La chaîne de l’amour

L'échelle du paradis
Herrade de Landsberg (Alsace, 1130 - Hohenburg, 1195)
Hortus Deliciarum du Mont Saint-Odile
Enluminure originale du XIIème siècle, copie du XIXème siècle
Bibliothèque du Grand Séminaire de Strasbourg (France)
Lecture de la deuxième lettre de saint Pierre apôtre (2 P 1, 2-7)
Bien-aimés, que la grâce et la paix vous soient accordées en abondance par la vraie connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur. Sa puissance divine nous a fait don de tout ce qui permet de vivre avec piété, grâce à la vraie connaissance de celui qui nous a appelés par la gloire et la force qui lui appartiennent. De la sorte nous sont accordés les dons promis, si précieux et si grands, pour que, par eux, vous deveniez participants de la nature divine, et que vous échappiez à la dégradation produite dans le monde par la convoitise. Et pour ces motifs, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la connaissance de Dieu, à la connaissance de Dieu la maîtrise de soi, à la maîtrise de soi la persévérance, à la persévérance la piété, à la piété la fraternité, à la fraternité l’amour.
Méditation
Pourquoi avoir pris comme illustration cette « échelle » ? Car, pour arriver en haut, il faut gravir échelon par échelon. Comme Pierre nous y invite dans cette lettre. Faire des efforts pour grimper de barreau en barreau : de la foi à la vertu, de la vertu à la connaissance de Dieu, de la connaissance de Dieu à la maîtrise de soi, de la maîtrise de soi à la persévérance, de la persévérance à la piété, de la piété à la fraternité, et de la fraternité au dernier barreau : l’amour. Comme pour cette image où le moine (ou son âme) grimpe vers Dieu, tentant de déjouer les flèches du Diable. Reprenons ces diverses étapes :
La foi. Elle est bien la première étape, sinon pourquoi se lancer dans une telle ascension ?! Le diable tire la flèche du doute. La vertu. C’est-à-dire la règle que l’on se donne, ou que Dieu nous donne pour ne pas rater un barreau. Le diable tire la flèche du vice. La connaissance de Dieu. Laisser Dieu naître en et avec nous. Le diable tire la flèche de du désintérêt. La maîtrise de soi. Croire en soi, et se croire capable d’y arriver. Le diable tire la flèche du relativisme. La persévérance. Car Dieu nous fait confiance et sait que nous pourrons réussir. Le diable tire la flèche du défaitisme. La piété. Car seul la prière peut nous obtenir la force nécessaire. Le diable tire la flèche de l’orgueil : j’y arriverai seul ! La fraternité. Car on ne peut y arriver seul, on a besoin des autres. Ça s’appelle la communion des saints. Le diable tire la flèche de l’isolement. L’amour. C’est la destination ultime car « Dieu est amour ». Le diable tire la flèche de la haine...
Alors, ne nous décourageons pas et avec l’Esprit-Saint, grimpons cette échelle qui mène au Paradis, étape par étape, sans rater un barreau, sans sauter un échelon !