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Mardi, 10e semaine du T.O. — Année impaire

Sous le boisseau



Intérieur d’une maison traditionnelle de Palestine

Anonyme

Taybeh (Palestine)


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 5, 13-16)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade, comment lui rendre de la saveur ? Il ne vaut plus rien : on le jette dehors et il est piétiné par les gens. « Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. »


Méditation

Si vous avez la chance d’aller un jour en Palestine, faites le détour à Taybeh pour aller voir cette maison. On l’appelle la « maison des paraboles ». Pourquoi ? Parce qu’en regardant les quelques pièces de cette demeure traditionnelle retrouvée sous des décombres voici près de cinquante ans, on comprend mieux l’évangile, ou du moins avec plus de justesse.


Ainsi, sur cette photographie, nous voyons ce que l’on appelle la « pièce commune » (comment ne pas penser à Noël ?) En-dessous se situe une étable basse, séparée de l’escalier qui monte à la salle, par une mangeoire... La chaleur des animaux en-dessous permettait de donner une douce chaleur à la pièce. Dans la pièce, on peut y voir les grandes cuves qui servent de réserve pour l’eau, le blé ou l’huile. Remarquez même les jarres dans lesquelles on mettait le sel pour le conserver à l’abri de l’humidité...


Et cette structure en bois que l’on appelle... un boisseau ! Elle permet d’entreposer les grabats de paille sur lesquels vont dormir les membres de la famille. Le soir, on retire de cette « armoire » chaque matelas et on les met sur le col. Comprenez-vous pourquoi il est parfois difficile à un père de famille de répondre à l’importun qui vient sonner de nuit chez lui ? Il lui faut enjamber tous les matelas au risque de réveiller ses enfants.


Et la nuit, il faut bien éclairer la pièce. Allez-vous mettre la bougie sous ce boisseau ? Bien sûr que non ! Alors, vous la glissez dans le chandelier déjà posé en haut du boisseau et vous éclairez toute la pièce.


En fait, quand on y est attentif (et que l’on connaît un peu mieux une telle maison) on se rend compte que beaucoup de paraboles de Jésus ne sont pas si compliquées que cela. Elles sont simplement une leçon tirées de notre vie. Vous ne voulez pas que le sel perde de son goût ? Eh bien, vous non plus, ne perdez pas votre goût, ne devenez pas insipides (même si c’est un peu ce que notre société — voire l’Église parfois — nous laisse croire : pas de vagues, le plus discret possible... pour vivre heureux, vivez cachés...etc) Non, ne vivez pas cachés ! Soyez des lumières, des phares pour vos frères perdus dans la mer de ce monde (sans jeu de mots...) Éclairez-les en osant prendre de la hauteur (n’est-ce pas sur la montagne que l’on rencontre Dieu ?) Illuminez ce que les ténèbres veulent dissimuler. Le Père Sevin disait : « Oser... c’est la sainteté ! » Ce que l'amour n'oserait prendre, l'amour ose le donner. « Il faut oser ou se résigner à tout. » Disait Tite-Live.

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