Lui aussi vivra par moi…

Ostensoir et pyxide,
Armand Rivir (Paris, 1883 - Paris, 1947),
D’après un dessin de dom Gaston-Bernard Courbet,
Argent, marbre noir et verre de Saint-Gobain, 1935,
Collection de l’Abbaye Saint-Wandrille (France)
Lecture du livre du Deutéronome (Dt 8, 2-3.14b-16a)
Moïse disait au peuple d’Israël : « Souviens-toi de la longue marche que tu as faite pendant quarante années dans le désert ; le Seigneur ton Dieu te l’a imposée pour te faire passer par la pauvreté ; il voulait t’éprouver et savoir ce que tu as dans le cœur : allais-tu garder ses commandements, oui ou non ? Il t’a fait passer par la pauvreté, il t’a fait sentir la faim, et il t’a donné à manger la manne – cette nourriture que ni toi ni tes pères n’aviez connue – pour que tu saches que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui vient de la bouche du Seigneur. N’oublie pas le Seigneur ton Dieu qui t’a fait sortir du pays d’Égypte, de la maison d’esclavage. C’est lui qui t’a fait traverser ce désert, vaste et terrifiant, pays des serpents brûlants et des scorpions, pays de la sécheresse et de la soif. C’est lui qui, pour toi, a fait jaillir l’eau de la roche la plus dure. C’est lui qui, dans le désert, t’a donné la manne – cette nourriture inconnue de tes pères. »
Psaume 147 (147 B), 12-13, 14-15, 19-20)
Glorifie le Seigneur, Jérusalem ! Célèbre ton Dieu, ô Sion ! Il a consolidé les barres de tes portes, dans tes murs il a béni tes enfants.
Il fait régner la paix à tes frontières, et d’un pain de froment te rassasie. Il envoie sa parole sur la terre : rapide, son verbe la parcourt.
Il révèle sa parole à Jacob, ses volontés et ses lois à Israël. Pas un peuple qu’il ait ainsi traité ; nul autre n’a connu ses volontés.
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (1 Co 10, 16-17)
Frères, la coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas communion au corps du Christ ? Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain.
Séquence
Sion, célèbre ton Sauveur, chante ton chef et ton pasteur par des hymnes et des chants.
Tant que tu peux, tu dois oser, car il dépasse tes louanges, tu ne peux trop le louer.
Le Pain vivant, le Pain de vie, il est aujourd’hui proposé comme objet de tes louanges.
Au repas sacré de la Cène, il est bien vrai qu’il fut donné au groupe des douze frères.
Louons-le à voix pleine et forte, que soit joyeuse et rayonnante l’allégresse de nos cœurs !
C’est en effet la journée solennelle où nous fêtons de ce banquet divin la première institution.
À ce banquet du nouveau Roi, la Pâque de la Loi nouvelle met fin à la Pâque ancienne.
L’ordre ancien le cède au nouveau, la réalité chasse l’ombre, et la lumière, la nuit.
Ce que fit le Christ à la Cène, il ordonna qu’en sa mémoire nous le fassions après lui.
Instruits par son précepte saint, nous consacrons le pain, le vin, en victime de salut.
C’est un dogme pour les chrétiens que le pain se change en son corps, que le vin devient son sang.
Ce qu’on ne peut comprendre et voir, notre foi ose l’affirmer, hors des lois de la nature.
L’une et l’autre de ces espèces, qui ne sont que de purs signes, voilent un réel divin.
Sa chair nourrit, son sang abreuve, mais le Christ tout entier demeure sous chacune des espèces.
On le reçoit sans le briser, le rompre ni le diviser ; il est reçu tout entier.
Qu’un seul ou mille communient, il se donne à l’un comme aux autres, il nourrit sans disparaître.
Bons et mauvais le consomment, mais pour un sort bien différent, pour la vie ou pour la mort.
Mort des pécheurs, vie pour les justes ; vois : ils prennent pareillement ; quel résultat différent !
Si l’on divise les espèces, n’hésite pas, mais souviens-toi qu’il est présent dans un fragment aussi bien que dans le tout.
Le signe seul est partagé, le Christ n’est en rien divisé, ni sa taille ni son état n’ont en rien diminué.
Le voici, le pain des anges, il est le pain de l’homme en route, le vrai pain des enfants de Dieu, qu’on ne peut jeter aux chiens.
D’avance il fut annoncé par Isaac en sacrifice, par l’agneau pascal immolé, par la manne de nos pères.
Ô bon Pasteur, notre vrai pain, ô Jésus, aie pitié de nous, nourris-nous et protège-nous, fais-nous voir les biens éternels dans la terre des vivants.
