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Samedi, 15e semaine du T.O. — année impaire

Ce fut une nuit de veille pour le Seigneur



La fuite d’Égypte

Anonyme

Fresque, mur ouest, registre A, milieu du IIIe siècle

Synagogue, Doura Europos (Syrie)


Lecture du livre de l’Exode (Ex 12, 37-42)

En ces jours-là, les fils d’Israël partirent de la ville de Ramsès en direction de Souccoth, au nombre d’environ six cent mille sans compter les enfants. Une multitude disparate les accompagnait, ainsi qu’un immense troupeau de moutons et de bœufs. Ils firent cuire des galettes sans levain avec la pâte qu’ils avaient emportée d’Égypte et qui n’avait pas levé ; en effet, ils avaient été chassés d’Égypte sans avoir eu le temps de faire des provisions. Le séjour des fils d’Israël en Égypte avait duré quatre cent trente ans. Et c’est au bout de quatre cent trente ans, c’est en ce jour même que toutes les armées du Seigneur sortirent du pays d’Égypte. Ce fut une nuit de veille pour le Seigneur, quand il fit sortir d’Égypte les fils d’Israël ; ce doit être pour eux, de génération en génération, une nuit de veille en l’honneur du Seigneur.


Méditation

« J'ai toujours aimé le désert. On s'assoit sur une dune de sable. On ne voit rien. On n'entend rien. Et cependant quelque chose rayonne en silence... »

Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince, New-York : Reynal & Hitchcock, 1943.


Texte du Pasteur Marc Pernot


Il se passe beaucoup de choses dans le désert, en tout cas dans la Bible.


C’est dans le désert que le peuple hébreu avance vers la « Terre Promise » (vers la libération, l’abondance et la paix que Dieu leur offre). C’est dans le désert que Dieu leur parle et les nourrit. C’est dans le désert que Jean-Baptiste annonce la venue du Christ. C’est dans le désert que Jésus se prépare à assumer sa mission et qu’il a la victoire sur ses tentations, c’est dans le désert qu’il va pour prier Dieu…


Pourquoi est-ce que la Bible attache tant d’importance au désert ?


D’abord à cause de cette réalité : il est bon de se retirer régulièrement à l’écart, dans le silence, pour se retrouver en vérité soi-même avec son Dieu. Il est bon aussi de faire silence, d’arrêter un peu le tourbillon de ses distractions, d’arrêter un moment de parler soi-même pour s’ouvrir à ce que Dieu veut nous offrir.


Mais il y a aussi un jeu de mot magnifique et très parlant sur ce mot « désert ». Car le mot « désert », midebar en hébreu, veut dire « désert », certes, mais il veut dire aussi autre chose:

  • D’abord, midebar peut se lire en deux mots : min-dabar, ce qui veut dire « hors de (min) la parole (dabar) ». Pour préparer notre chemin de vie, il est bon de prendre ce temps de désert, temps de silence, de retrait en dehors du bruit, des distractions, effort pour sortir des discours convenus, sortir de ce que l’on a toujours pensé et dit sur Dieu, sur la vie, sur nous… peut-être pour y revenir après, mais au moins en sortir pour jeter dessus un regard neuf, extérieur.

  • Midebar lu en deux mots, min-dabar peut vouloir dire « hors de la parole », mais peut vouloir dire aussi « ce qui sort de la Parole », ce qui en sort de bon. Garder le meilleur des pensées anciennes comme nous le faisons en étudiant la Bible, en la confrontant à d’autres paroles et en se posant des questions. La manne, ce pain dont les hébreux sont nourris dans le désert, la « manne » c’est littéralement du « qu’est-ce que c’est que ça », de l’interrogation, c’est pour nous se laisser surprendre et interroger par ce que Dieu offre en Christ.

  • Enfin, ce mot midebar qui veut dire « désert », veut aussi dire la bouche et la langue, l’organe avec lequel on parle, la source de la parole (Cantique 4 :3), car ce mot peut se lire comme le participe présent du verbe dabar « parler » (Gen 45 :12, Nb 7 :89). Nous sommes donc plongés par Jean dans le désert, plongés dans la source même de la Parole de Dieu, pas simplement plongé dans de vieilles histoires anciennes contenues dans la Bible. Mais il évoque cela pour que nous le vivions directement, à la première personne : le contact avec ce que Dieu nous donne comme façon de voir et de penser.

Dans la Bible, le désert n’est pas un lieu où il n’y a rien, c’est le lieu où l’homme est seul avec la Parole de Dieu, et où Dieu l’aide à le libérer.


À chacun de trouver son rythme et les moyens qu’il se donne pour de se retirer ainsi dans le désert.

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