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Vendredi, 27e semaine du T.O. — année impaire

Combattre le Diable…



Asmodée vaincu par le signe de Croix (In Hoc Signo Vinces)

Jean-Baptiste Giscard (Toulouse, 1818 - Toulouse, 1906)

Statue de plâtre, deuxième moitié du XIXe siècle, 120 cm de hauteur

Église Sainte-Marie-Madeleine, Rennes-le-Château (France)


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 11, 15-26)

En ce temps-là, comme Jésus avait expulsé un démon, certains dirent : « C’est par Béelzéboul, le chef des démons, qu’il expulse les démons. » D’autres, pour le mettre à l’épreuve, cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel. Jésus, connaissant leurs pensées, leur dit : « Tout royaume divisé contre lui-même devient désert, ses maisons s’écroulent les unes sur les autres. Si Satan, lui aussi, est divisé contre lui-même, comment son royaume tiendra-t-il ? Vous dites en effet que c’est par Béelzéboul que j’expulse les démons. Mais si c’est par Béelzéboul que moi, je les expulse, vos disciples, par qui les expulsent-ils ? Dès lors, ils seront eux-mêmes vos juges. En revanche, si c’est par le doigt de Dieu que j’expulse les démons, c’est donc que le règne de Dieu est venu jusqu’à vous. Quand l’homme fort, et bien armé, garde son palais, tout ce qui lui appartient est en sécurité. Mais si un plus fort survient et triomphe de lui, il lui enlève son armement auquel il se fiait, et il distribue tout ce dont il l’a dépouillé. Celui qui n’est pas avec moi est contre moi ; celui qui ne rassemble pas avec moi disperse. Quand l’esprit impur est sorti de l’homme, il parcourt des lieux arides en cherchant où se reposer. Et il ne trouve pas. Alors il se dit : “Je vais retourner dans ma maison, d’où je suis sorti.” En arrivant, il la trouve balayée et bien rangée. Alors il s’en va, et il prend d’autres esprits encore plus mauvais que lui, au nombre de sept ; ils entrent et s’y installent. Ainsi, l’état de cet homme-là est pire à la fin qu’au début. »


Méditation

Tout d’abord, notons que la fabrique qui a conçu cette surprenante statue existe encore aujourd’hui à Toulouse. Fondée en 1855, la Manufacture de Jean-Baptiste Giscard était spécialisée dans la réalisation de statues en terre cuite. Son fils prit sa succession en 1906 et développa avec brio l’entreprise. Le succès de la manufacture est fulgurant et la maison eut même, dans les années 1920, le privilège d’être le dépositaire officiel du Carmel de Lisieux. À ce titre, elle obtint le monopole de la réalisation de la statue de Sainte-Thérèse de l’Enfant-Jésus !


Mais arrêtons-nous d’abord à ce curieux bénitier. Il se trouve dans la fameuse église de Rennes-le-Château, village du célèbre « curé aux milliards » qui aurait retrouvé le trésor des Templiers et serait devenu suffisamment riche pour se construire un manoir avec une tour, et restaurer son église. Gérard de Sède, journaliste, a popularisé son histoire dans les années 60. À un tel point que chacun venait tenter de déchiffrer l’énigme qui serait inscrite dans la décoration de l’église pour trouver l’emplacement du fabuleux trésor. Adolescent, j’étais allé dans ce village avec mes grands-parents : une foule bigarrée se déplaçait dans le village avec des détecteurs de métaux, à tel point que le Maire se vit dans l’obligation d’interdire les fouilles dans le village et les environs. Tout compte fait, nul trésor. Mais simplement… un trafic d’honoraires de messe ! Bérangère Saunière, le curé, écrivait à toutes les paroisses de France pour demander des messes — j’en ai même retrouvé la trace dans les archives de la paroisse de Douai. S’il avait dû les célébrer, il aurait passé nuit et jour à l’autel ! Il préférait simplement l’honoraire en monnaie sonnante et trébuchante !


Toujours est-il que cette statue a été considérée comme un des indices. Il est vrai qu’elle est un peu déconcertante. On ne s’attend pas à trouver une figure du Diable dans une église, encore moins à l’entrée. Mais, en premier lieu, cette statue se trouve dans d’autres églises des environs : elle n’est pas unique. Nulle énigme. Par contre, lisons l’inscription : IN HOC SIGNO VINCES (par ce signe, tu vaincras). Cela rappelle évidemment le signe que vit dans le ciel Constantin (le chrisme - ☧) lors de la victoire du Pont Milvius en 312 et entendant cette phrase en grec (« ἐν τούτῳ νίκα »). Ce signe est celui de la Croix. Ce même signe que les quatre anges dessinent sur leur corps au-dessus du bénitier. C’est en se signant, en se marquant du signe de la Croix que l’on terrasse le Diable.


Revenons-en à l’évangile de ce jour. Que nous dit Jésus ? D’abord, que le Malin a fait sa demeure, plus ou moins importante, en chacun d’entre-nous. Il le nomme ici Béelzéboul (en hébreu : בעל זבוב, Baʿal Zəbûb, ce qui donna en français Belzébuth), le dieu de tout ce qui vole, le dieu des mouches. Ces mouches qui, quand elles vous tournent autour, vous donnent le vertige et vous font perdre tout repère. Mais Jésus parle ensuite de démon (si vous voulez découvrir tous les noms donnés aux démons, allez lire cet article : https://fr.wikipedia.org/wiki/Démons_dans_le_christianisme).


De fait, avec le Christ, nous pouvons expulser les démons de nos vies, rien que par ce signe de Croix. Un signe qui vient unifier notre corps, lui rendant ses quatre dimensions. Rappelons-nous ce que disait le psaume 84 : « Montre-moi ton chemin, Seigneur, que je marche suivant ta vérité ; unifie mon coeur pour qu'il craigne ton nom. » Le Christ, par la vérité vient nous unifier. Le Diable (et c’est bien le sens de son nom) vient nous disperser, nous diviser. Comme ces mouches qui donnent le tournis. Mais une fois le Malin jeté dehors, le Christ nous avertit. N’en restez pas là ! Un peu comme un malade qui se croyant guéri arrêterait prématurément son traitement. Le mal continue de couver et revient alors plus fort qu’avant. Si, purifiés par la grâce de Dieu, nous ne nous prenons pas en main pour éviter son retour, le Malin trouvera toujours une faille pour revenir plus fort et mieux armé et nous détruire encore plus. Rappelez-vous ce que Jésus dit à l’homme qu’il avait guéri à la piscine de Bethzatha (Jn 5, 14) : « Te voilà guéri. Ne pèche plus, il pourrait t’arriver quelque chose de pire. »

Ainsi, le Pape Léon XIII faisait appel à l’archange Saint-Michel pour nous délivrer (La prière à saint Michel est une prière d'exorcisme écrite le 13 octobre 1884 par le pape Léon XIII (1878-1903) à la suite d'une extase durant laquelle il aurait entendu Satan demander 100 ans à Jésus-Christ pour détruire l'Église catholique) :

Saint Michel Archange,
défendez-nous dans le combat
et soyez notre protecteur contre la méchanceté et les embûches du démon.
Que Dieu lui commande, nous vous en supplions :
et vous, Prince de la Milice Céleste,
par le pouvoir divin qui vous a été confié,
précipitez au fond des enfers Satan
et les autres esprits mauvais qui
parcourent le monde pour la perte des âmes.
Amen.
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