Bonheur familial

Paisible famille à table
Jan Steen (Leiden, 1626 - Leiden, 1679)
Huile sur toile, 44,8 x 37,5 cm
National Gallery, Londres (Royaume-Uni)
Psaume 127
Heureux qui craint le Seigneur
et marche selon ses voies !
Tu te nourriras du travail de tes mains :
Heureux es-tu ! À toi, le bonheur !
Ta femme sera dans ta maison
comme une vigne généreuse,
et tes fils, autour de la table,
comme des plants d’olivier.
Voilà comment sera béni
l’homme qui craint le Seigneur.
De Sion, que le Seigneur te bénisse !
Tu verras le bonheur de Jérusalem
tous les jours de ta vie.
Méditation
J’ai déjà eu l’occasion d’expliquer la différence entre la paix (qui tient de l’éternité) et le bonheur (la bonne heure, donc passagère). Ce que nous cherchons dans notre vie chrétienne, c’est la paix, comme le précise l’embolie qui suit le Notre Père lors de la messe : « Seigneur Jésus Christ, tu as dit à tes Apôtres : ‘Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix’ : ne regarde pas nos péchés, mais la foi de ton Eglise ; pour que ta volonté s’accomplisse, donne-lui toujours cette paix, et conduis-la vers l’unité parfaite, toi qui règnes pour les siècles des siècles. » Mais avant d’atteindre cette paix, notre espérance, nous avons droit à des bonnes heures, l’espoir du bonheur. Ô, l’acmé de ce bonheur terrestre peut devenir divin (nouvelle traduction du missel) : « Délivre-nous de tout mal, Seigneur. et donne la paix à notre temps: soutenus par ta miséricorde, nous serons libérés de tout péché, à l’abri de toute épreuve, nous qui attendons que se réalise cette bienheureuse espérance : l’avènement de Jésus Christ, notre Sauveur. »
Mais en attendant avec foi cette heure de la venir glorieuse du Christ, il nous est divinement donné des petits bonheurs, certes fugaces, mais revigorants pour nos coeurs. Et s’il est un lieu majeur où ils s’épanouissent, c’est bien la famille, comme l’énonce ce magnifique psaume. Mais pour en bénéficier, il faut d’abord craindre le Seigneur. Le verbe « craindre » peut nous faire peur. Pourtant, dans la Bible, son sens est différent. Craindre, c’est respecter. Craindre, c’est mettre Dieu au centre de notre vie, croire qu’il nous montre le chemin de la vie pour en éviter les écueils et rejoindre sa Gloire. Ainsi, nos familles devraient être à l’image de la Sainte Famille, en laquelle le Père a donné à son Fils un protecteur, Joseph, une mère attendrie et confiante, Marie et des frères et soeurs innombrables : nous tous ! « Voilà comment sera béni l’homme qui craint le Seigneur. De Sion, que le Seigneur te bénisse ! Tu verras le bonheur de Jérusalem tous les jours de ta vie. »