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Mardi, 28e semaine du T.O. — année impaire

Celui qui est juste par la foi, vivra !



La vérité sortant du puits armée d’un martinet pour châtier l’humanité

Jean-Léon Gérôme (Vesoul, 1824 - Paris, 1904)

Huile sur toile, 91 x 72 cm, 1896

Musée Anne-de-Beaujeu, Moulin (France)


Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains (Rm 1, 16-25)

Frères, je n’ai pas honte de l’Évangile, car il est puissance de Dieu pour le salut de quiconque est devenu croyant, le Juif d’abord, et le païen. Dans cet Évangile se révèle la justice donnée par Dieu, celle qui vient de la foi et conduit à la foi, comme il est écrit : Celui qui est juste par la foi, vivra. Or la colère de Dieu se révèle du haut du ciel contre toute impiété et contre toute injustice des hommes qui, par leur injustice, font obstacle à la vérité. En effet, ce que l’on peut connaître de Dieu est clair pour eux, car Dieu le leur a montré clairement. Depuis la création du monde, on peut voir avec l’intelligence, à travers les œuvres de Dieu, ce qui de lui est invisible : sa puissance éternelle et sa divinité. Ils n’ont donc pas d’excuse, puisque, malgré leur connaissance de Dieu, ils ne lui ont pas rendu la gloire et l’action de grâce que l’on doit à Dieu. Ils se sont laissé aller à des raisonnements sans valeur, et les ténèbres ont rempli leurs cœurs privés d’intelligence. Ces soi-disant sages sont devenus fous ; ils ont échangé la gloire du Dieu impérissable contre des idoles représentant l’être humain périssable ou bien des volatiles, des quadrupèdes et des reptiles. Voilà pourquoi, à cause des convoitises de leurs cœurs, Dieu les a livrés à l’impureté, de sorte qu’ils déshonorent eux-mêmes leur corps. Ils ont échangé la vérité de Dieu contre le mensonge ; ils ont vénéré la création et lui ont rendu un culte plutôt qu’à son Créateur, lui qui est béni éternellement. Amen.


L’œuvre

Démocrite disait : « en réalité, nous ne savons rien, car la vérité est au fond du puits ». La Vérité, fille de Saturne ou du Temps, est mère de la Justice et de la Vertu ; la Vérité est donc une divinité allégorique. Le puits représenté est celui du musée de Cluny à Paris dont le peintre modifie la hauteur de la margelle par la suppression de la gargouille pour permettre au modèle de prendre appui ; la reproduction du puits est fidèle par ailleurs, à un détail près : il a ajouté à la vigne vierge qui tapisse encore le mur, la végétation luxuriante des arums.


Entre 1895 et 1899, Gérôme peint une série d’allégories sur le thème de la Vérité, sujet que l’affaire Dreyfus met en vogue : condamné en 1894, le capitaine Dreyfus n’obtiendra sa réhabilitation qu’en 1899. Gérôme est persuadé de son innocence ; ce tableau clame sa conviction. Le peintre sera d’ailleurs plus tard, sans rancune, l’un des premiers souscripteurs pour le monument d’Émile Zola, le fougueux défenseur du Capitaine, bien que l’écrivain ait toujours raillé l’œuvre de Gérôme.


Le puits doit encore être en fonction : le seau est accroché à sa chaîne, Mais voilà cette femme nue qui en sort. Elle semble en colère et même crier sa haine. L’image en est renforcée par ce martinet, composé de feuillages liés à une verge. On dirait une sorcière qui vient se venger de celui qui l’a jeté nue dans ce puits. La voilà sortie, sa colère va se déchaîner ! Marmoréen, trop poli, trop net, ce corps n’est pas celui d’une femme vivante et désirable, mais une enveloppe lisse qui représente l’idée de Vérité. Emporté par la colère et l’indignation, le peintre n’hésite pas devant la disgrâce, voire le risible, du mouvement de cette mère Fouettard hurlante qui enjambe le puits.


Cette allégorie militante est d’autant plus mémorable qu’elle est moins soucieuse de bienséante élégance (la vérité l’est-elle jamais… ?) Très attaché à cette toile, Gérôme la conservera d’ailleurs chez lui, placée au-dessus de son lit.


