Faites-vous des trésors dans le ciel

La parabole du levain, la parabole du pharisien et du publicain, la parabole du trésor caché
John Everett Millais (Southampton, 1829 - Londres, 1896)
Aquarelle sur papier, 32 x 73 cm, 1863
Aberdeen Art Gallery and Museum, Aberdeen (Royaume-Uni)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 6, 19-23)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne vous faites pas de trésors sur la terre, là où les mites et les vers les dévorent, où les voleurs percent les murs pour voler. Mais faites-vous des trésors dans le ciel, là où il n’y a pas de mites ni de vers qui dévorent, pas de voleurs qui percent les murs pour voler. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. « La lampe du corps, c’est l’œil. Donc, si ton œil est limpide, ton corps tout entier sera dans la lumière ; mais si ton œil est mauvais, ton corps tout entier sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, comme elles seront grandes, les ténèbres ! »
Méditation
Une double question toujours dans le droit fil du Sermon sur la montagne que nous écoutons ces jours-ci : « Où est ton vrai trésor ? » ; « Ton regard est-il pur ? » Ne les prenons ni pour des questions rhétoriques (figure de style qui consiste à poser une question n'attendant pas de réponse, cette dernière étant connue par celui qui la pose), ni pour des interrogations moralisatrices.
Où est notre vrai trésor, ce à quoi nous tenons le plus, ce qui nous fait vivre ? Est-il matériel ? Il ne durera pas. Est-il glorieux ? Notre gloire est souvent vaine et disparaît aussi vite qu’elle n’est apparue. Est-il humain, relationnel ? Ce n’est que passager. Est-ce notre travail ? Et à la retraite ? Est-il amoureux ? Le seul qui ne passera pas dit saint Paul… Est-il spirituel ? Le seul qui ne sera pas rouillé ni mangé par les vers ! Thérèse d’Avila ne disait-elle pas : « Que rien ne te trouble, que rien ne t'effraie, tout passe, Dieu seul demeure, la patience tout obtient ; qui possède Dieu, rien ne lui manque : Dieu seul suffit. (…) Tu vois la gloire du monde ? C’est une vaine gloire ; il n'a rien de stable, tout passe. Aspire au céleste, qui dure toujours ; fidèle et riche en promesses, Dieu ne change pas. Aime-Le comme Il le mérite, Bonté immense ; mais il n'y a pas d'amour de qualité sans la patience. (…) Même si lui viennent abandons, croix, malheurs, si Dieu est son trésor, il ne manque de rien. Allez-vous-en donc, biens du monde ; allez-vous-en, vains bonheurs : même si l'on vient à tout perdre, Dieu seul suffit. Amen. »
Quant à notre regard, est-il pur ou envieux ? Sait-il se réjouir du beau et du bien qu’il voit ou rester toujours insatisfait ? Sait-il admirer sans posséder (c’est ce qu’on appelle la chasteté !) Sait-il illuminer le regard de l’autre, ou le juger ? N’oublions jamais que le regard est le miroir de l’âme…
Ouvre mes yeux, Seigneur
Aux merveilles de ton amour
Je suis l'aveugle sur le chemin
Guéris-moi, je veux te voir
Ouvre mes mains, Seigneur
Qui se ferment pour tout garder
Le pauvre a faim devant ma maison
Apprends-moi à partager
Fais que je marche, Seigneur
Aussi dur que soit le chemin
Je veux te suivre jusqu'à la croix
Viens me prendre par la main
Fais que j'entende, Seigneur
Tous mes frères qui crient vers moi
À leurs souffrances et à leurs appels
Que mon cœur ne soit pas sourd
Garde ma foi, Seigneur
Tant de voix proclament ta mort
Quand vient le soir et le poids du jour
Ô Seigneur reste avec moi