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Samedi, 17ème semaine du T.O. — Année Paire

Vengeance



L’apparition à Salomé

Gustave Moreau (Paris, 1826 - Paris, 1898)

Aquarelle, 106 x 72,2 cm, 1876

Musée d’Orsay, Paris (France)


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 14, 1-12)

En ce temps-là, Hérode, qui était au pouvoir en Galilée, apprit la renommée de Jésus et dit à ses serviteurs : « Celui-là, c’est Jean le Baptiste, il est ressuscité d’entre les morts, et voilà pourquoi des miracles se réalisent par lui. » Car Hérode avait fait arrêter Jean, l’avait fait enchaîner et mettre en prison. C’était à cause d’Hérodiade, la femme de son frère Philippe. En effet, Jean lui avait dit : « Tu n’as pas le droit de l’avoir pour femme. » Hérode cherchait à le faire mourir, mais il eut peur de la foule qui le tenait pour un prophète. Lorsque arriva l’anniversaire d’Hérode, la fille d’Hérodiade dansa au milieu des convives, et elle plut à Hérode. Alors il s’engagea par serment à lui donner ce qu’elle demanderait. Poussée par sa mère, elle dit : « Donne-moi ici, sur un plat, la tête de Jean le Baptiste. » Le roi fut contrarié ; mais à cause de son serment et des convives, il commanda de la lui donner. Il envoya décapiter Jean dans la prison. La tête de celui-ci fut apportée sur un plat et donnée à la jeune fille, qui l’apporta à sa mère. Les disciples de Jean arrivèrent pour prendre son corps, qu’ils ensevelirent ; puis ils allèrent l’annoncer à Jésus.


Méditation

La haine est un sentiment qui ronge inéluctablement. Elle détruit doucement, elle mine l’âme tel un cancer. Hérodiade n’a pas su s’en départir. Et elle a même transformé cette haine en vengeance. En plus de se laisser détruire, elle veut détruire l’autre. C’est le règne du nihilisme, et beaucoup de défenseurs de Nietzsche devrait relire un petit livre La naissance de la tragédie qui nous fait croire, comme Hérodiade que le sentiment de vengeance a plus de valeur que la raison du cœur, que Dionysos est plus fort qu’Apollon. Car, ne nous y trompons pas, la vengeance ne vient pas du cœur, elle vient de la bile, des humeurs malignes.


Guy de Larigaudie écrivait : « Souris à ce pauvre à qui tu viens de donner deux sous…, à cette dame à qui tu viens de céder ta place… ; à ce monsieur qui s’excuse parce qu’il t’a écrasé le pied en passant. Il est malaisé parfois de trouver le mot juste, l’attitude vraie, le geste approprié. Mais sourire ! c’est si facile… et cela arrange tant de choses ! » Le sourire détruit la haine et le désir de vengeance. Sinon, pourquoi prier avec ces mots : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » ?


Laissons à Dieu, et au Jour du Jugement Dernier, le soin éventuel de la vengeance. Ce n’est pas notre combat. Et si Dieu est un un Dieu vengeur, c’est d’abord parce qu’il est un Dieu jaloux, jaloux d’amour...

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