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Mardi, 13ème Semaine du T. O. — Année Paire

Sauve-nous !



Christ endormi durant la tempête

James Tissot (Nantes, 1836 - Chenecey-Buillon, 1902)

Illustration pour « La vie du Christ », Gouache sur papier, 14 x 19,5 cm, 1886-1894

Brooklyn Museum of Art, Brooklyn New-York (U.S.A.).


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 8, 23-27)

En ce temps-là, comme Jésus montait dans la barque, ses disciples le suivirent. Et voici que la mer devint tellement agitée que la barque était recouverte par les vagues. Mais lui dormait. Les disciples s’approchèrent et le réveillèrent en disant : « Seigneur, sauve-nous ! Nous sommes perdus. » Mais il leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs, hommes de peu de foi ? » Alors, Jésus, debout, menaça les vents et la mer, et il se fit un grand calme. Les gens furent saisis d’étonnement et disaient : « Quel est donc celui-ci, pour que même les vents et la mer lui obéissent ? »


Méditation

Le voici, Jésus, dans cette barque, qui dort la tête sur le bois de la barque. À la fin de son apostolat, il s’endormira encore la tête sur le bois de la Croix. Et aujourd’hui encore, il dort la tête sur le bois de la barque de l’Église. Et nous avons du mal à comprendre qu’il puisse dormir alors que nous sommes confrontés aux tempêtes ; que ce soit celle qu’essuient les disciples sur le Lac, que ce soit celle qui se déclenchera quand il est crucifié, au milieu d’un tout petit reste, que ce soient celles qu’affronte la barque de l’Église depuis des siècles. Pourquoi dort-il ? Peut-être attend-il que ce soient nos entrailles, et non notre raison, qui fasse appelle à lui ? Peut-être veut-il nous laisser un peu nous débrouiller ? Peut-être veut-il que nous osions nous confronter à nos peurs ancestrales ? Peut-être veut-il laisser naître en nous le germe de la foi... Hier, le psaume chantait : « Je cherche le Seigneur, il me répond : de toutes mes frayeurs, il me délivre » (Ps 33, 5). Là est la foi : croire que Jésus est plus fort que toutes nos frayeurs, qu’il peut nous en délivrer. Si Jésus attend, endormi, c’est pour nous laisser le temps de pousser ce « cri primal » : « De toutes nos frayeurs, délivré-nous, Seigneur ! » Alors, nous comprenons que notre unique salut, c’est Lui ! Sans lui, rien n’est possible... Car il est le seul qui peut nous délivrer véritablement, éternellement. Nos craintes sont passagères, mais notre foi est éternelle. Et cette foi peut bouleverser notre vie, plus que la tempête. Ainsi, « ces gens » dont parle le dernier verset : qui sont-ils ? Sont-ceux qui sont restés au bord, sur la rive, et qui voient Jésus étendre les bras et calmer la tempête ? Même de loin, ils sont étonnés. Et l’étonnement est ce qui crée un « coup de tonnerre » dans nos vies. Jésus vient changer le tonnerre de la tempête dévastatrice en étonnement de la foi, un étonnement « constructif ». Pour finir, redisons avec cœur cette prière de Thérèse d’Avila : « Que rien ne te trouble, que rien ne t'effraie, tout passe, Dieu seul demeure, la patience tout obtient ; qui possède Dieu, rien ne lui manque : Dieu seul suffit. Élève ta pensée, monte au ciel, ne t'angoisse de rien, que rien ne te trouble. Suis Jésus-Christ d'un grand cœur, et quoi qu'il arrive, que rien ne t'épouvante. Tu vois la gloire du monde ? C’est une vaine gloire ; il n'a rien de stable, tout passe. Aspire au céleste, qui dure toujours ; fidèle et riche en promesses, (...) Que confiance et vive foi maintiennent l'âme, celui qui croit et espère obtient tout. Même s'il se voit assailli par l'enfer, il déjouera ses faveurs, celui qui possède Dieu. Même si lui viennent abandons, croix, malheurs, si Dieu est son trésor, il ne manque de rien. Allez-vous-en donc, biens du monde ; allez-vous-en, vains bonheurs : même si l'on vient à tout perdre, Dieu seul suffit. Amen. »

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