Toi qui sais tout et qui peux tout, toi qui sur terre nous nourris, conduis-nous au banquet du ciel et donne-nous ton héritage, en compagnie de tes saints. Amen.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 6, 51-58)
En ce temps-là, Jésus disait aux foules des Juifs : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » Les Juifs se querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »
L’artiste
Cet orfèvre parisien est l'un des membres les plus actifs de l'Arche, qu'il rejoint dans sa maturité. Il expose au Salon d'Automne à partir de 1922. On repère 73 dessins ou photographies de calices, parfois localisés, des ciboires, 51 triptyques, tabernacles et encensoirs, y compris quelques objets civils comme des pièces d'échecs. Ses œuvres incluent souvent des ivoires sculptés de Py, des bois, pour la plupart exotiques, parfois du cristal de roche et assez rarement des émaux. Aujourd'hui, on connaît surtout son œuvre religieux marqué par l'Art déco, avec une grande rigueur, un goût pour les facettes et les angles vifs soigneusement équilibrés par des surfaces de repos, lisses ou martelées. Dans son œuvre très abondant, on a repéré : un reliquaire à Faremoutiers (Seine-et-Marne), à Hautecombe (Savoie), 1934, à la cathédrale de Moulins; les reliquaires de Saint-Nicolas, des Martyrs jésuites du Canada, avec des sculptures en ivoire de Py, un crucifix en collaboration avec Reyre, des croix d'or, de fer et même de buis, avec Raymond Dubois (né en 1904); une poignée de glaive pour Notre-Dame-du-Sandeidi à Petropolis, Brésil, exposée au Salon d'Automne de 1927 et à Galliera en 1929 ; un calice et des burettes publiés par Clouzot en 1930 ; un calice d'argent, d'améthyste et d'ambre exposé au Salon d'Automne de 1931 et un autre très proche, exposé aux Arts décoratifs en 1938 dans une vaste vitrine ; un calice de cristal de roche et sa patène d'argent exposés au Salon d'Automne de 1932 ; deux calices en cuivre doré, l'un avec un nœud de nacre, l'autre de quartz rose, exposés à Galliera en 1947. Rivir exécute l'ostensoir du Japon et d'Océanie, en coquillage, peau et bois amarante, sur les dessins d'Art et Louange, exposé à Galliera en 1947, peu après sa mort subite dans son atelier.
Ce que je vois
L’Art Déco a cette grâce de purifier tant les formes que les matériaux. C’est la simplicité, les lignes épurées, les matériaux nobles mais moins clinquants. Une façon d’en revenir à l’essentiel ! Combien d’ostensoirs cachent le Christ… La pauvre petite hostie essaye de se trouver une place aux milieu des ors, des pierres précieuses et des innombrables fioritures ! Ici, ce n’est pas le cas : tout nous mène au centre, à Jésus, que ce soient les cercles argentés ou les éclats de verre, telles des flèches nous recentrant sur l’hostie.
Renouveau
Sous le coup d’une bronchite carabinée, je manque d’énergie pour rédiger une homélie pour cette solennité ! D’autant plus que notre pays, marqué depuis des mois par des événements violents, a vécu encore hier un nouveau drame à Annecy : ces petits-enfants attaqués dans un square par un Syrien qui se revendique chrétien et qui a crié après son acte barbare : « Au Nom de Jésus-Christ ! »
Et pourtant, devant un monde qui semble devenir chaque jour un peu plus déséquilibré, un monde de brutalité, de mensonge et de frustration mal acceptée, est apparue une petite lumière, comme la petite hostie qui apparaît au milieu de l’ostensoir.
Cette lumière s’est allumée avec le témoignage de ce jeune homme de 24 ans, Henri, qui avec son sac à dos a courageusement tenté de repousser l’assaillant. Nous aurions pu en rester là, mais ses propos étaient véritablement lumineux. Car il n’a pas eu peur de témoigner de sa foi, de son attachement à la Nation, et tout cela dans une modestie et une humilité remarquables. Comme il l’a dit, sur son chemin de découverte des cathédrales, il a croisé le sentier de sang. Son regard clair, son sourire franc, trouvent leur origine dans son éducation chrétienne, celle reçue de sa famille. En le regardant, je n’ai pu m’empêcher de penser au Saint-Sacrement : une petite hostie simple, blanche, mais qui cache une richesse divine. Un jeune homme simple, humble qui cache une richesse chrétienne, une richesse nourrie de grand et de beau comme il l’a dit.
Notre Église de France (je m’en tiendrai à celle que je connais) paraît aux yeux de beaucoup moribonde. Il est vrai que la structure institutionnelle renforce cette impression. Et pourtant, l’Église n’est pas que l’Institution, c’est aussi et même d’abord, le Peuple de Dieu. Ce jeune homme en est un bel exemple. Ce Peuple de Dieu constitué de tous ces jeunes, et moins jeunes, qui sont attachés au Christ, qui veulent le suivre, qui le prie, et qui, comme des louveteaux font de leur mieux.
