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30 novembre — Saint André

Aussitôt -



L’appel de Pierre et André,

Pierre de Cortone (Cortona, 1596 - Rome, 1669),

Huile sur toile, 28,7 x 57,4 cm, vers 1626-1630,

Fitzwilliam Museum, Cambridge (Royaume-Uni)


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 4, 18-22)

En ce temps-là, comme Jésus marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans la mer ; car c’étaient des pêcheurs. Jésus leur dit : « Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. De là, il avança et il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque avec leur père, en train de réparer leurs filets. Il les appela. Aussitôt, laissant la barque et leur père, ils le suivirent.


Méditation

Tout commence. Un homme passe le long du lac et regarde deux hommes qui sont en train de pêcher. Ils ne le connaissent pas. Les deux frères ne font que leur métier, essayant de nourrir leurs familles avec ce difficile métier sur un lac poissonneux mais qui demande qu’on y vienne pêcher la nuit. C’est le lever du jour. Ils essayent certainement une dernière fois de jeter leurs filets, sans grand espoir... Mais voici que cet homme, cet inconnu qui passe le long du bord, les appelle. Aucune introduction à sa demande, ni bonjour, ni . comment ça va ? », ni « ça mord ? ». Rien. Mais directement cet appel impératif : Venez à ma suite. Mais pour quoi donc ? Pour faire quoi ? Des pêcheurs d’hommes ? Mais qu’est-ce que ça veut dire ? On a déjà du mal à prendre des poissons dans nos filets ! Alors, des hommes ? Et pour en faire quoi ? Un marché d’esclaves ? Il y a vraiment de quoi être interloqué. Et pourtant...


Pourtant, il laisse tout tomber : leur barque, leurs filets, et même leurs familles. Ils partent, ils le suivent. Et sans poser de questions, sans s’interroger entre eux, sans s’inquiéter ni de l’avenir, ni de l’identité de cet homme. Et en plus, ils ne seront pas les seuls. Quelques mètres plus loin, deux autres auront la même attitude, deux frères encore, Jacques et Jean. Eux aussi, aussitôt, ils laissent tout en plan et le suivent. Quand on y pense, c’est vraiment étonnant, dans le sens étymologique du terme : comme un coup de tonnerre.



Un coup de tonnerre cette apparition de Jésus ? Mais en quoi ? On ne peut pas dire qu’ils le suivent après une longue exhortation convaincante. Non, simplement un appel. Peut-être avec le doigt tendu comme sur ce tableau de Pierre de Cortone. Ou, plus sûrement, un simple regard. Un regard plus convainquant que n’importe quel discours. Car c’est le regard de Dieu, le regard de Jésus. Oh, peut-être pas ce regard sirupeux que l’on voit apparaître sur tant d’images depuis quelques années. Mais un regard de vérité, tel qu’on le voit sur les icônes. Par exemple, ce visage de Jésus au Monastère Sainte-Catherine du Mont Sinaï, dite Christ Pantocrator (VIe siècle, Encaustique, 84 x 45,5 cm). C’est son regard qui nous appelle, qui définit notre vocation, les yeux dans les yeux. Profitons de ce temps de l’Avent, tel un Carême préparant à sa venue, pour le regarder, le contempler et entendre enfin son appel. Alors, aussitôt, nous le suivrons !

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