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Vendredi après les Cendres

Les oeuvres de justice



Les oeuvres de miséricorde

David Teniers le jeune (Anvers, 1610 - Bruxelles, 1690)

Huile sur cuivre, 57 x 77 cm, vers 1640

Musée du Louvre, Paris (France)


Lecture du livre du prophète Isaïe (Is 58, 1-9a)

Ainsi parle le Seigneur Dieu : Crie à pleine gorge ! Ne te retiens pas ! Que s’élève ta voix comme le cor ! Dénonce à mon peuple sa révolte, à la maison de Jacob ses péchés. Ils viennent me consulter jour après jour, ils veulent connaître mes chemins. Comme une nation qui pratiquerait la justice et n’abandonnerait pas le droit de son Dieu, ils me demandent des ordonnances justes, ils voudraient que Dieu soit proche : « Quand nous jeûnons, pourquoi ne le vois-tu pas ? Quand nous faisons pénitence, pourquoi ne le sais-tu pas ? » Oui, mais le jour où vous jeûnez, vous savez bien faire vos affaires, et vous traitez durement ceux qui peinent pour vous. Votre jeûne se passe en disputes et querelles, en coups de poing sauvages. Ce n’est pas en jeûnant comme vous le faites aujourd’hui que vous ferez entendre là-haut votre voix. Est-ce là le jeûne qui me plaît, un jour où l’homme se rabaisse ? S’agit-il de courber la tête comme un roseau, de coucher sur le sac et la cendre ? Appelles-tu cela un jeûne, un jour agréable au Seigneur ? Le jeûne qui me plaît, n’est-ce pas ceci : faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ? N’est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ? Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront vite. Devant toi marchera ta justice, et la gloire du Seigneur fermera la marche. Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ; si tu cries, il dira : « Me voici. »


Méditation

Parfois, prenant à coeur de vivre le temps de Carême avec vigueur, nous nous engageons dans des efforts conséquents. Mais une vraie question se pose… Si nous jeûnons, est-ce pour partager le bénéfice des dépenses évitées ou pour… maigrir un peu ? Nos efforts sont-ils à notre profit, ou pour le partage avec les « pauvres du Seigneur » ? L’orgueil ne nous guette-t-il pas lorsque nous nous disons après quarante jours : Wouah, cette année j’ai fait un bon carême ! Alors qu’Isaïe nous explique ce que Dieu attend concrètement de nous. Vous voulez jeûner ? Très bien. Mais en ce cas pour partager votre pain, et non pour l’économiser. Vous voulez faire des sacrifices ? Très bien. Mais sacrifiez d’abord votre temps qui vous est si précieux en me priant et en allant voir (même par vidéo ou téléphone) ceux qui sont seuls et abandonnés. Sacrifiez votre humeur trop souvent mauvaise (je parle pour moi !) Sacrifiez vos craintes et osez dénoncer les injustices.


Depuis des siècles, comme sur ce tableau de David Teniers, l’Église invite ses enfants à pratiquer les sept oeuvres de miséricorde, qui ne sont que la véritable justice que Dieu nous demande de vivre : donner à manger aux affamés ; donner à boire à ceux qui ont soif ; vêtir ceux qui sont nus ; accueillir les pèlerins ; assister les malades ; visiter les prisonniers et ensevelir les morts. C’est sur l’amour que nous serons jugés…


Idée de Carême : choisir une oeuvre de miséricorde (et une seule) et la vivre pendant quarante jours…

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