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Mercredi, 13ème sem. du T. O. — Année Paire

Pauvres porcs...



Le miracle des Gadaréniens

Briton Rivière (Londres, 1840 - Londres, 1920)

Huile sur toile, 107,9 x 160,7 cm, 1883

Tate Gallery, Londres (Royaume-Uni)


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 8, 28-34)

En ce temps-là, comme Jésus arrivait sur l’autre rive, dans le pays des Gadaréniens, deux possédés sortirent d’entre les tombes à sa rencontre ; ils étaient si agressifs que personne ne pouvait passer par ce chemin. Et voilà qu’ils se mirent à crier : « Que nous veux-tu, Fils de Dieu ? Es-tu venu pour nous tourmenter avant le moment fixé ? » Or, il y avait au loin un grand troupeau de porcs qui cherchait sa nourriture. Les démons suppliaient Jésus : « Si tu nous expulses, envoie-nous dans le troupeau de porcs. » Il leur répondit : « Allez. » Ils sortirent et ils s’en allèrent dans les porcs ; et voilà que, du haut de la falaise, tout le troupeau se précipita dans la mer, et les porcs moururent dans les flots. Les gardiens prirent la fuite et s’en allèrent dans la ville annoncer tout cela, et en particulier ce qui était arrivé aux possédés. Et voilà que toute la ville sortit à la rencontre de Jésus ; et lorsqu’ils le virent, les gens le supplièrent de partir de leur territoire.


Méditation

Quelle curieuse histoire ! Et ces pauvres porcs qui n’ont rien demandé et qui sont « poussés » au suicide ! Pas de chance d’être considéré comme un animal impur, dont la chair se corrompt si vite et du coup de porter sur soi la malédiction de tous. Ô bien sûr, certains qui ne partagent pas cette foi en élèvent, ces Gadaréniens par exemple. Et puis on est bien comptant de profiter de leur graisse pour l’huile des lampes, de leur peau ou de leur capacité à vous débarrasser de toutes les ordures. Pauvres bêtes que ces porcs. Même le démon ne les aime pas puisqu’il va demander au Seigneur de l’envoyer dans le troupeau.


Tout bêtement, je voudrais aujourd’hui défendre ces pauvres bêtes. Ce sont pourtant des créatures du bon Dieu. Mais personne ne les respecte, tout le monde les maudit. On parle de bouc-émissaire (et ça vient de la Bible dans le livre du Lévitique). On aurait dû parler aussi de porc-émissaire ! Les hommes ont besoin de passer « leurs nerfs », rarement sur eux-mêmes, mais presque toujours sur quelqu’un d’autre, ou un animal ou un objet. Ce sont eux qui font les frais de l’orgueil humain. Mais aussi du Prince de l’orgueil, le Diable. Et ce pauvre porc en fait les frais. Il serait bon que l’homme soit plus humble pour éviter de se chercher un porc expiatoire !


Le prince de l’orgueil, le Diable, est encore plus fielleux. Il refuse d’affronter la force divine du Christ. Et il préfère emmener à la mort ces pauvres bêtes plutôt que de se soumettre. Et le troupeau se précipite, ou est précipité par les forces du mal, dans les flots tumultueux. Une sorte de baptême fatal pour eux... Encore plus indigne est la réaction des gardien, puis celle des villageois. Les gardiens courent annoncer ce qu’ils ont vu. Et voilà que tous, plutôt que de remercier le Christ d’avoir libérer les possédés ne voient que leur intérêt : un troupeau décimé ! Ce n’est même pas Jésus qui les a envoyé dans les porcs, ce sont les démons qui l’ont demandé. Vraiment, c’est l’évangile de l’ingratitude ! Bêtes ingrates de par la bêtise des hommes, démons ingrats qui les précipitent dans la mort, peuple ingrat qui préfère rester dan ses problèmes plutôt que d’affronter le salut... Il n’y a que les deux ed-possédés dont on ne nous dit rien. Peut-on espérer qu’ils ont su remercier Jésus ?

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