Méditation

Comme l’indique le titre du tableau, c’est la Vérité qui sort de l’ombre dans laquelle le monde a voulu la jeter. Elle est décidée à se montrer, et pas dans un geste de paix, mais pour châtier tous ceux qui ont voulu la faire taire. Et elle n’hésitera pas à user de sa baguette de justice…


En ces temps troublés, il est bon d’écouter avec attention ce que saint Paul nous a dit voici près de deux millénaires. Car la question qui est au centre est celle de la vérité.


Bien sûr, la première erreur serait de vouloir la cacher au fond du puits, faire obstacle à son éclatement. Paul le dit clairement : « Or la colère de Dieu se révèle du haut du ciel contre toute impiété et contre toute injustice des hommes qui, par leur injustice, font obstacle à la vérité. » Et Jésus, déjà avait prévenu (Lc 12, 2) : « Tout ce qui est couvert d’un voile sera dévoilé, tout ce qui est caché sera connu. » Mais il est une chose essentielle qu’il ne faut jamais oublier : la vérité, dans toute sa pureté, n’est pas à notre portée. Elle ne peut être que subjective. Aucun de nous n’a le pouvoir de détenir une totale et éclatante vérité objective. Et ce pour plusieurs raisons. D’abord parce que nous sommes des hommes marqués par notre histoire, nos convictions parfois obtuses, nos déviances, notre propre péché et nos erreurs d’appréciation. Mais surtout parce que seul Dieu est Vérité. Jésus ne l’a-t-il pas proclamé avec force (Jn 14, 6-7) : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu » ? La vérité ne peut être révélée qu’en Dieu, en Jésus et par l’Esprit. Alors, comment la vérité pourrait-elle éclater si nous masquons Celui qui est le chemin, la vérité et la vie ? Quand les hommes arrêteront-ils de se prendre pour Dieu, à l’instar de ce que disait Nietzsche : « Comment Dieu pourrait-il être si moi-même je ne suis pas Dieu ? » L’orgueil est toujours la racine de tout péché… L’homme n’a pas assez d’humilité pour accepter qu’un Dieu puisse le dominer, non par l’oppression mais par la grâce et la vérité. Nous voulons nous faire Dieu à la place de Dieu ; nous voulons nous faire vérité à la place de la vérité. En fait, même s’il ne faut pas cacher la vérité, il vaut mieux la laisser se dévoiler que de vouloir l’exposer nue aux yeux de ceux qui ne peuvent la supporter.


La seconde erreur, liée à cette première, serait de penser qu’une personne puisse détenir, enserrer la vérité. Avez-vous déjà regardé de près un diamant ? Un diamant de taille française, aussi appelée taille rond-brillant compte 56 facettes plus la table, soit 57 facettes. Et une de ces particularités est que l’on ne peut jamais voir toutes les facettes briller ensemble. Et vous savez que le diamant est la pierre la plus dure et la plus précieuse qui soit. Elle a la capacité de rayer toutes les autres pierres dures. Un peu comme la vérité. Elle aussi est dure, elle aussi peut rayer d’un trait toutes nos fausses convictions. Elle aussi est la chose la plus précieuse que nous recherchons. Mais, elle aussi, ne peut dévoiler à nos pauvres yeux toutes ses faces en brillance. Chacun de nous n’en voit rayonner que quelques-unes. Et si même nous nous réussissons tous pour réunir nos visions de cette vérité, nous en aurions — peut-être, et je n’en suis absolument pas sûr — une idée de la vérité, son image du moins ; mais pas la vérité ! L’image n’est jamais la chose qu’elle représente. Nous en approcher, oui (et c’est bien tout le sens d’une vraie vie spirituelle) ; la détenir, impossible. Car la vérité restera toujours trop éloignée de nous. Elle demeurera jusqu’aux derniers jours un mystère. Et encore plus si nous voulons orgueilleusement tenir ce mystère en nos pauvres mains.


