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Samedi, 23ème semaine du T.O. — Année Paire

Chaque arbre se reconnaît à son fruit



Arbres fruitiers

Gustav Klimt (Baumgarten, 1862 - Vienne, 1918)

Huile sur toile, 90 x 90 cm, 1901

Collection privée


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 6, 43-49)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Un bon arbre ne donne pas de fruit pourri ; jamais non plus un arbre qui pourrit ne donne de bon fruit. Chaque arbre, en effet, se reconnaît à son fruit : on ne cueille pas des figues sur des épines ; on ne vendange pas non plus du raisin sur des ronces. L’homme bon tire le bien du trésor de son cœur qui est bon ; et l’homme mauvais tire le mal de son cœur qui est mauvais : car ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur. (…)


Méditation

Ce sont donc à nos fruits que nous pouvons être évalués par les autres, et par le tout Autre… Oh, rassurons-nous, comme chaque plante fruitière, nous avons nos périodes de fécondation et d’hibernation. Ce qui importe, c’est surtout que la sève circule ! C’est peut-être, en effet, là que se situe l’enjeu. Car le risque serait de vouloir donner du fruit à tout prix, voire forcer la charité. Nous connaissons tous des personnes qui, par volonté de bien faire, finissent presque par aboutir à l’inverse de ce qu’ils cherchaient. L’arbre ne force pas le fruit à pousser et à mûrir. Son travail est simplement d’envoyer ses racines au bon endroit, ou le plus profond possible, pour obtenir tous les oligo-éléments qui permettront la croissance du fruit. Un fruit qui lui est propre : pas de figues sur un pommier !


Ainsi, accordons-nous des périodes d’hibernation, certes, mais ne reculons pas le moment de la fructification, voire de la fruition. Ainsi Gide écrivait : « Gratuité du don. Don sans conteste. Abandon du souci mortel. Ô fruition paradisiaque de tout instant ! à participer à cette immensité de bonheur, oui, je sens que vous m'invitez, Seigneur ! » (Gide, Journal, 1916).


Et donc, notre mission chrétienne est de pousser nos racines aux tréfonds de nos coeurs, d’aller y chercher la substantifique moelle de la Parole de Dieu (François de Sales), d’y puiser aux sources de la vie, à la fontaine intarissable, de nous nourrir du pain descendu du ciel. C’est dans la fréquentation de Dieu, par la prière et les sacrements, que nous régénérons tout notre être et donnons à nos vies la sève dont elles ont besoin. Car, ne nous trompons pas, Dieu n’a planté aucun mauvais arbre dans son jardin : tous sont appelés à porter du fruit, un fruit qui est propre à chacun. Si nous ne portons pas de fruit, c’est que nous n’avons pas suffisamment plongé nos racines à la source…


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