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XXIe Dimanche du temps ordinaire (A)

Téméraire parce que courageux !



Le Christ remettant les clés à saint Pierre

Pietro PERUGINO (Citta della Pieve, 1450 - Perugia, 1523)

Fresque, 1481-1482

335 x 550 cm

Chapelle Sixtine (Vatican)


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 16, 13-20

En ce temps-là, Jésus, arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe, demandait à ses disciples : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? » Ils répondirent : « Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes. » Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. » Alors, il ordonna aux disciples de ne dire à personne que c’était lui le Christ.


Le peintre

Peintre italien, certainement le plus grand peintre de l'école ombrienne (de son vrai nom : Pietro di Cristoforo Vannucci), est principalement actif à Perugia. Il a étudié sous Fiorenzo di Lorenzo, a aidé Piero della Francesca à Arezzo, et au début des années 1470 était élève de Leonardo da Vinci et Lorenzo di Credi dans l'atelier de Verrocchio à Florence.


En 1479, Perugino fut convoqué à Rome par le pape Sixte IV pour participer à la décoration de la Chapelle Sixtine. Le contrat est signé en 1481 pour les fresques (avec Sandro Botticelli, Domenico Ghirlandaio et Cosimo Rosselli), où son Christ remettant les clés à saint Pierre démontre ses qualités de simplicité, d'ordre et de composition clairement articulée. Il semble avoir été le chef de l'équipe des fresquistes. Malheureusement, une partie de son travail dans la chapelle a été détruite pour faire place au jugement dernier de Michel-Ange.


L'influence de son ami Luca Signorelli a renforcé son talent, celui des flamands comme Hans Memling lui a suggéré l'arrière-plan du paysage pour ses portraits ainsi que leur composition générale, et la persistance de l'influence de Piero della Francesca se retrouve dans l'utilisation d’éléments architecturaux et paysagers. Ainsi, la Pietà (Florence, l'Accademia) située au centre d'une arcade en retrait, et surtout la Crucifixion aux Saints (Florence, Santa Maria Maddalena dei Pazzi), une fresque de 1496 avec un vaste paysage reliant les trois divisions apparentes du mur, véritable perfection stylistique Plusieurs exemples de son art calme et piétiste présentent des figures douces et plutôt sentimentales, avec des postures désuètes, des têtes inclinées et des visages arrondis et doux - un type qu'il a répété toute sa vie avec, dans ses dernières années, une répétitivité qui paraîtra terne et routinière à ses commanditaires.


De 1500 à 1504 Raphaël était élève dans son atelier et a peut-être aidé au cycle des fresques dans la Sala del Cambio à Perugia, le plus grand (mais non le meilleur) travail de Perugino à fresque. La première œuvre de Raphaël en l’église San Severo à Perugia fut plus tard - après sa mort en 1520 - complétée par son maître, Perugino. En 1506, Perugino se retira à Perugia, son style n’étant plus apprécié à Florence, où, cependant, il avait contrebalancé la confusion du style tardif du Quattrocento. On peut affirmer qu’il fut le héraut de la Haute Renaissance.


L’œuvre

Cette fresque fait partie du cycle de la vie du Christ dans la chapelle Sixtine. Elle est située dans le cinquième compartiment sur le mur nord.


Probablement responsable de l'ensemble du projet de décoration des fresques sur les murs de la chapelle Sixtine, on a conservé de Pietro Perugino non seulement des représentations sur le mur de l'autel (qui ont finalement été remplacées par le Jugement dernier de Michel-Ange), mais aussi d'autres scènes importantes, comme le Christ remettant les clés à saint Pierre, un sujet très approprié pour la chapelle du pape Sixte.


