Accomplir...

Jésus à la synagogue
Moine Gabriel (futur patriarche d’Alexandrie, Gabriel III de 1268 à 1271)
Évangéliaire copte-arabe, enluminure sur parchemin, folio 108 v, 1250
Bibliothèque Fels, Institut Catholique, Paris (France)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 5, 17-19)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise. Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux. »
Méditation
Nous aurions toujours tendance, comme on le voit en catéchèse, à oublier le Premier Testament (plutôt que l’Ancien...), estimant qu’il n’a plus rien à nous apprendre, et qu’il est même dépassé, pour ne pas dire aboli. Mais le Christ est pourtant clair : il n’est pas aboli, il est accompli. Qu’est-ce que ça veut dire ? Accomplir, c’est mener à son terme, à son ultime finalité. Comment pourrions-nous accomplir l’évangile si nous en supprimons sa base, son socle, qu’est le Premier Testament ? Et ce pour plusieurs raisons... D’abord, l’évangile est une étape sur le chemin de la foi des hommes. Ils apprirent d’abord, comme des petits enfants ce qu’est l’interdit (Premier Testament : tu ne feras pas). Puis, plus grand, ils découvrirent ce qu’ils devaient faire (Nouveau Testament : tu feras, tu dois). Et enfin, une fois l’Esprit reçu, ils furent invités à vivre du Christ. Comme atteindre cette dernière étape sans passer par les premières.
Ensuite, le Christ vient nous faire comprendre par ses paroles et ses gestes qu’il réalise le Premier Testament. Ainsi, n’est-il pas le serpent d’airain qui guérit ceux qui le regarde quand il est sur La Croix ? N’est-il pas celui qui vient rendre positive la règle d’or (« Ce que tu veux que les autres te fassent... »), etc. ?
Enfin, comment pourrions-nous comprendre tous les rites liturgiques de notre foi sans le Premier Testament. Nous passons, lors du baptême, à travers les eux de la mort comme Moïse a fait passer la Mer Rouge à pieds secs aux hébreux, puis a noyé les égyptiens, comme nos péchés... La liste pourrait être longue !
Concluons par cette phrase de saint Jérôme : « Ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christ » ! Ne laissons donc pas passer un iota de la Parole de Dieu du Premier au Nouveau Testament. Cinq chapitres par jour, et en un an, la Bible est lue !