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30 septembre — Saint Jérôme

N’ignorez pas le Christ !



Saint Jérôme écrivant

Michelangelo Merisi da Caravaggio, dit Le Caravage (Caravaggio 1571 - Port’Ercole, 1610)

Huile sur toile,, 113,8 x 159,5 cm, 1606

Galleria Borghese, Tome (Italie)


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 9, 57-62)

En ce temps-là, en cours de route, un homme dit à Jésus : « Je te suivrai partout où tu iras. » Jésus lui déclara : « Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. » Il dit à un autre : « Suis-moi. » L’homme répondit : « Seigneur, permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père. » Mais Jésus répliqua : « Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, pars, et annonce le règne de Dieu. » Un autre encore lui dit : « Je te suivrai, Seigneur ; mais laisse-moi d’abord faire mes adieux aux gens de ma maison. » Jésus lui répondit : « Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le royaume de Dieu. »


Méditation

J’aime beaucoup ce saint car il paraît qu’il avait un caractère de cochon… Comme quoi on peut avoir mauvais caractère et devenir saint ! À Dieu, rien d’impossible. Retiré dans sa grotte à Bethléem (toujours visible à côté de la Basilique de la Nativité), il entrepris de traduite toute la Bible de l’hébreu et du grec en langue vernaculaire (à l’époque le latin). Elle devint la Vulgate (en langue vulgaire).


Mais en plus de la traduction, Jérôme fut un exégète de haut niveau. Il suffit de lire les nombreux commentaires qu’il écrivit. Retenons surtout son approche typologique. À ses yeux, tant de personnages du Premier Testament sont des figures christiques, des annonces préfigurations de ce que sera le Messie. Jésus ne fait-il pas lui-même référence à tant de personnages anciens pour appuyer sa Parole ? Jérôme en viendra donc à ce célèbre apophtegme : « Ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christ ».


Il est normal que notre foi soit surtout christocentrique car Dieu s’est fait homme en Jésus. Il est évident que notre liturgie et notre prière s’appuient principalement sur l’Évangile. Mais lire l’Évangile sans lire le Premier Testament (car il n’a rien d’ancien !) reviendrait à amputer notre foi, et le message de Jésus de ses jambes, de ce qui le porte. Un moine du IIe siècle, Marcion, prétendait que nous n’avions plus besoin du Premier Testament, car le Christ, évangile du pur amour, n’a rien en commun avec le Dieu mosaïque. Il fut condamné en 144 ! En effet, comment pourrions-nous véritablement comprendre la « substantifique moelle » de la Parole de Dieu si nous ôtons l’os qui la contient ? Rappelez-vous ce fameux tympan de Vézelay du Moulin mystique…


Lors du Concile Vatican II, les Pères ont insisté pour lier la première lecture, tirée du Premier Testament (hors le temps pascal) à l’évangile. C’est elle qui éclaire et donne la compréhension de la Parole du Christ. Alors, replongeons-nous dans la Parole de Dieu, mais dans toute la Parole de Dieu. Car, ignorer ce Premier Testament, ce serait ignorer le Christ et donc tronquer la Parole de Dieu.

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