvres, qui juge et rapetisse. Mais le sourire large, net, le sourire scout à fleur de rire. Savoir sourire : quelle force ! Force d’apaisement, force de douceur, de calme, force de rayonnement. Souris à ce pauvre à qui tu viens de donner deux sous…, à cette dame à qui tu viens de céder ta place… ; à ce monsieur qui s’excuse parce qu’il t’a écrasé le pied en passant. Il est malaisé parfois de trouver le mot juste, l’attitude vraie, le geste approprié. Mais sourire ! c’est si facile… et cela arrange tant de choses ! », écrit Guy de Larigaudie.


La deuxième marche est un peu plus difficile à grimper. Il ne s’agit pas simplement de ne pas rendre le mal. En plus, il faut donner plus. Tu veux ma tunique ? Voici aussi mon manteau ! C’est la deuxième déflagration nucléaire qui peut étendre le feu de la violence. Plus que le pardon, le don par amour. Mais il ne faut pas non plus devenir naïf, ne pas se laisser abuser par l’autre qui voudrait alors profiter de notre charité comme une faiblesse. Un seul exemple... Jésus n’a jamais tendu la deuxième joue lorsqu’il fut giflé par le garde du Grand-Prêtre (Jn 18, 23) : « Si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal ? Mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? » Bon mais pas c... !

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