Encore un mot que nous comprenons mal ! Pour nous, le mystère est quelque chose de caché qui nous sera peut-être un jour dévoilé. Et parce que c’est caché, nous devrions en avoir peur, comme pour Les mystères de Paris d’Eugène Sue. Alors que le mot, dans son étymologie religieuse n’a pas le même sens. Le mystère est le sacrement, l’office divin (dérive moyenâgeuse du mot mysterium en ministerium). Bien sûr, il n’est pas compréhensible totalement par la raison, et en ça, il peut nous paraître « mystérieux ». Mais le mystère chrétien a un sens plus profond. Lisons ce que nous dit Paul (Ep 3, 18-19) : « Ainsi vous serez capables de comprendre avec tous les fidèles quelle est la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur… Vous connaîtrez ce qui dépasse toute connaissance : l’amour du Christ. Alors vous serez comblés jusqu’à entrer dans toute la plénitude de Dieu. » Prenez l’exemple de la mer et imaginez que vous êtes seul au beau milieu de l’océan. La mer est un mystère : vous n’en connaissez ni la hauteur, ni la largeur, etc. Mais ce mystère ne vous est pas voilé : vous êtes plongé dedans ! Ce n’est pas vous qui enserrez le mystère, c’est lui qui vous enserre. Et alors, vous y touchez, vous y communiez. Même si votre raison ne vous permet pas d’en prendre toute la mesure, il n’est pas extérieur à vous.


Ainsi, seul un coeur pur, un coeur détaché de ses convictions, un coeur accueillant peut plonger dans le mystère de la vérité et en être entouré, le toucher. Alors que celui qui voudra tenir en ses mains le mystère, comme s’il tenait la mer, la verra filer entre ses doigts. Le drame de notre société est qu’elle a la prétention de détenir la vérité. De fait, elle confond la réalité de la vérité.


Oh, la réalité, nul besoin de vous l’expliquer ! Vous la connaissez mieux que moi et il est impossible de s’en échapper. Elle nous tient en ses serres. Nous sommes prisonniers de la réalité, de ses obligations, de ses contraintes. Bref, esclaves de la réalité de notre monde et de notre société. Sans parler du « qu’en dira-t-on », de l’avis des voisins, et des critères distillés par la société de consommation… Un homme normal doit être comme ceci. La femme actuelle doit vivre comme cela. L’ado d’aujourd’hui a droit à cela. L’enfant peut et à droit de réclamer ceci. Mais un homme de notre époque ne doit pas penser ainsi, ne doit pas dire cela, cela n’est pas politiquement correct !


Nous rendons-nous compte que cette réalité nous a, d’une certaine manière, réduit en esclavage ! Bien sûr, nous avons encore notre liberté de mouvement, de voter, de conduire, et de payer des impôts ! Parfois, je me demande si nous avons encore la liberté de penser si cela sort des sentiers battus, et même rebattus ! La bien-pensance règne en maître… Notre société, nos contemporains accepteraient-ils une vie qui ne serait pas comme tout le monde l’imagine ? Si vous en avez l’occasion, allez voir ce film : Captain fantastic, histoire d’une famille qui vit dans la nature et qui rejette autant la société qu’elle ne les rejette. Ça invite à la réflexion.


Et donc, à un tel point, que l’on a fait de cette réalité une vérité, pour ne pas dire LA vérité. La vérité détenue par ceux qui savent, qui ont le pouvoir de décider ce que nous devons penser, un peu comme dans les romans de Kafka ou de Orwell (il suffit de relire La ferme des animaux). Ce qu’ils estiment être la réalité de la pensée commune, de la morale actuelle basée sur l’opinion publique, cette réalité malheureusement incontestable) devient une vérité.


En fait, nous nous trouvons confrontés à deux erreurs de cette époque que l’on appelle le post-modernisme : la première est de croire que la morale ne s’appuie que sur un consensus social ; la seconde d’inverser la pyramide philosophique de l’universel, du général, du particulier et du singulier.

  • Universel, du latin universalis, qui vaut pour tous les cas, qui s’étend à tout l’univers, à l’ensemble des hommes, sans exception.

  • Général, qui vaut pour tous les êtres ou objets appartenant à un même ensemble ou genre, tout en pouvant présenter des exceptions.

