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Samedi, 3e semaine du T.O. (Année impaire)

La foi d'Abraham



La ligature d’Isaac

Karl Hammer (Né à Amsterdam en 1969)

Photographie


Lecture de la lettre aux Hébreux (He 11, 1-2.8-19)

Frères, la foi est une façon de posséder ce que l’on espère, un moyen de connaître des réalités qu’on ne voit pas. Et quand l’Écriture rend témoignage aux anciens, c’est à cause de leur foi. Grâce à la foi, Abraham obéit à l’appel de Dieu : il partit vers un pays qu’il devait recevoir en héritage, et il partit sans savoir où il allait. Grâce à la foi, il vint séjourner en immigré dans la Terre promise, comme en terre étrangère ; il vivait sous la tente, ainsi qu’Isaac et Jacob, héritiers de la même promesse, car il attendait la ville qui aurait de vraies fondations, la ville dont Dieu lui-même est le bâtisseur et l’architecte. Grâce à la foi, Sara, elle aussi, malgré son âge, fut rendue capable d’être à l’origine d’une descendance parce qu’elle pensait que Dieu est fidèle à ses promesses. C’est pourquoi, d’un seul homme, déjà marqué par la mort, a pu naître une descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que le sable au bord de la mer, une multitude innombrable. C’est dans la foi, sans avoir connu la réalisation des promesses, qu’ils sont tous morts ; mais ils l’avaient vue et saluée de loin, affirmant que, sur la terre, ils étaient des étrangers et des voyageurs. Or, parler ainsi, c’est montrer clairement qu’on est à la recherche d’une patrie. S’ils avaient songé à celle qu’ils avaient quittée, ils auraient eu la possibilité d’y revenir. En fait, ils aspiraient à une patrie meilleure, celle des cieux. Aussi Dieu n’a pas honte d’être appelé leur Dieu, puisqu’il leur a préparé une ville. Grâce à la foi, quand il fut soumis à l’épreuve, Abraham offrit Isaac en sacrifice. Et il offrait le fils unique, alors qu’il avait reçu les promesses et entendu cette parole : C’est par Isaac qu’une descendance portera ton nom. Il pensait en effet que Dieu est capable même de ressusciter les morts ; c’est pourquoi son fils lui fut rendu : il y a là une préfiguration.


Méditation


Du frère dominicain Pascal-Marin du Couvent de la Tourette :


Dieu a élu Abraham définitivement. Les voilà alliés, ils vont cheminer ensemble. Mais pourquoi, à quelles fins ? Le fameux récit dit de « la ligature d’Isaac » nous donne une réponse. Pas à pas, Dieu initie Abraham à un autre style de vie, le sien. Voilà qui éclaire pour nous les enjeux d’une vie avec Dieu, d’une vie dans la foi. Dans des moments de découragement, on se demande parfois : à quoi bon vivre encore ? Le sens de vivre dans la durée, c’est d’apprendre, sans cesse et encore, ce qu’est la pensée de Dieu, ce à quoi elle nous appelle. La conversion est un long chemin. Il y faut du temps. Et il faut la passion de connaître Dieu, le désir d’entrer dans sa manière d’aimer et d’agir. Par son obéissance sans faille, Abraham a manifesté sa soumission à Dieu. Dieu en échange lui révèle que l'âge où les pères, selon les coutumes ancestrales, avaient droit de vie et de mort sur femmes et enfants et pouvaient si besoin les immoler à une divinité, ce temps-là est fini.


La ligature d’Isaac, c’est le renoncement aux mœurs d’une paternité archaïque. Jésus, lui, nous apprendra que seul Dieu est vrai Père et que parmi nous, dans l’Esprit, il n’y a que des enfants. La scène nous montre aussi ce qui ouvre un chemin à la foi. Le renoncement, mais pas un renoncement à la vie. Tout ce qui n’entre pas dans les vues de Dieu, cela seul exige renoncement et doit être sacrifié. Dieu a montré à Abraham ce qui, chez lui, demande un sacrifice. Non bien sûr le fils béni de la promesse, mais la toute-puissance d’un homme sur son semblable, sans idée de la Miséricorde de Dieu.

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