Le trône de Dieu

L’hétimasie
Anonyme
Mosaïque du VIème siècle
Baptistère des Ariens, Ravenne (Italie)
Paume 88 (Ps 88 (89), 4-5, 29-30, 31-32, 33-34)
« Avec mon élu, j’ai fait une alliance,
j’ai juré à David, mon serviteur :
J’établirai ta dynastie pour toujours,
je te bâtis un trône pour la suite des âges. »
« Sans fin je lui garderai mon amour,
mon alliance avec lui sera fidèle ;
je fonderai sa dynastie pour toujours,
son trône aussi durable que les cieux.
« Si ses fils abandonnent ma loi
et ne suivent pas mes volontés,
s’ils osent violer mes préceptes
et ne gardent pas mes commandements.
« Je punirai leur faute en les frappant.
et je châtierai leur révolte,
mais sans lui retirer mon amour,
ni démentir ma fidélité. »
Méditation
L’hétimasie (du grec ἑτοιμασία - hetoïmasia - prononcé avec iotacisme etimasia) est le nom donné à un motif iconographique de la peinture chrétienne représentant un trône vide, symbolisant l'attente du retour glorieux du Christ, sa Parousie (etoimasai, Luc 1:17, Luc 1:76, Luc 9:52, Jean 14:2).
Dans le Psaume, c’est Dieu qui promet un trône à David et à sa descendance. Mais comment le trône de David pourrait-il être stable s’il ne s’appuie sur le trône de Dieu, sur sa présence-absence ?
Car les deux sont liés. Le trône royal et terrestre ne trouve sa source qu’en Dieu. C’est bien dans ce sens-là que l’on parlait d’une investiture divine pour nos rois. ils devenaient la face visible de la présence royale de Dieu, en reproduisaient même les gestes, voire les miracles (rappelez-vous le roi guérissant les écrouelles : Le roi te touche, Dieu te guérit.)
Car le trône de Dieu est vide. Non parce que Dieu s’en serait retiré, mais parce qu’il symbolise l’attente de la venue dans la gloire du Messie. Ainsi, fixant notre regard sur le trône terrestre, dépassons la simple vision pour apercevoir le trône de l’attente de la parousie. Et que cette présence-absence fasse naître en nos cœurs le désir de la venue glorieuse du Christ. Que dans notre prière retentisse le cri de l’Apocalypse : « Maranatha, viens Seigneur Jésus » !