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Mardi, 1ère semaine de Carême

Comme la pluie -



L’Yerres, effet de pluie,

Gustave Caillebotte (Paris, 1848 - Gennevilliers, 1894),

Huile sur toile, 81 x 59 cm, 1875,

Indiana Unive rsity Art Museum, Bloomington (U.S.A.)


Lecture du livre du prophète Isaïe (Is 55, 10-11)

Ainsi parle le Seigneur : « La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, donnant la semence au semeur et le pain à celui qui doit manger ; ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission. »


Méditation

Cette image du prophète Isaïe est très belle, celle d’une pluie qui tombe du ciel, ruisselle sur le sol, s’infiltre dans la terre, la nourrit, puis remonte au premier rayon du soleil. En préfiguration de l’Évangile du jour, où Jésus enseigne à ses disciples à prier en leur donnant le Notre Père, cette allégorie de la pluie nous appelle à comprendre ce qu’est la prière.


Elle est d’abord patience : on ne force pas une plante à pousser, il faut laisser le temps à l’Esprit de descendre en notre terre pour la faire germer. Elle est ensuite régularité. Imaginez ce que serait un sol qui ne recevrait que deux fois par an une énorme quantité de pluie... d’abord, l’eau ne pénètrerait pas dans un sol aussi sec, et créerait des inondations qui finiraient par noyer notre soif de prière. Alors, comme pour les plantes vertes, de la régularité dans l’arrosage, avec une dose suffisante et sans excès.


Puis, un peu d’humilité (et d’humidité !). En effet, ce n’est pas le cultivateur qui fait pousser la plante. Lui, il enrichit le sol, il le laboure, il sème. Mais ce qui fait grandir la plante, ce sont tous les sels minéraux contenus dans la pluie et la main créatrice de Dieu qui fait germer le grain. Ainsi, dans la prière, Dieu nous demande d’enrichir notre sol (se préparer dans le silence et en un lieu adéquat par exemple), de semer la Parole, de méditer la Bible qui en est le grain, d’appeler l’Esprit pour qu’il ruisselle sur notre âme.


Et enfin, beaucoup de confiance ! Confiance que Dieu fera germer ce qui a été semé. Mais au rythme qu’il aura choisi, en fonction de ce que nous sommes. Rien de magique dans la prière ! Les seuls engrais disponibles s’appellent « sacrements » : ils accélèrent la pousse. Mais surtout confiance car Dieu veut nous faire germer. Non pas pour une vaine gloire, mais pour que nous puissions, de notre prière, nourrir les autres et retourner à Dieu la pluie de grâces que nous recevons. N’est-ce pas le sens de l’eucharistie : rendre grâce. C’est-à-dire rendre à Dieu les grâces qu’il a laissé ruisseler dans nos âmes par notre effort de prière. Bon arrosage !

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