Le signe de Jonas

Jonas et la baleine
Giotto di Bondone (Florence, c. 1267 - Florence, 1337)
Fresque, vers 1305
Chapelle Scrovegni (Chapelle Arena), Padoue (Italie)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 11, 29-32)
En ce temps-là, comme les foules s’amassaient, Jésus se mit à dire : « Cette génération est une génération mauvaise : elle cherche un signe, mais en fait de signe il ne lui sera donné que le signe de Jonas. Car Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive ; il en sera de même avec le Fils de l’homme pour cette génération. Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera en même temps que les hommes de cette génération, et elle les condamnera. En effet, elle est venue des extrémités de la terre pour écouter la sagesse de Salomon, et il y a ici bien plus que Salomon. Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront en même temps que cette génération, et ils la condamneront ; en effet, ils se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas. »
Méditation
De tout temps, l’homme a eu besoin de signes… Nous demandons à Dieu de conforter notre foi par des miracles, des signes qui viendraient nous dire que nous sommes sur le bon chemin, ou que notre prière a été exaucée. C’est normal, nous ne sommes que des hommes ! Mais Jésus veut nous faire faire un pas de plus, signe (et là c’est un vrai signe) de sa confiance en nous. Il veut nous faire passer de l’attestation par la raison ou par nos sens, à la foi, la seule qui peut véritablement témoigner de l’amour de Dieu pour nous. Et cette foi est très minimaliste, si vous me permettez ce mot. Qu’est-ce à dire ? Simplement qu’elle se résume en un kérygme : Dieu le Père est notre créateur, Jésus ressuscité est notre sauveur, l’Esprit de Dieu est notre vivificateur. Le pape François décrit la première proclamation par laquelle tout commence, par ces mots : « Jésus Christ t'aime, il a donné sa vie pour te sauver, et maintenant il est vivant à tes côtés chaque jour pour t'éclairer, pour te fortifier, pour te libérer. » (Evangelii Gaudium § 164).
Alors, quel est ce signe de Jonas ? Rappelez-vous, Jonas qui se jette à la mer et se retrouve dans le ventre d’un gros poisson dont il ne sortira que trois jours plus tard, vivant. Comme Jésus plongé dans les eaux de la mort dont il ressortira vivant trois jours après. Le seul vrai signe qui nous est donné est celui de la résurrection. Et là, personne ne l’a vue. Les apôtres n’ont vu que le ressuscité, pas la résurrection qui transcende le temps. C’est là le signe de la foi : croire que Jésus est vivant, ressuscité au milieu de nous et qu’il nous sauve par son sacrifice. Ne pas voir ce signe, ne pas y croire, c’est tomber sous le coup de ce que saint Paul proclamera (1 Co 15, 12-14) : « Nous proclamons que le Christ est ressuscité d’entre les morts ; alors, comment certains d’entre vous peuvent-ils affirmer qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? S’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si le Christ n’est pas ressuscité, notre proclamation est vaine, votre foi aussi est vaine… »