Parmi ses œuvres dans la chapelle Sixtine, cette fresque est stylistiquement la plus instructive. Les figures principales sont organisées en frise dans deux rangées étroitement comprimées près du bord de l'image, bien au-dessous de l'horizon. Le groupe principal, montrant le Christ remettant les clés d'or et d'argent à Pierre, à genoux, est entouré par les autres apôtres, y compris Judas (cinquième figure à la gauche du Christ), tous auréolés, dont les visages sont en fait des portraits de contemporains, dont un supposé autoportrait (le cinquième à partir de la droite). La place vaste et ouverte est visuellement divisée par un pavement coloré en grands rectangles, même s’ils ne sont pas véritablement utilisés dans l'organisation spatiale. La relation entre les figures et l’ingéniosité de la présence du temple en portique de Salomon dominant l'image est effectivement un trait de génie. Les arcs de triomphe des extrémités apparaissent comme des références antiques mises là pour satisfaire un public romain. Notons les deux scènes secondaires de la vie du Christ représentées en arrière-plan : L’arrestation du Christ sur la gauche et la Lapidation du Christ à droite.


Le style des physionomies reprend celui de Verrocchio. La draperie, étoffe complexe en mouvement, les visages, en particulier plusieurs apôtres, dont saint Jean l’Évangéliste, avec ses cheveux longs et son allure élégante et raffinée, rappellent sans conteste le saint Thomas du groupe de bronze de Verrocchio près de l’église Orsanmichele à Florence. De même, les poses des personnages, répétées en sens inverse d’un côté à l’autre du Christ, donnent cette impression anachronique de bande dessinée ! Malgré leur allure gracieuse, presque aérienne, ils restent solidement ancrés sur terre. Pourtant, leurs têtes sont petites en proportion du reste de leur corps, et leurs traits sont délicatement peints avec une attention particulière aux détails mineurs.


Le temple octogonal (un baptistère ?), avec ses porches variés, qui domine l'axe central doit reprendre un projet d’architecte, mais le traitement qu’en fait Perugino lui donne le rendu d'un modèle en bois peint. Les bâtiments servent en fait de toile de fond devant laquelle se déroule l'action. Dans cette fresque, Perugino a contribué de manière originale à rendre le paysage. On a le sentiment d'un monde infini qui s'étend à l'horizon, avec ces arbres plumeux découpés dans un ciel nuageux ​​où l’on aperçoit au loin des collines bleuâtres. Ce type de paysage aura ensuite un grand succès, particulièrement chez Raphaël.


Une curieuse question

« Et vous que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? ». Une curieuse question, non ? Un peu comme une demande d’un professeur à l’examen final. Et je m’imagine bien à la place des apôtres : Que veut-il donc qu’on lui réponde ? Pourvu que je ne me trompe pas… Et que je sois exclu du groupe ! Vaut mieux attendre qu’un autre se lance ! En tous les cas, je crois que j’aurais eu cette attitude, par crainte, crainte de me tromper, crainte de décevoir… Il faut dire que ça fait plusieurs années qu’ils marchent avec lui, qu’ils l’écoutent, qu’ils le voient faire des miracles, qu’ils sont surpris, tant de ses attitudes et réactions parfois que de ses paraboles. Il y a de quoi avoir peur de l’erreur !


Autant, à la première question sur ce que disent les gens, ils sont loquaces. C’est tellement plus facile de rapporter (dans tous les sens du terme…) On ne se mouille pas trop. Et si ce n’est pas bon, ce n’est pas de ma faute, c’est ce que disent les gens. Moi, je n’y suis pour rien. À la limite, en cas d’erreur, ce serait presque de la faute du Christ : il n’a pas su faire passer le message…


Mais quand la question d’adresse à eux, à leur sentiment propre, à leur intelligence et à leur cœur, là, ça devient plus difficile. Et de loquaces, ils deviennent laconiques pour ne pas dire taciturnes… Sauf un… Pierre. Oh Pierre, le marlou du groupe, le fort en gueule, le courageux mais rarement téméraire… comme le dit le poème de Louis Delorme.

