Prends ta civière -

Jésus prouve, en guérissant un paralytique, qu’il a le pouvoir de pardonner les péchés,
Claude Vignon (Tours, 1593 - Paris, 1670),
Gravure, 22,4 x 16 cm, date inconnue,
Metropolitan Museum of Art, New-York (U.S.A.)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 5, 17-26)
Un jour que Jésus enseignait, il y avait dans l’assistance des pharisiens et des docteurs de la Loi, venus de tous les villages de Galilée et de Judée, ainsi que de Jérusalem ; et la puissance du Seigneur était à l’œuvre pour lui faire opérer des guérisons. Arrivent des gens, portant sur une civière un homme qui était paralysé ; ils cherchaient à le faire entrer pour le placer devant Jésus. Mais, ne voyant pas comment faire à cause de la foule, ils montèrent sur le toit et, en écartant les tuiles, ils le firent descendre avec sa civière en plein milieu devant Jésus. Voyant leur foi, il dit : « Homme, tes péchés te sont pardonnés. » Les scribes et les pharisiens se mirent à raisonner : « Qui est-il celui-là ? Il dit des blasphèmes ! Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? » Mais Jésus, saisissant leurs pensées, leur répondit : « Pourquoi ces pensées dans vos cœurs ? Qu’est-ce qui est le plus facile ? Dire : “Tes péchés te sont pardonnés”, ou dire : “Lève-toi et marche” ? Eh bien ! Afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a autorité sur la terre pour pardonner les péchés, – Jésus s’adressa à celui qui était paralysé – je te le dis, lève-toi, prends ta civière et retourne dans ta maison. » À l’instant même, celui-ci se releva devant eux, il prit ce qui lui servait de lit et s’en alla dans sa maison en rendant gloire à Dieu. Tous furent saisis de stupeur et ils rendaient gloire à Dieu. Remplis de crainte, ils disaient : « Nous avons vu des choses extraordinaires aujourd’hui ! »
Méditation
On est toujours surpris de lire qu’après sa guérison, Jésus invite l’homme à prendre avec lui son brancard. N’est-il pas été plus simple de le laisser sur place et d’oublier ce grabat qui ne fait que rappeler les souffrances passées ? Eh bien, justement, non ! En prenant avec lui ce lit de douleur, cet homme n’oubliera ni ce que Dieu a fait pour lui, sa guérison physique, ni l’absolution de ses péchés, sa guérison spirituelle. Jésus ne dirait-il pas au paralytique qu’il guérît à la piscine Probatique (Jn 5, 14) : « Te voilà guéri. Ne pèche plus, il pourrait t’arriver quelque chose de pire. » Bref, un petit moyen mnémotechnique ! Certes, encombrant, mais bien utile... Et nous qui avons aussi été guéris, peut-être dans notre corps, mais sûrement en notre âme, quels moyens nous donnons-nous, ou recevons-nous du Seigneur pour ne pas oublier les grâces qui nous furent faites ? Quelle place donnons-nous à l’action de grâce dans notre prière ? C’est pourtant ce que Jésus attend de chaque personne qu’il aborde et purifie : non pas des excuses, non pas des louanges spécieuses, mais un vraiment remerciement, une vraie action de grâce (ce qui se dit eucharistie en grec), une louange qui retourne à celui qui nous a tout donné.