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Lundi, 29e semaine du T.O. — Année Paire

Donner et recevoir



Les sept oeuvres de miséricorde

Frans Francken II (Anvers, 1581 - Anvers, 1642)

Huile sur toile, 69 x 110 cm, 1613-1617

Musée de l’Hermitage, Saint-Pétersbourg (Russie)


Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens (Ep 2, 1-10)

Frères, vous étiez des morts, par suite des fautes et des péchés qui marquaient autrefois votre conduite, soumise aux forces mauvaises de ce monde, au prince du mal qui s’interpose entre le ciel et nous, et dont le souffle est maintenant à l’œuvre en ceux qui désobéissent à Dieu. Et nous aussi, nous étions tous de ceux-là, quand nous vivions suivant les convoitises de notre chair, cédant aux caprices de la chair et des pensées, nous qui étions, de par nous-mêmes, voués à la colère comme tous les autres. Mais Dieu est riche en miséricorde ; à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions des morts par suite de nos fautes, il nous a donné la vie avec le Christ : c’est bien par grâce que vous êtes sauvés. Avec lui, il nous a ressuscités et il nous a fait siéger aux cieux, dans le Christ Jésus. Il a voulu ainsi montrer, au long des âges futurs, la richesse surabondante de sa grâce, par sa bonté pour nous dans le Christ Jésus. C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, et par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Cela ne vient pas des actes : personne ne peut en tirer orgueil. C’est Dieu qui nous a faits, il nous a créés dans le Christ Jésus, en vue de la réalisation d’œuvres bonnes qu’il a préparées d’avance pour que nous les pratiquions.


Méditation

Paul vient nous confirmer que nous sommes sauvés par grâce, par un don ineffable de Dieu. Et ce, par le moyen de notre foi. Mais il existe un risque : imaginer qu’il suffit de croire en Dieu, de proclamer notre foi pour que ce don du salut nous soit définitivement acquis. En effet, si Dieu donne, c’est aussi pour que nous lui rendions ! Ainsi, dans la liturgie, nous ne disons pas « nous te remercions, Seigneur », mais « nous te rendons grâce ». Nous te rendons, nous faisons retourner à toi les grâces que tu nous as données. Si nous le faisons, c’est par le moyen de notre foi, comme le dit l’apôtre. Mais cette foi n’est pas intimiste, à garder pour nous. La foi est diffusive. Ce cadeau, ce don qui nous est fait, nous ne pouvons l’enfermer en nous, nous devons le partager : telle est notre mission. N’est-ce pas ce que nous pouvons lire dans le texte du Jugement Dernier chez Matthieu (Mt 25) ? « Tout ce que vous avez fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait ».


Soyons attentifs aux derniers mots de Paul : cela ne vient pas d’actes dont nous pourrions tirer orgueil. Comme si pour obtenir le salut de Dieu je devais me plier de bonne ou mauvaise grâce à faire quelques efforts envers les autres. Et du coup, une fois les actes réalisés, en tirer quelque gloriole personnelle, ou du moins la satisfaction d’avoir fait le minimum requis… Non ! Paul précise : nous sommes créés en vue de réaliser et pratiquer des oeuvres bonnes. Des oeuvres que nous faisons par le moyen de la foi, au nom du Christ, parce que nous serons jugés sur l’amour (Jean de la Croix). Ce que ce tableau illustre : réaliser les sept oeuvres de miséricorde décrites en Matthieu (l’ensevelissement des mots n’y est pas mais fut ajouté ensuite) : donner à manger aux affamés ; donner à boire à ceux qui ont soif ; vêtir ceux qui sont nus ; accueillir les pèlerins ; assister les malades ; visiter les prisonniers ; ensevelir les morts.


Les accomplir au moyen de la foi, au nom de Jésus-Christ, c’est comme cela que nous retournons à Dieu les grâces qu’il nous a faites : rendre à Dieu son trésor, ces pauvres. Alors, en sauvant une âme, nous sauvons notre âme et toute l’humanité. « Celui qui sauve une vie sauve l’humanité entière » dit le Talmud.

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