Courageux mais pas téméraire
Je compte jusqu'à deux
Et je n'ai pas peur d'eux
Je compte jusqu'à trois
Je ne crains pas le roi
Je compte jusqu'à quatre
Je vais aller me battre
Je compte jusqu'à cinq
Il faut que je les vainque
Je compte jusqu'à six
Il m'en faut plus de dix
Je compte jusqu'à sept
Et j'en fais des sucettes
Je compte jusqu'à huit
C'est moi qui prends la fuite.


Courage et témérité

C’est peut-être la première leçon de cet Évangile.


Courageux :

Qui a ou qui manifeste de la volonté et de l'énergie devant un travail plus ou moins pénible. Qui réagit avec fermeté devant le danger, la souffrance, qui surmonte les difficultés.

Téméraire :

Dont l'excessive hardiesse pousse à des actes irréfléchis et risqués. Synonymes : audacieux, aventureux, imprudent, présomptueux.

Alors, oui ! Pierre est courageux mais non téméraire. Car Jésus le confirmera aujourd’hui : nulle hardiesse excessive pour plaire au Maître. Simplement l’énergie, le courage de laisser parler son cœur. Car le combat intérieur est une nouvelle fois-là : laisser parler son cœur en faisant taire sa raison. Pierre ne s’inquiète pas de ce que le Christ, comme Maître de pensée, comme professeur de la foi, aimerait entendre. Il s’inquiète plutôt d’être vrai, de dire une parole vraie qui ne le divisera pas intérieurement, quelles qu’en soient les conséquences. Là, il fait preuve de hardiesse ! Celle du cœur, et de l’unicité de son être le plus profond, comme le dit ce Psaume (85, 11) qu’il devait connaître par cœur (et c’est le cas de le dire) :

Unifie mon cœur, Seigneur, pour qu’il craigne ton Nom.

Oui, Pierre a le courage de l’intelligence et la témérité de la foi ! Malgré le danger de la réponse fausse, danger que sa raison lui demande de prendre en considération, la témérité, la hardiesse de sa foi laisse son cœur prononcer ses paroles salvatrices.


Foi et raison

Deux Papes (Jean Paul II et Benoît XVI) se sont penchés avec profondeur sur cette difficile question : comment accorder la foi et la raison. Bien sûr, leur réflexion porte essentiellement sur l’ajustement possible entre la science et la foi. Mais il me semble qu’elle est aussi éclairante pour le texte d’aujourd’hui. Est-ce la raison qui a permis à Pierre de répondre ? Certes, oui. Oui, car il a dû relire intérieurement tout ce qu’il avait vécu avec le Christ, il a dû réentendre ses paroles, revoir ses actes thaumaturgiques, et ainsi comprendre que cet homme n’était pas comme les autres. Mais la raison a dû l’empêcher de prononcer l’imprononçable… Là, il y a un pas à faire, le « saut de la foi » comme je disais il y a quinze jours.


Les accorder

La raison l’a mené au bout de sa réflexion, au bout de ce qu’il était capable de comprendre, de prendre avec lui. Il a eu ce courage de la relecture et de la réflexion. Il aura maintenant la hardiesse, la témérité de laisser parler son cœur. Là, il en faut plus que du courage. Il faut de la folie ! La folie de la foi, la folie de l’amour… Et c’est cette folie qui lui fait dire : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » En fait, Pierre ne répond pas à la sentence : courageux mais pas téméraire. Mais on pourrait plutôt dire qu’il fut téméraire parce que courageux ! Il a eu cette parole de foi parce qu’il eut le sens de la raison. La raison en est la base, la foi en est le sommet. Pas l’une sans l’autre. Mais l’une avec l’autre, et dans le bon sens ! Pas de foi possible sans raison préalable, sinon cela risque d’être éthéré et sans grande solidité. Mais pas non plus de raison sans foi, sinon la dépression nous guette, le non-sens de la vie…


Une seule question

Remarquez bien, à ma connaissance, c’est la seule question que Jésus pose dans l’Évangile dont il ne donne ensuite la réponse. Souvent, il raconte une parabole pour nous éclairer. Voire, il la commente et l’explique. Ici rien ! Hormis de dire à Pierre que sa réponse doit être bonne puisqu’elle vient non de sa chair, de son humanité, mais de son Père. Et ce qui est amusant, c’est que Jésus, lui indiquant que ce trait de foi ne vient pas de sa chair, va lui donner sa chaire ! Car c’est sur cette foi qu’il va fonder la chaire de saint Pierre, l’Église.


