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29 août — Martyre de saint Jean-Baptiste

Manipulation -


Salomé et la tête de Jean le Baptiste,

Michelangelo Merisi da Caravaggio, dit Le Caravage (Caravaggio 1571 - Port’Ercole, 1610),

Huile sur toile, 91,5 x 106,7 cm, 1607,

National Gallery, Londres (Royaume-Uni)


Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 6, 17-29)

En ce temps-là, Hérode avait donné l’ordre d’arrêter Jean le Baptiste et de l’enchaîner dans la prison, à cause d’Hérodiade, la femme de son frère Philippe, que lui-même avait prise pour épouse. En effet, Jean lui disait : « Tu n’as pas le droit de prendre la femme de ton frère. » Hérodiade en voulait donc à Jean, et elle cherchait à le faire mourir. Mais elle n’y arrivait pas parce que Hérode avait peur de Jean : il savait que c’était un homme juste et saint, et il le protégeait ; quand il l’avait entendu, il était très embarrassé ; cependant il l’écoutait avec plaisir. Or, une occasion favorable se présenta quand, le jour de son anniversaire, Hérode fit un dîner pour ses dignitaires, pour les chefs de l’armée et pour les notables de la Galilée. La fille d’Hérodiade fit son entrée et dansa. Elle plut à Hérode et à ses convives. Le roi dit à la jeune fille : « Demande-moi ce que tu veux, et je te le donnerai. » Et il lui fit ce serment : « Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai, même si c’est la moitié de mon royaume. » Elle sortit alors pour dire à sa mère : « Qu’est-ce que je vais demander ? » Hérodiade répondit : « La tête de Jean, celui qui baptise. » Aussitôt la jeune fille s’empressa de retourner auprès du roi, et lui fit cette demande : « Je veux que, tout de suite, tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste. » Le roi fut vivement contrarié ; mais à cause du serment et des convives, il ne voulut pas lui opposer un refus. Aussitôt il envoya un garde avec l’ordre d’apporter la tête de Jean. Le garde s’en alla décapiter Jean dans la prison. Il apporta la tête sur un plat, la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère. Ayant appris cela, les disciples de Jean vinrent prendre son corps et le déposèrent dans un tombeau.


Méditation

Une femme orgueilleuse et jalouse : Hérodiade. Un roi hédoniste et faible : Hérode. Une fille belle mais fade et manipulée : Salomé. Voilà les protagonistes de ce drame. Ce n’est pas une question de pouvoir ni d’argent qui est ici en cause. Mais l’orgueil et la jalousie d’une femme cupide. Et une pauvre fille qui, au lieu de demander la richesse à son « beau-père », se laisse mener par le bout du nez. Sans caractère, elle va voir sa mère qui, dénuée de toute vergogne, ose manipuler sa fille et même l’utiliser. Peut-on en vouloir à Salomé ? Je ne crois pas, elle est la Cosette de sa mère. À Hérode, non plus, il est le Louis XVI de l’époque. Mais à Hérodiade... oh oui ! La recherche de cette vertu capitale, l’humilité, devrait être son unique désir. À la place de quoi elle préfère s’enferrer dans son orgueil, ses soifs insatiables. Insatiables, car elles ne sont pas tournées vers l’autre mais vers soi uniquement. Et seuls les autres, et surtout le Tout-Autre, peut apaiser nos soifs, comme Jésus le dira à la Samaritaine. Si nous croyons nous suffire à nous-mêmes, et voir les autres comme des instruments de satisfaction de nos désirs, alors nous risquons très vite de nous retrouver seuls, assoiffés et étouffés. Que ce drame soit à chaque instant une leçon pour nos vies.

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