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Vendredi, 23ème semaine du T.O. — Année Paire

Malheur à moi



La prédication de saint Paul

Joseph-Benoît Suvée (Bruges, 1743 - Rome, 1807)

Huile sur toile, 50,1 x 38,7 cm, vers 1779

Los Angeles County Museum of Art, Los Angeles (U.S.A.)


Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens (1 Co 9, 16-19)

Frères, annoncer l’Évangile, ce n’est pas là pour moi un motif de fierté, c’est une nécessité qui s’impose à moi. Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! Certes, si je le fais de moi-même, je mérite une récompense. Mais je ne le fais pas de moi-même, c’est une mission qui m’est confiée. Alors quel est mon mérite ? C’est d’annoncer l’Évangile sans rechercher aucun avantage matériel, et sans faire valoir mes droits de prédicateur de l’Évangile. Oui, libre à l’égard de tous, je me suis fait l’esclave de tous afin d’en gagner le plus grand nombre possible. Avec les faibles, j’ai été faible, pour gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous pour en sauver à tout prix quelques-uns. Et tout cela, je le fais à cause de l’Évangile, pour y avoir part, moi aussi.


Méditation

La Parole de Dieu peut nous brûler, comme elle a brûlé saint Paul. À un tel point qu’il lui est devenu impossible de vivre sans l’évangile, lui qui fut d’abord le persécuteur de la « Voie ». Son être tout entier, corps, âme et esprit (pour reprendre la vision anthropologique platonicienne) est envahi, brûlé et transformé par l’Esprit divin. Comme il l’écrira aux Galates (Ga 2, 20) : « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. Ce que je vis aujourd’hui dans la chair, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi. » Même s’il n’est pas devenu le Christ, il s’est identifié à lui, ou comme le priera Elisabeth de la Trinité, l’Esprit a fait de lui une humanité de surcroît pour Jésus.


Il faut reconnaître pourtant que Paul ne semble pas le compagnon le plus évident à vivre : autoritaire, caractère difficile, exigeant, un peu misogyne, et certainement un peu présomptueux. Mais il est un élément de sa personnalité qu’on ne pourra jamais lui nier : sa fougue enthousiaste. Il aurait pu s’arrêter là : il a vu Jésus qui lui est apparu, il a une « belle place » dans le collège apostolique, il est reconnu pour ses qualités de théologien, et en plus, il a eu droit à une vision angélique (2 Co 12, 2.4) : « Je sais qu’un fidèle du Christ, voici quatorze ans, a été emporté jusqu’au troisième ciel – est-ce dans son corps ? je ne sais pas ; est-ce hors de son corps ? je ne sais pas ; Dieu le sait – ; (…) cet homme-là a été emporté au paradis et il a entendu des paroles ineffables, qu’un homme ne doit pas redire. » Mais, non ! Rien ne l’arrête. Il parcourt la Méditerranée, annonce à temps et à contretemps la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, et ce, pour une unique raison : le Christ, Verbe de Dieu, est devenu sa vie. Puisse l’Esprit nous aider à porter, nous aussi la Parole de Dieu là où nous sommes. Puissions-nous avec foi dire : Malheur à moi si je n’annonce pas l’évangile !

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