Et si Jésus ne donne pas la « bonne réponse », c’est peut-être parce qu’il y en a plusieurs… Ô bien sûr, une seule théologique (allez relire le Catéchisme de l’Église Catholique, § 422 à 682), une seule de la raison. Mais peut-être plusieurs autres téméraires, de la foi ! Et celles-là, elles viennent de notre cœur, de notre histoire avec Lui, de notre expérience spirituelle, de notre vie de prière, de ce que les sacrements nous ont apportés, de nos échanges communautaires, etc.


Et il me semble que Jésus attend notre réponse… Pour toi, vraiment, qui suis-je ?


Répondre ?

Et pour répondre, il va nous falloir plus que du courage, il va nous falloir de la hardiesse, de la témérité ! Pas simplement pour formuler la réponse. Mais à cause des conséquences de notre réponse… Regardez Pierre. Il répond avec cœur, et il se retrouve à la tête de la plus grande entreprise mondiale ! Avec des responsabilités qui n’en finissent pas et qui engagent la vie terrestre et céleste de ses collaborateurs et clients ! Peut-être aurait-il eu moins de témérité s’il avait su ce qu’il allait devoir assumer…


Mais n’en est-il pas de même pour chacun d’entre nous ? Saviez-vous à quoi vous vous engagiez en vous mariant ? Avais-je la moindre idée de ce qui m’attendait en répondant « Oui » au Christ et à son Église ? Non ! Et heureusement car sinon je ne suis pas sûr que nous nous embarquerions dans cette aventure. Et n’oubliez pas que, comme le disait Monseigneur Louis Duchesne (1843-1922) : « la Barque de l’Église avance à coup de gaffes » !


Et pourtant, aujourd’hui, malgré les difficultés rencontrées, malgré les aventures non prévues, malgré la fatigue des jours et les peines, regrettons-nous un instant le « oui » que nous avons prononcés ? Non, je ne crois pas, je suis même sûr du contraire ! Et ce pour une seule et unique raison : nous avons trouvé l’amour là où nous sommes. Et il n’y a que cela qui compte. Et cet amour n’est que le reflet de l’Amour, avec un grand A : le Christ.


Paradis aux hardis !

Alors, aujourd’hui encore, répondez à cette question du Christ : « Pour toi, qui suis-je ? » Répondez-y sans avoir peur des conséquences, sans avoir peur de manquer de courage dans ce qu’il va vous demander, voire exiger de vous. Rappelez-vous d’abord ce qu’il a aussi dit à Pierre après le triple « oui » qu’a dû prononcer le Prince des Apôtres (Jn 21, 18) :

Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller.

Et là où nous avons peur d’aller se trouve le vrai bonheur… N’ayez pas peur de vous poser la question, n’ayez pas peur de répondre avec force, foi, témérité, hardiesse, audace et courage à sa question. N’ayez pas peur de vous lancer dans l’aventure à laquelle il vous invite. Car, comme le disait le Père Jacques Sevin (1882-1951) :


PARADIS AUX HARDIS !

Et moi d’ajouter…


Ô Jésus, je te le redis aujourd’hui, Tu es mon Roi et mon Compagnon !




Homélie de saint Jean Chrysostome (+ 407), Homélie sur saint Pierre et saint Élie, 1; PG 50, 727-728.