Bien sûr, rien n’arrête les polémiques. Il suffit de lire les nombreux articles au sujet du dernier pèlerinage de Chartres qui a réuni plus de 16 000 jeunes chrétiens. Je n’ai aucun attrait pour le rite ancien de saint Pie V, mais pourquoi interdire ceux qui y trouvent leur foi de le vivre ? De quoi ont peur les évêques et le Pape ? Réjouissons-nous plutôt de voir des jeunes prendre ce chemin de foi avec joie, courage et enthousiasme. Certains vont arguer que la dimension politique n’en est pas absente. Et alors ? Faudrait-il que les jeunes ne votent que pour un candidat ; faudrait-il que l’Église n’accepte en son sein que ceux qui pensent comme les édiles l’ont décidé ? Faudrait-il que l’unité se transforme en uniformité ? Je ne le crois pas, ou plus exactement, je suis sûr que non ! Ce jeune homme, Henri, ose dire qu’il est catholique pratiquant, qu’il aime son pays, qu’il est à la recherche de la beauté, et qu’il rêve de retrouver une jeunesse de France qui baserait sa vie sur l’idéal chevaleresque. J’imagine que ce genre de propos vont en irriter plus d’un, préférant le modernisme destructeur aux valeurs de la tradition.
Ce témoignage a vraiment été pour moi une lumière, le signe d’un enthousiasme de la jeunesse catholique, un visage christique. Tout ce que je souhaite est que nos responsables en prennent conscience, surtout quand je lis sous la plume du père Benoist de Sinety :
J’ai eu pendant onze ans bien des occasions de réfléchir à ce succès montant (le pèlerinage de Chartres), tandis que je m’occupais des aumôneries étudiantes d’Île-de-France et que nous voyions sans parvenir à inverser la tendance la décrue spectaculaire qui s’opérait pour le pèlerinage des étudiants vers Chartres lors des Rameaux. Avec les aumôniers et les responsables, avec les évêques aussi, nous avons élaboré bien des théories, bien des explications. En vain.
Bien des théories, bien des explications, en vain ! Je trouve cela consternant. Pourquoi ne pas simplement accompagner, comme tout prêtre devrait le faire ? Pourquoi ne pas enseigner et éclairer, comme tout pasteur devrait le faire ? Oui, les jeunes catholiques veulent s’engager, mais s’engager dans leur foi, pas dans un organisme ONG ! Oui, ils veulent trouver le Christ, le prier, et pas simplement échanger sur les conséquences de l’immigration. Oui, ils veulent des liturgies qui respirent le sacré, et non un rassemblement sympa accompagné d’une guitare mal accordée. Ils ne se regardent pas, ils ne sont pas nombrilistes, ils veulent fixer leur regard sur le Christ. Qu’est-ce d’autre que la démarche de l’adoration du Saint-Sacrement ?
Je prie pour que nos responsables prennent conscience de ce changement de la jeunesse, de ses demandes, de ses attentes et que nous puissions les accompagner, car c’est notre mission confiée par le Christ : célébrer les sacrements, commenter la Parole de Dieu, guider un Peuple vers la Trinité.
Merci, Henri, de cette lumière simple et pure !
Prière pour les jeunes
Seigneur Jésus, ton Eglise tourne son regard vers tous les jeunes du monde.
Nous te prions pour, qu’avec courage, ils prennent en main leur vie, qu’ils aspirent aux choses les plus belles et les plus profondes et qu’ils conservent toujours un cœur libre.
Aide-les à répondre, accompagnés par des guides sages et généreux, à l’appel que tu adresses à chacun d’entre eux, pour qu’ils réalisent leur projet de vie et parviennent au bonheur.
Tiens leur cœur ouvert aux grands rêves et rends-les attentifs au bien des frères.
Comme le Disciple aimé, qu’ils soient eux aussi au pied de la Croix pour accueillir ta Mère, la recevant de Toi en don.
Qu’ils soient les témoins de ta Résurrection et qu’ils sachent te reconnaître, vivant à leurs côtés, annonçant avec joie que Tu es le Seigneur.
Amen.
Benoît XVI, JMJ de Madrid, 20 août 2011
Seigneur Jésus-Christ,
Frère, Ami et Rédempteur de l’homme,
regarde avec amour les jeunes ici réuni
et ouvre pour eux la source éternelle de Ta Miséricorde
qui jaillit de Ton Cœur ouvert sur la Croix.
Dociles à Ton appel, ils sont venus pour être avec Toi et T’adorer.