  • Particulier, qui n’appartient pas à tous, qui ne concerne qu’un individu ou une partie des individus d’une espèce.

  • Singulier, qui appartient à un seul individu, qui est rare.

Ainsi, est universel le principe de la vie. En général, on ne doit pas tuer son prochain. En particulier, les droits de la guerre peuvent l’autoriser. Singulièrement, quelqu’un pourra arguer de son droit à la légitime défense.


Mais aujourd’hui, tout s’inverse. C’est parce que j’ai droit à la vérité comme être singulier, que je refuse tous les cas particuliers (plus question de secret professionnel), que j’estime qu’en général la transparence est le mieux pour tous et pour tout, et que je considère donc que ce droit doit être universel. Ne fait-on pas la même chose en appliquant le droit particulier de la démocratie à tous les peuples sans leur demander leur avis ? La démocratie européenne ou américaine est-il la seule possibilité de gouverner un pays ? Et pour les cultures qui s’appuient depuis des siècles sur un système féodal ? On voit les ravages que cet inversement de la pyramide en politique a pu faire en Afghanistan…


Et ces ravages ne se font-ils pas aussi dans nos sociétés quand, insidieusement on décide que l’opinion publique, la bienpensance actuelle a valeur de loi générale, pour ne pas dire universelle ? Veut-on nous faire croire que la transparence est la panacée de toute liberté, que le secret est interdit. Alors, supprimons tous les secrets professionnels et d’État. Et voyons ce que ça donnera… La transparence, oui… mais au Royaume des Cieux, pas avant ! Sinon, l’homme tombera une nouvelle fois dans l’hubris qui marque tant nos deux siècles précédents. Cette sorte de communisme intellectuelle ou tout serait partagé, tout serait vu, rien ne serait caché est une utopie, pour ne pas dire une dystopie kafkaïenne ! Et surtout, le contraire de la liberté que nous avons affichée dans notre devise dite républicaine.


Et j’en viens au point névralgique : celui de la morale. Les siècles derniers, particulièrement au XIXe siècle, la société a fait de la morale une religion. Notre monde n’est certainement pas un éternel recommencement, mais il a, en tous les cas, quelques hoquets. Après une nouvelle période libertaire, nous affrontons aujourd’hui un monde de Janus, celui qui a deux faces, une société toujours plus libertaire et qui, en même temps, ne s’est jamais voulu aussi moralisatrice. Moralisatrice, et non morale. De fait, elle fut subrepticement marquée par un philosophe-sociologue : Michel Foucault. Et particulièrement un livre publié en 1975 : Surveiller et punir. Quel étudiant de l’École Normale ne l’a pas eu entre les mains ?! Déjà là, le mirage de la transparence commençait à poindre… Mais surtout, l’idée de la rédemption, du rachat commençait à être enterrée… Nous entrons alors dans une société duale : d’un côté, les bons, de l’autre les méchants. Et qu’est-ce qui allait définir la limite entre les deux ? Non pas une idée universelle, encore moins une parole divine, mais simplement la majorité pensante. Ainsi, si la majorité des français pense que les mères-porteuses sont une bonne chose, on en fera une loi. Bien sûr, on évitera de se poser les questions éthiques, et encore moins les conséquences à long terme pour l’enfant, les parents et même la société. Tout ne se décidera que sur les droits de quelques-uns qui seront définis comme les devoirs des autres !


Et surtout, ne faites pas entrer dans ce processus quelque réflexion que ce soit, ni des intellectuels, et encore moins des religieux. Dieu n’a plus place dans la société, il doit être réservé à la sphère privée (mais l’est-elle encore ?). Il ne peut plus être question d’appuyer une décision morale sur une vision religieuse, quelle qu’elle soit. C’est maintenant la majorité qui décide. Et même si cette majorité a perdu en quelques années quelques points de quotient intellectuel… Car, il ne fait pas bon être intellectuel aujourd’hui ! Ce ne sont que des empêcheurs de tourner en rond. Ils veulent nous montrer le chemin d’épanouissement de l’homme, des écueils à éviter ? Qu’importe ! Nous sommes grands aujourd’hui, et nous avons Wikipédia, Twi Twitter et Facebook, nous pouvons nous débrouiller sans eux. Nouvel hoquet de l’histoire qui a permis depuis des siècles l’arrivée des dictatures — si ce n’est politique, au moins les dictatures intellectuelles, même de ceux que l’on pensait hors de la nasse de la bêtise, même de ministres… Un peuple qui ne s’appuie pas sur l’histoire n’a pas d’avenir. Mais aussi, un peuple qui n’a plus de réflexion et de recul n’a même plus de futur. Une société qui ne veut que combattre le mal et refuse de construire le bien se donne le double visage de Janus.


