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Samedi, 25ème semaine du T.O. — Année Paire

Rien d’immarcescible !



Allégorie de la prudence ou Les trois âges de la vie

Tiziano Vecellio dit Titien (Pieve di Cadore, vers 1488 - Venise, 1576)

Huile sur toile, 75,5 x 68,4 cm, entre 1550 et 1565

National Gallery, Londres (Royaume-Uni)


Lecture du livre de Qohèleth (Qo 11, 9 à 12, 8)

Réjouis-toi, jeune homme, dans ton adolescence, et sois heureux aux jours de ta jeunesse. Suis les sentiers de ton cœur et les désirs de tes yeux ! Mais sache que pour tout cela Dieu t’appellera en jugement. Éloigne de ton cœur le chagrin, écarte de ta chair la souffrance car l’adolescence et le printemps de la vie ne sont que vanité. Souviens-toi de ton Créateur, aux jours de ta jeunesse, avant que viennent les jours mauvais, et qu’approchent les années dont tu diras : « Je ne les aime pas » ; avant que s’obscurcissent le soleil et la lumière, la lune et les étoiles, et que reviennent les nuages après la pluie ; au jour où tremblent les gardiens de la maison, où se courbent les hommes vigoureux ; où les femmes, l’une après l’autre, cessent de moudre, où le jour baisse aux fenêtres ; quand la porte se ferme sur la rue, quand s’éteint la voix de la meule, quand s’arrête le chant de l’oiseau, et quand se taisent les chansons ; lorsqu’on redoute la montée et qu’on a des frayeurs en chemin ; l’amandier est en fleurs, la sauterelle s’alourdit, et la câpre ne produit aucun effet ; lorsque l’homme s’en va vers sa maison d’éternité, et que les pleureurs sont déjà au coin de la rue ; avant que le fil d’argent se détache, que la lampe d’or se brise, que la cruche se casse à la fontaine, que la poulie se fende sur le puits ; et que la poussière retourne à la terre comme elle en vint, et le souffle de vie, à Dieu qui l’a donné. Vanité des vanités, disait Qohèleth, tout est vanité !


Méditation

Voilà un mot rare de notre vocabulaire : immarcescible, adjectif signifiant « qui ne peut se flétrir ». Nous aimerions tant profiter dans nos vies de cette chance ! Ne pas se flétrir, ne pas faner… N’est-ce pas le rêve utopique de notre monde qui ne veut voir que le jeune, le beau, le lisse, voire le policé (ou devrais-je l'écrire "polissé", voire "peau lissé" !) ?


Pourtant, comme je l’écrivais voici deux jours, nous ne sommes que des fleurs qui fleurissent puis se fanent. Est-ce si triste ? Aurions-nous peur de vieillir ? Nous ne reconnaissons même plus aux anciens la sagesse. Si nous avons peur de vieillir, c’est simplement parce que nous avons peur, non seulement de la mort, mais surtout de la « déconnexion » de la vie. Tout simplement parce que nous avons oublié que nous sommes appelés à la vie éternelle. Qohèleth nous l’a dit : « lorsque l’homme s’en va vers sa maison d’éternité, et que les pleureurs sont déjà au coin de la rue ; avant que le fil d’argent se détache, que la lampe d’or se brise, que la cruche se casse à la fontaine, que la poulie se fende sur le puits ; et que la poussière retourne à la terre comme elle en vint, et le souffle de vie, à Dieu qui l’a donné. » C’est en Dieu que nous retrouverons ce souffle de Dieu, ce souffle de vie, ce souffle d’éternité. N’ayons pas peur de vieillir ni du temps qui passe : il nous conduit à Dieu.

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