Pierre devait recevoir les clés de l'Église, plus encore les clés des cieux, et le gouvernement d'un peuple nombreux devait lui être confié. Le Seigneur lui avait dit : Tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux (Mt 16,19). Si Pierre, avec sa tendance à la sévérité, était resté sans péché, comment aurait-il pu faire preuve de miséricorde pour ses disciples ? Or, par une disposition de la grâce divine, il est tombé dans le péché, si bien qu'après avoir fait lui-même l'expérience de sa misère, il a pu se montrer bon envers les autres.


Rends-toi compte : celui qui a cédé au péché, c'est bien Pierre, le coryphée des Apôtres, le fondement solide, le rocher indestructible, le guide de l'Église, le port imprenable, la tour inébranlable, lui qui avait dit au Christ : Même si je dois mourir avec toi, je ne te renierai pas (Mt 26,35) ; lui qui, par une divine révélation, avait confessé la vérité: Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant (Mt 16,16).


Or, l'évangile rapporte que, la nuit même où le Christ fut livré, Pierre vint s'approcher du feu pour se chauffer. Une jeune fille lui dit alors : Toi aussi, hier, tu étais avec cet homme, et Pierre lui répondit: Je ne connais pas cet homme (cf. Mt 26,69-72).


Tu viens de dire : Même si je dois mourir avec toi, et maintenant tu nies en disant : Je ne connais pas cet homme. Pierre, est-ce bien cela que tu avais promis ? On ne t'a encore fait subir aucune torture, infligé aucun coup de fouet, mais il a suffi qu'une fille t'adresse la parole pour que tu te mettes à nier ! <>


Une deuxième fois, la fille lui dit : Toi aussi, hier, tu étais avec lui. Et Pierre répondit : Je ne connais pas l'homme en question.


Quelle est la personne qui te parle pour que tu nies ainsi ? Une femme sans influence, une portière, une étrangère, une esclave, qui n'a droit à aucune considération, te parle et tu lui réponds en niant. Que c'est étonnant ! Une fille vient vers Pierre, une femme de mauvaise vie bouleverse la foi de Pierre. Lui, la colonne, le rempart, se dérobe devant les soupçons d'une femme. Ce n'étaient que des mots, mais ils ont ébranlé la colonne, ils ont fait trembler le rempart lui-même. <>


On lui dit une troisième fois : Toi aussi, hier tu étais avec cet homme, mais il le nia une troisième fois.


Finalement, Jésus fixa sur lui son regard pour lui rappeler ce qu'il lui avait dit. Pierre comprit, se repentit de sa faute et se mit à pleurer. Mais alors le Seigneur miséricordieux lui accorda son pardon, car il savait que Pierre, étant un homme, était sujet à la faiblesse humaine.


Comme je l'ai déjà dit, Dieu en a disposé ainsi et a permis que Pierre commette un péché, parce qu'un peuple nombreux allait lui être confié : car il ne fallait pas que, sévère parce que sans péché, il soit incapable de pardonner à ses frères. Il a été soumis au péché pour que la conscience de sa faute et du pardon reçu du Seigneur, le conduise à pardonner aux autres par amour. Il accomplissait ainsi une disposition providentielle conforme à la manière d'agir de Dieu.


Il a fallu que Pierre, lui à qui l'Église devait être confiée, la colonne des Églises, le port de la foi, le docteur du monde, se montre faible et pécheur. C'était, en vérité, pour qu'il puisse trouver dans sa faiblesse une raison d'exercer sa bonté envers les autres hommes.


Prière

Père des cieux, tu as révélé ton Fils à Simon Pierre pour faire de lui le fondement de l'Église. Accorde-nous la grâce de ne jamais cesser de chercher qui est le Fils de l'homme, quelle est sa place dans nos vies. Fais-nous redécouvrir avec l'Apôtre, dans un émerveillement toujours neuf, qu'il est le Messie, le Fils du Dieu vivant. Lui qui règne.

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