En 1789, les révolutionnaires écrivaient solennellement :

Les Représentants du Peuple Français, constitués en Assemblée Nationale, considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'Homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des Gouvernements, ont résolu d'exposer, dans une Déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l'Homme, afin que cette Déclaration, constamment présente à tous les Membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs ; afin que les actes du pouvoir législatif, et ceux du pouvoir exécutif, pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés ; afin que les réclamations des citoyens, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution et au bonheur de tous.
En conséquence, l'Assemblée Nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l'Etre suprême, les droits suivants de l'Homme et du Citoyen.

Même eux, qui allaient détruire églises et abbayes, tuer prêtres et évêques et bannir du champ social la religion, se sont crus obligés de se mettre sous les auspices de l’être suprême. Alors, aujourd’hui, quel est l’Être suprême sous les auspices de qui se placent les législateurs ? Voilà une vraie question. Comment avoir une morale qui se construit sans se placer sous plus grand qu’elle-même ? Lorsqu’elle refuse de le faire, par orgueil, elle se place sous ses propres auspices, voire hospices !


Le Christ, une nouvelle fois, avait raison (Jn 8, 32) : « La vérité vous rendra libre ». Mais la vérité que vous faites vous-mêmes, pas celle qu’on essaye de vous extraire au forceps, pas celle qu’on aimerait que vous prononciez, même et surtout si elle n’est pas conforme à la réalité. Voilà le défi de nos années à venir, et je dois reconnaître un certain pessimisme… Et comment ne pas vous inviter à aller lire ou relire Georges Bernanos : Le scandale de la vérité ? Qui, aujourd’hui, aura son courage ? Quel philosophe, quel intellectuel, quel évêque ? Puisse, comme Jean le Baptiste, naître une voix qui osera crier, même dans le désert ! Ou alors, faut-il vraiment vivre caché pour vivre heureux ?


Et surtout, relisez maintenant ce que nous a dit saint Paul :

Frères, je n’ai pas honte de l’Évangile, car il est puissance de Dieu pour le salut de quiconque est devenu croyant, le Juif d’abord, et le païen. Dans cet Évangile se révèle la justice donnée par Dieu, celle qui vient de la foi et conduit à la foi, comme il est écrit : Celui qui est juste par la foi, vivra. Or la colère de Dieu se révèle du haut du ciel contre toute impiété et contre toute injustice des hommes qui, par leur injustice, font obstacle à la vérité. En effet, ce que l’on peut connaître de Dieu est clair pour eux, car Dieu le leur a montré clairement. Depuis la création du monde, on peut voir avec l’intelligence, à travers les œuvres de Dieu, ce qui de lui est invisible : sa puissance éternelle et sa divinité. Ils n’ont donc pas d’excuse, puisque, malgré leur connaissance de Dieu, ils ne lui ont pas rendu la gloire et l’action de grâce que l’on doit à Dieu. Ils se sont laissé aller à des raisonnements sans valeur, et les ténèbres ont rempli leurs cœurs privés d’intelligence. Ces soi-disant sages sont devenus fous ; ils ont échangé la gloire du Dieu impérissable contre des idoles représentant l’être humain périssable ou bien des volatiles, des quadrupèdes et des reptiles. Voilà pourquoi, à cause des convoitises de leurs cœurs, Dieu les a livrés à l’impureté, de sorte qu’ils déshonorent eux-mêmes leur corps. Ils ont échangé la vérité de Dieu contre le mensonge ; ils ont vénéré la création et lui ont rendu un culte plutôt qu’à son Créateur, lui qui est béni éternellement. Amen.

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