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Mercredi, 4e semaine de Carême

Moi, je ne t’oublierai pas -



Le jugement de Salomon (copie d’après Raphaël),

Giuseppe Cades (Rome, 1750 - Rome, 1799),

Huile sur toile, 48 x 38,5 cm,

Royal Academy of Arts, Londres (Royaume-Uni)


Lecture du livre du prophète Isaïe (Is 49, 8-15)

Ainsi parle le Seigneur : Au temps favorable, je t’ai exaucé, au jour du salut, je t’ai secouru. Je t’ai façonné, établi, pour que tu sois l’alliance du peuple, pour relever le pays, restituer les héritages dévastés et dire aux prisonniers : « Sortez ! » aux captifs des ténèbres : « Montrez-vous ! » Au long des routes, ils pourront paître ; sur les hauteurs dénudées seront leurs pâturages. Ils n’auront ni faim ni soif ; le vent brûlant et le soleil ne les frapperont plus. Lui, plein de compassion, les guidera, les conduira vers les eaux vives. De toutes mes montagnes, je ferai un chemin, et ma route sera rehaussée. Les voici : ils viennent de loin, les uns du nord et du couchant, les autres des terres du sud. Cieux, criez de joie ! Terre, exulte ! Montagnes, éclatez en cris de joie ! Car le Seigneur console son peuple ; de ses pauvres, il a compassion. Jérusalem disait : « Le Seigneur m’a abandonnée, mon Seigneur m’a oubliée. » Une femme peut-elle oublier son nourrisson, ne plus avoir de tendresse pour le fils de ses entrailles ? Même si elle l’oubliait, moi, je ne t’oublierai pas.


Méditation

Pour illustrer cette prophétie d’Isaïe, j’ai choisi ce tableau du jugement de Salomon, car n’est-ce pas la scène qui rend visible à nos yeux cet attachement maternel. Je radote, vous le savez, mais j’ai compris un jour ce qu’était la miséricorde en écoutant une émission de radio sur l’antépénultième condamné à mort de France. Interrogeant quelques années plus tard ses parents, le journaliste entendit le père affirmer qu’il n’avait jamais eu de fils. Un père peut renier ses enfants. La mère, quant à elle, après des larmes douloureuses sur les actes de son fils, reconnaissant son péché, termine en disant simplement : « Mais, c’est mon gamin ! » Jamais une mère ne peut renier son enfant car c’est la chair de sa chair, le fruit de ses entrailles (et le mot entrailles maternelles se dit « miséricorde » en hébreu).


Doit-on donner un sexe à Dieu ? Non ! Il a les caractères du Père qui prend soin de l’avenir de ses enfants. Mais il a aussi les caractères d’une Mère qui ne cherche que le bonheur de ses enfants, et qui est prête à tout pour cela, jusqu’à pardonner l’innommable car nous sommes la chair de sa chair. Comme le rappelle Isaac le Syrien, Dieu n’avait pas besoin (dans le sens utilitaire) de l’homme. Il nous a créer par amour, et il n’est pas de geste plus humble que celui-là car il se rendait dépendant de nous. Comment pourrait-il nous oublier, lui qui a tant de tendresse pour chaque homme, pour chaque fruit de ses entrailles ?

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