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Lundi, 16e semaine du T.O. — année impaire

Le signe de Jonas



Jonas et Léviathan

Giotto di Bondone (Florence, 1267 - Florence, 1337)

Fresque, vers 1305

Chapelle Scrovegni, Padoue (Italie)


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 12, 38-42)

En ce temps-là, quelques-uns des scribes et des pharisiens adressèrent la parole à Jésus : « Maître, nous voulons voir un signe venant de toi. » Il leur répondit : « Cette génération mauvaise et adultère réclame un signe, mais, en fait de signe, il ne lui sera donné que le signe du prophète Jonas. En effet, comme Jonas est resté dans le ventre du monstre marin trois jours et trois nuits, le Fils de l’homme restera de même au cœur de la terre trois jours et trois nuits. Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront en même temps que cette génération, et ils la condamneront ; en effet, ils se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas. Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera en même temps que cette génération, et elle la condamnera ; en effet, elle est venue des extrémités de la terre pour écouter la sagesse de Salomon, et il y a ici bien plus que Salomon. »


Méditation

Des signes, toujours des signes ! On peut comprendre l’agacement de Jésus qui est fatigué d’entendre cette demande de « preuves ». N’ont-ils pas la foi ? Nous jetons souvent la pierre aux pharisiens et aux scribes, leur reprochant leur incrédulité. Pourtant, même chez les apôtres, Thomas réclamera un signe pour être sûr de la résurrection du Christ. Nous-mêmes, moi le premier, nous demandons à Dieu des signes… Parfois, Dieu fait des « clins d’œil », mais j’ai l’impression que c’est uniquement si nous n’avons rien demandé. Quand nous demandons des signes, des preuves, il semble fermer l’oreille… Et à juste titre ! Par analogie, dans une vie de couple, nous sommes heureux des petits cadeaux sans raison que nous fait l’autre : ce sont les petits clins d’œil. Mais ne serions-nous pas agacés, voire déçus, si l’autre nous demandait des preuve d’amour ? Si l’amour doit se prouver et se démontrer, ce n’est plus de l’amour. N’en est-il pas de même pour la foi (car la foi n’existe pas sans amour) ? Mais en fait, ne faut-il pas mieux vaincre que convaincre ? Vaincre nos doutes, nos hésitations, nos tergiversations plutôt que de vouloir être convaincu, ou de se convaincre.


Alors, Jésus nous donne un signe, un seul signe : celui de Jonas. Nous connaissons cette histoire, ce conte pourrions-nous dire (car c’est une histoire fondatrice et non le récit d’un événement réel). Jonas qui manquait de foi et de force face à la demande de Dieu qui l’envoyait comme prophète à Ninive. Comprenant son erreur suite à la tempête qui secoue l’esquif où il s’est embarqué, il se jette à l’eau et est dévoré par un énorme serpent de mer : Léviathan (et non une baleine !). Il restera en ses entrailles trois jours. Voilà une surprenante retraite pour méditer sur ses erreurs. Mais il en ressortira, vomi par le serpent, convaincu de la mission que Dieu lui a confiée. Trois jours dans la mort avant de retrouver la vie, comme Jésus qui plongera trois jours dans les eaux de la mort pour ressusciter et nous offrir le salut. Le seul signe est donc la résurrection. Comme le confirme saint Paul (1 Co 15, 17) : « Et si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est sans valeur, vous êtes encore sous l’emprise de vos péchés. » Ne demandons aucun autre signe que celui de la foi en la résurrection !

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