Dans une ardente prière, je les consacre à Ton Cœur,
pour que, enracinés et fondés en Toi,
ils soient toujours à Toi, dans la vie comme dans la mort.
Que jamais ils ne s’éloignent de Toi !
Donne-leur un cœur semblable au Tien, doux et humble,
pour qu’ils écoutent toujours Ta voix et Tes commandements,
qu’ils accomplissent Ta volonté,
et qu’ils soient au milieu du monde une louange de Ta gloire,
afin que les hommes, en voyant leurs œuvres, rendent gloire au Père,
avec qui Tu vis dans la béatitude éternelle, dans l’unité du Saint Esprit, pour les siècles des siècles.
Amen.
Sermon de saint Augustin (+ 430), Sermon 272; éd. des Mauristes 5, 1103-1104.
Ce que vous voyez sur l'autel de Dieu, c'est le pain et la coupe : c'est cela que vos yeux vous signalent. Mais ce dont votre foi veut être instruite, c'est que ce pain est le corps du Christ, que cette coupe est son sang. Cela tient à une brève formule, qui peut suffire à la foi. Mais la foi cherche à s'instruire. Car vous pourriez me dire un jour : "Vous nous avez ordonné de croire. Donnez-nous une explication qui nous fasse comprendre."
En effet, chacun de nous peut avoir cette pensée : Notre Seigneur Jésus Christ, nous savons d'où il tient sa chair, de la Vierge Marie. Enfant, il a été allaité, nourri, il a grandi, il est parvenu à l'état d'homme jeune. <> Il est mort sur la croix, puis il en a été détaché pour être enseveli. Il est ressuscité le troisième jour, et il est monté au ciel le jour qu'il a voulu. C'est au ciel qu'il a élevé son corps, c'est de là qu'il viendra juger les vivants et les morts, c'est là qu'il réside présentement à la droite du Père. Alors, comment ce pain est-il son corps, et cette coupe, ou plutôt son contenu, peut-il être son sang ?
Mes frères, c'est cela que l'on appelle des sacrements : ils montrent une réalité, et en font comprendre une autre. Ce que nous voyons est une apparence corporelle, tandis que ce que nous comprenons est un fruit spirituel.
Si vous voulez comprendre ce qu'est le corps du Christ, écoutez l'Apôtre, qui dit aux fidèles : Vous êtes le corps du Christ, et chacun pour votre part, vous êtes les membres de ce corps (1Co 12,17). Donc, si c'est vous qui êtes le corps du Christ et ses membres, c'est votre mystère qui se trouve sur la table du Seigneur, et c'est votre mystère que vous recevez. A cela, que vous êtes, vous répondez : "Amen", et par cette réponse, vous y souscrivez. On vous dit : "Le corps du Christ", et vous répondez "Amen". Soyez donc membres du corps du Christ, pour que cet Amen soit véridique.
Pourquoi donc le corps est-il dans le pain ? Ici encore, ne disons rien de nous-mêmes, écoutons encore l'Apôtre qui, en parlant de ce sacrement, nous dit : Puisqu'il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps (1Co 10,17). Comprenez cela et soyez dans la joie : unité, vérité, piété, charité ! Un seul pain : qui est ce pain unique ? Un seul corps, nous qui sommes multitude. Rappelez-vous qu'on ne fait pas du pain avec un seul grain, mais avec beaucoup. Soyez ce que vous voyez, et recevez ce que vous êtes. Voilà ce que l'Apôtre dit du pain.
Au sujet de la coupe, bien qu'il n'en ait pas parlé autant que du pain, il nous fait comprendre ce qui la concerne. Car, pour avoir l'apparence visible du pain, beaucoup de grains ne forment qu'une seule pâte, afin de réaliser ce que l'Écriture Sainte nous dit au sujet des fidèles : Ils avaient un seul coeur et une seule âme (Ac 4,32) devant Dieu. Il en est de même pour le vin. Rappelez-vous, mes frères, comment on fait le vin. De nombreux grains sont attachés à la grappe, mais le liquide contenu dans tous ces grains se rassemble en une boisson unique.
C'est ainsi que le Seigneur Christ nous a représentés, il a voulu que nous lui appartenions, et il a consacré sur sa table le mystère de notre paix et de notre unité. Celui qui reçoit ce mystère d'unité, mais ne garde pas le lien de la paix, reçoit un témoignage qui le condamne, au lieu de recevoir ce mystère pour son bien.
Prière
Seigneur Jésus Christ, dans cet admirable sacrement, tu nous as laissé le mémorial de ta passion ; donne-nous de vénérer d'un si grand amour le mystère de ton corps et de ton sang, que nous puissions recueillir sans cesse le fruit de ta rédemption. Toi qui règnes.