Lui sera ton Dieu -

Rabbin avec un jeune élève,
Isidor Kaufmann (Arad, 1853 - Vienne, 1921),
Huile sur toile, 53, 3 x 63, 3 cm,
Collection privée
Lecture du livre du Deutéronome (Dt 26, 16-19)
Moïse disait au peuple d’Israël : « Aujourd’hui le Seigneur ton Dieu te commande de mettre en pratique ces décrets et ces ordonnances. Tu veilleras à les pratiquer de tout ton cœur et de toute ton âme. Aujourd’hui tu as obtenu du Seigneur cette déclaration : lui sera ton Dieu ; toi, tu suivras ses chemins, tu garderas ses décrets, ses commandements et ses ordonnances, tu écouteras sa voix. Aujourd’hui le Seigneur a obtenu de toi cette déclaration : tu seras son peuple, son domaine particulier, comme il te l’a dit, tu devras garder tous ses commandements. Il te fera dépasser en prestige, renommée et gloire toutes les nations qu’il a faites, et tu seras un peuple consacré au Seigneur ton Dieu, comme il l’a dit. »
Méditation
De Mgr Follo, L’Observateur permanent du Saint-Siège à l’UNESCO
En cette période de pandémie, le risque que nous tous et toutes puissions courir soit déterminé par ce que nous n’aimons pas au lieu d’être déterminé par ce que nous aimons : le Christ ressuscité. Passer nos journées à faire du télétravail ou à « tuer le temps » nous fait courir le risque de réagir soit aux choses à faire, soit à l’ennui de ne pas savoir occuper les longues journées que nous sommes obligés de passer confinés chez nous.
Dans les deux cas, l’habitude du quotidien, de l’ordinaire et – souvent – de l’ennui, peut étouffer le bonheur provoqué par la résurrection du Christ que nous sommes appelés à célébrer avec une intensité particulière dans cette période pascale. Comment pouvons-nous garantir que notre vie, ici et maintenant, est la narration de la fidélité à la rencontre avec le Christ ressuscité, qui vivifie notre cœur, comme le feu du printemps « anime » le grain de blé semé en terre ?
Je propose les deux réponses suivantes :
1- En demandant la grâce de vivre l’amour du Christ avec diligence, attention, assiduité, sollicitude pour que le « banal » quotidien devienne héroïque, c’est-à-dire rempli par le grand amour du Christ. Cette affection bienveillante, cette question constante n’est pas seulement celle des saints mais aussi la nôtre, pécheurs. Et la prière du pécheur repenti nous donne la paix, et, à Dieu la joie, une joie semblable à celle d’une mère lorsque son nourrisson lui sourit pour la première fois.
2- Observer les commandements du Christ comme une réponse amoureuse à son amour qui nous montre le chemin de la vérité. Aimer, c’est observer la « Parole » (les commandements du Christ sont des paroles d’amour de la Parole), car l’amour ne consiste pas qu’en des paroles ou en des sentiments. L’amour consiste dans des faits et dans faire la vérité. Dans ces faits, donc dans des actions qui correspondent à la vérité du cœur. Observer signifie « regarder bien, soigneusement, pour connaître », mais il signifie aussi « pratiquer » : c’est une pratique, c’est-à-dire l’amour devient connaissance, mais aussi pratique, cela devient un « faire ».